Vos textes publiés ici après soumission au comité de poésie de francopolis.



 

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Création, " l'instrumentiste d'avril"
de Laurence de Sainte Maréville

Présentation des textes
de la SÉLECTION
D'AVRIL

Par Gertrude Millaire


Spécial Avril:
Les Haïkus du Forum



***



Avril et toute la terre respire enfin!  C'est la débâcle...
les ruisseaux retrouvent leur mélodie et les rivières gonflent
c'est le temps de l'entaille des érables.
*
*Si la France a ses vendanges d'automne, le Québec a au printemps
son temps des sucres, de sirop, de la tire sur neige et du beurre d'érable.

Avril et son fil...!
Angèle Lux
, le prend et brode des  Graffiti , pour "
effleurer chaque pierre en un bouquet de gestes".
Avril - lumière, le jour lambine et s'attarde mais pour Jean Gédéon, pas question de se laisser séduire et d'oublier "ses veilleurs de lune, La Charité avant tout. Et pendant ce temps, Lionel Morello, face à la mersuis le mouvement qui efface sa propre trace et voyage. 
Avril - mouvance et Marcel Maillet nous invite à partir, vous devrez vous en aller, par un autre chemin,  de froidures et de brumes . Je veux bien grimper sur le Bégo un soir de pleine lune, je rejoindrai le loup
se dit Patrick Jocquel, mais il me faut mes instruments: Mandoline et Mandolocelle.
Avril - renaissance et Gérald , randonneur sempiternel sur les sentiers de sa vie, marcheur décidé, et réfléchi, se questionne,  Le plus beau jour...
dans vos graffiti ? en montagne? en musique ? à la mer ? en voyage ? à la pleine lune ? aux sucres ?


Avril, reviens donc avec sa coulée !
Une coulée de 6 auteurs à déguster sur neige avec 12 poèmes en tire d'érable
et une Nouvelle, en pain de sucre d'érable.


ANGÈLE LUX  du Québec, revient en se léchant les doitgts avec "Graffiti"

je voudrais écrire des vers blancs bleus et libres,
effleurer chaque pierre en un bouquet de gestes


de quoi exciter les papilles gustatives d'Isabelle Servant oui ça  " fourmille d'images, de rythmes, de couleurs " et celles de Juliette Schweisguth  "il se dégage du poème, une impression d'ensemble en tonalités à colorier, justement cette envie d'écrire, de dire et dire le sentiment d'impossibilité à bien le faire...

*
JEAN GÉDÉON  
arrive du le Val-de-Marne briard et pour sa première visite nous enseigne
"La Charité"  les viscères bien sucrés.

Chaque soleil levant
écartant les rideaux
éloigne prisonnière de ses rides

la très viscérale
son cortège
et ses veilleurs de lune.


Éveillée par le titre sans doute, Catrine Godin se recueille "j'aime ce simple ça chante comme une prière triste oraison, tendre et lucide" alors que  Yves Heurté tente de nous rassurer  "Le thème tient la route et se développe bien. On est dans la poésie."  Stéphane Méliade va plus loin " Quelqu'un qui écrit avec soi, donne de soi et de ses doutes, de manière fine, qui émeut sans noyer, avec une certaine élégance de toucher." alors que  Juliette Schweisguth se laisse attendrir "j'aime ce poème, j'y sens un univers suggéré, la mort, la vieillesse j'aime beaucoup "les reflets à cheveux blancs" 

*
LIONEL MORELLO ,
nouveau venu, il pose le pied dans l'érablière , aime bien les coulées mais  préfère se la couler douce dans  "la mer" et "la pensée"

la mer

des rêves chaulés
immaculés
des chants de mer
caressent nos corps cosmiques

la pensée

la pensée
est une immensité
plus étendue que le monde
elle ira plus loin que l’œil
surprendre l’obscurité des lumières


bien sûr,  Juliette Schweisguth ne peut rester insensible au paysage de la mer " quelque chose de cet univers m'attire, une simplicité, c'est sans effet d'épate et l'on sent quelque chose qui pointe son dire. je crois que j'aime bien le mouvement du poème, les images me semblent mobiles, pas figées et il y a comme un rythme.. " alors que Stéphane Méliade se laisse prendre par la magie  "elle ira plus loin que l'oeil" et "la source où vient boire toute la mer", voilà deux notations qui ont une certaine magie."  
et toujours avec Lionel Morello, nous poursuivons la cueillette qui nous donne une troisième et quatrième  coulée.

je suis le mouvement
qui efface sa propre trace
et voyage.

qui garde cette magie pour Stéphane Méliade " Toujours cette magie, avec en plus une densité et une gravité sobre qui affleure. Je pense à Machado et ses chemins sur la mer. Aux mandalas de sable, aussi." alors que Juliette Schweisguth reste fidèle à son impression "pour le mouvement, puis c'est un poème tout court, simple mais j'apprécie l'errance d'un soi qui devient monde, ce voyage vers le devenir... comme si le je était poreux... "  

et nous voilà  sous la pluie  "Au fond de tout" et au  fond de l'oeil.

comme une pluie dans la pluie
l’œil est dans l’œil

ce qui pique l'oeil  de Hélène Soris "une description métaphorique de l'inconscient peut être" alors que  Stéphane Méliade y trouve une certaine sagesse "on effleurerait presque la sagesse d'Orient, une certaine spiritualité se devine dans tout cela. De plus, une spiritualité non-abstraite, mais physique." 


