1

sur les brisées du bleu. au nord.
contre les oliviers.
oliviers poissoneux.
contre les iris par-dessus les murets crayeux.
contre la flambée noire des troncs d'oliviers.
empiriques et palpables.
dans l'angle de vue traversant jusqu'au bleu.
pollen d'or des oliviers sur le dos de la main dans leur chevelure.
les collines longent le ciel. lumière pulvérulente.
les voix se perdent.
demeure la pensée qui affronte ce bleu.

 

2

Tracées
les cupules de chaque couleur
l'ubiquité n'est vue que sous un certain angle de lumière :
silhouettes absorbées dans un buvard de réalité
cela s'accorde à toi
et te traduit
d'un alphabet silencieux
et tu ne quittes pas des yeux la fenêtre du peintre
l'arbre éclairé au feuillage grêlé de grenures blanches
Lumière
au goût d'écorce
Au fond des cours d'ateliers des voix ravinent
Nuit : ville est montagne entièrement
pleine et bruissante
presque sans toi
d'(étoiles)

 

3

La pluie est délicate : une maison de papier.
A moins de ne plus attendre.
Le temps siffle continuellement.
Accompagner le fleuve, sa marche sombre.
M'arrêter, sur la rive, face à la fenêtre de mon bureau.
Silhouette, dans l'embrasure, déformée, mangée.
Au bord de l'eau, on croit être au centre de sa vie.
C'est calme, sans nostalgie. Aucun masque.
Et tu es là, à demi mot.
Emiettement des reflets, verre poli des sillages.
Le fleuve porte en lui sa propre réfutation.
Quelque chose de dur aussi dans l'ineffable.
Lui le vent me veut du froid, du tournis, des feuilles.

 ***

-> Vous désirez envoyer un commentaire sur ce texte?
        

 

-> Vous voulez nous envoyer vos textes?

Tous les renseignements dans la rubrique : "Comité de poésie"