*

MARCEL MAILLET  une autre découverte de Douvaine, Haute Savoie vient  sur francopolis nous sucrer l'bec pour la première fois avec trois bonbons à l'érable.

Le désir
dans la soie de l'étant bruissante d'ailes
baise l'ivoire des biches

séduit Hélène Soris qui est sucrée jusqu'aux oreilles "quelle musique !
il ne faut pas toujours chercher à comprendre la poésie quand elle est comme un tableau ou une sonate
" alors que Catrine Godin tombe sous le charme des bonbons "je dirais... rêve au pays des fées..." 

Deuxième sucrerie...

Elle refermera son manteau
de rivières et de buis
et vous devrez vous en aller
par un autre chemin
de froidures et de brumes


laisse un goût fluide dans la bouche de Laurence de Sainte Maréville " Une fluidité, deux trois notes qui jouent sur l'échine."
un goût plus corporel chez Juliette Schweisguth "j'aime les images, ce que cela suggère, j'aime ce mouvement du poème qui s'entrouvre, comme le manteau, comme une musique que l'on découvre, un corps qu'on apprend à aimer..."
et un goût de sauce à la manière de Stéphane Méliade "Ou bien, il y a quelque chose qui bat et vibre vraiment sous cet excès de lierre dentelé recouvrant le bâtiment-texte, ou bien c'est moi qui le réécrit complètement, à ma sauce. Mais même dans le deuxième cas, c'est un talent de l'auteur de savoir susciter cela."

Troisième sucrerie...

Je le rejoindrai
-- un papillon d'or me précède
à ce signe il me reconnaîtra –

qui crée une certaine aisance chez Laurence de Sainte Maréville " La pulpe remonte la source, les épaules s'infiltrent et dérangent l'oiseau. L'apparition n'est pas une image, mais une action. La provoquer avantage le rythme. Il reste une tension, une découpe du fluide par le temps. "

*


PATRICK JOCQUEL aime bien se promener dans l'érablière. Il est bien connu et ses poèmes coulent tout sucrés sur le boisé de nos palais. Il vient cette fois-ci avec ses instruments. Que la fête commence tout en musique sur un air de Mandoline !


La suite des sons
ne retient rien de l’instant
tout est éphémère

Le présent donne de l'avenir au passé



Mandoline des garrigues crépitantes
instrument d’essences volatiles
d'insectes
de chardons
et d'aiguilles


Isabelle Servant ne peut résister à la musique " voilà c'est exactement ça on entend on voit on sent cette musique de cordes pincées dans l'été du sud, c'est très beau, et avec une grande économie de moyens " ni Stéphane Méliade d'ailleurs qui ose quelques pas de danse et retourne s'asseoir   "j'aime, j'ai l'impression d'y être, d'être assis sur et sentir les pierres du Sud qui commencent à chauffer et qui chaufferont le derrière presque jusqu"à la Toussaint.. Simple et classieux d'humilité. "

et ainsi la fête se poursuit toute la nuit au rythme du  Mandolocelle

Sur le Bégo
un soir de pleine lune
je rejoindrai le loup
Plus bas
sur les ciappes de Fontanalbe
un peuple de laboureurs
gravera
pour son dieu
des cornus foudroyés

une nuit de veille pour Isabelle Servant qui y découvre de beaux visages  " on a une sorte d’image de pur visage au teint mat, entouré de cheveux noirs, l'air concentré, ce texte est une merveille, pour moi. "


*



GÉRALD, un autre nouveau venu et porteur de la Nouvelle, "Le plus beau jour".  Il habite dans le Gard depuis 15 ans, à Pont St-Esprit.

Ses yeux s’envolèrent aussitôt sur les pentes abruptes de l’ubac. Ils partaient à leurs conquêtes, infatigables et tenaces. Rochers blanchis par la neige matinale, mélèzes argentés, faune invisible, sommets que le soleil recouvre d’or et de lumière. Même en rêve, il ne les abandonnera jamais. Randonneur sempiternel sur les sentiers de sa vie, marcheur décidé à ne pas finir, le chemin ne sera jamais assez long. Cours mon beau chemin, cours. Et si la montagne n’est pas assez haute, l’espace et son dédale d’étoiles s’offre à toi. Pas de répits, marche le cœur en tête.


Le plus beau jour... pour Catrine Godin  "j'ai eu envie de chanter, juste à cause du titre ...
"le plus beau de nos jours est celui qu'on a pas encore vécu..."  Réponse contournée par   Laurence de Sainte Maréville "L'écriture s'écoule avec justesse, comme une identité familière, le moment étend ses bras dans l'espace-temps.
Alors qu'Hélène Soris se laisse prendre par les personnages "deux personnages magnifiques d'intelligence et de philosophie décrits par un auteur de talent"


* * * *



Une bien belle coulée qui espérons-le vous mettra l'eau à la bouche ! 

et n'oubliez pas de venir vous sucrer le bec

 au Salon de lecture avec les tartines au beurre d'érable de Philippe Landreau
 


 Gertrude Millaire

* * * *

J'ai fait de plus loin que moi un voyage abracadabrant
il y a longtemps que je ne m'étais pas revu
me voici en moi comme un homme dans une maison
qui s'est faite en son absence
je te salue, silence


je ne suis pas revenu pour revenir
je suis arrivé à ce qui commence


Gaston Miron, tiré de L'homme rapaillé

***



 

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Créé le 1 mars 2002

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