Vos textes publiés ici après soumission au comité de lecture de francopolis.



 

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Notre librairie compte plus de 150 auteurs. Nous vous invitons à venir la visiter.

Vous y trouverez des poètes, des nouvellistes et romanciers, des auteurs de pièces de théatre, hommes et femmes, connus et inconnus, venus des cinq continents. Vous pouvez, vous aussi, en faire partie en nous proposant un texte.



      
Illustration de Anto

Présentation Spéciale
de la SÉLECTION


Octobre 2007

n*49

 



« Dire d'abord que ce n'est pas de la poésie. Même pas muette. Ca parle. Vous voyez bien. Au fait, il n'y a même pas de vous, pour l'instant. Vous apparaîtrez plus tard. Maintenant juste moi et cette poésie muette qui n'existe pas. »
Ana Maria David, auteure édition d’octobre.


« Histoire à tiroirs que l'on voudrait voir se poursuivre, portés par son rythme... à nous
d'entrer dans le rythme, d'imaginer... »

(Liette, membre du comité sous le charme de cette poésie muette)

Et que dire après tout si pour cette édition d’octobre nos francopolissons ne sont pas si muets que cela ? D’ailleurs vous vous en doutez bien qu’ils ne sont pas muets, ils parlent dans les coulisses et vous ne les avez toujours pas lus ? Mais qu’attendez-vous donc pour découvrir les nouveaux auteurs sélectionnés ce mois ?
Tout d’abord, fierté de l’équipe. Une fournée agréable, de nouveaux auteurs. Huit auteurs derrière le rideau rouge, tous nouveaux dans notre distribution, sauf Eva Born et Umar Timol. D’ailleurs double fierté, car la francophonie est plutôt bien représentée avec des auteurs des quatre coins de la France, une auteur qui nous vient de Roumanie, Ernest Pepin auteur reconnu de Guadeloupe et Umar Timol de l'île Maurice.

Mais, je discute, je discute, je vous vois qui frétillez d’impatience… 1 – 2 – 3 applaudissez, le rideau se lève !

Nous allons donc commencer notre présentation par « de petites touches impressionnistes », « une atmosphère charmeuse » (Lilas) « comme un instant de vie croqué » (Liette) et ces mots de Ghislaine Lejard qui nous vient de Nantes.

Sur la margelle du puits
Le chat guette
L’ombre.

Ce sont des extraits de Un papillon sur l’épaule. Certains membres du comité y ont vu des haïkus. Je dirais plutôt que ce sont de petits instantanés. Et quelque chose comme le dit Philippe « cristalin... transparent aussi, simplicité »
Ensemble de petits textes qui séduit le comité dans son ensemble, « pas facile juger un ensemble mais il y a une belle fraîcheur » (Gertrude)
« les trois petits tableaux sont liés, le passage de l'un à l'autre apportant sa surprise, découlant du précedent...un bel ensemble » (Liette)
« Je ne suis pas adepte des haïkus mais il y a une certaine fraîcheur dans ceux-ci. » (Jean Marc)
"J’aime beaucoup ces petits moments délicats, comme des petites touches intimistes." (Michel)
Seule Sabine semble moins emballée : « un peu léger pour des haïkus, on ne fait qu’effleurer l’idée, la chose, cela manque de précision. Il manque aussi cette part d’ombre qui fait le charme de ce genre de textes par cette ouverture à une autre dimension, le sentiment que tout peut basculer d’un moment à l’autre »

La deuxième auteure s’appelle Ana Maria David de Roumanie. Elle nous présente trois textes. Ce sont des textes en prose. Pour Jean-Marc « l’écriture est fascinante, très originale. Un coup de cœur ». Lilas est également séduite « … pour la présence et l’originalité de cet auteur, en particulier dans le premier texte : l’on savait que la poésie est dans le regard, mais l’on oubliait, entre deux, devant la vitrine, la poésie muette ! Merci pour l’originalité de ce rappel souriant au bienveillant humour … » Gertrude est fascinée, trouve que le texte mérite qu’on s’y attarde « On y voit presque l’arc-en-ciel dans cette pluie. »

Philippe est un peu plus distant mais formule tout de même une bonne critique « je ne sais pas quoi dire, il y a des formulation un peu lourde, la forme utilisée est peut-être la raison, quelques inventions de langue, il y a un vrai travail comme un recherche de quelque chose dans la forme, une sorte d'exploration pour l'exploration même un jeu de construire jusqu'au bout , d'empiler » Tout comme pour Sabine «il y a indéniablement de l’originalité chez cet auteur, mais là encore, j’ai du mal à suivre. Un style à épurer tout en conservant ces rapprochements inattendus qui permettent de creuser autour d’un mot, d’une idée, en « déshabituant le regard » pour mieux interroger le réel. »

Sur la 3ème marche, nous avons Eva Born avec quatre textes. Déjà connue de nos fidèles lecteurs.

Je est un tout petit germe.
Rien qu'un point.
Perché là, tout là haut, il fait le guet.
Il est tout chaud. "Le serrer dans mes mains, le porter à mon cœur".

« Une poésie tranquille, qui ne se prend pas trop au sérieux, et interroge, l’air de rien, le réel. » (Sabine)
« Des poèmes qui séduisent tour à tour par leur sagesse, l’audace de certains passages, le regard intime porté sur les choses. Une vraie veine poétique, authentique, dans ces quatre textes. » (Teri)
« De l’originalité et un style vif, efficace, qui suscite l’intérêt et sait amuser. » (Lilas)
« Des mots simples qui mènent loin » (Jean-Marc)
" Original, plein d’inventions" (Michel qui dit d'ailleurs du 2ème texte : "Très beau texte. Une mise en perspective ahurissante. Du grand art !"

Sur la 3ème marche toujours (tout le monde a la même note comme à l'école des fans), nous découvrons Dominique Tissot. Vous avez pu déjà le lire dans des publications papier telles que Friches, Décharges, N4728 par exemple.


La pluie est délicate : une maison de papier.
A moins de ne plus attendre.
Le temps siffle continuellement.

Sabine est séduite : « Une voix qui fore ses visions, le creusement de la langue pour transcrire cela qui nait d’une extrême attention concentrée dans un regard, une écoute silencieuse, j’aime cette parole discrètement offerte, il y a des vers là qui me touchent profondément « Lui le vent me veut du froid, du tournis, des feuilles »
Mais aussi Teri ! « Un texte qui démarre par « sur les brisées du bleu » mérite déjà la note maximale, quoi qu’il puisse se passer ensuite. » « Il n’y a aucune fioriture, chaque mot semble choisi immédiatement en rapport de celui qui précède, tout s’écoule comme avec naturel. »
Un coup de coeur pour moi aussi.


sur les brisées du bleu. au nord.
contre les oliviers.
oliviers poissoneux.
contre les iris par-dessus les murets crayeux.


Lilas : « Cet auteur a le regard d’un peintre et les mots de sa palette composent des tableaux où couleurs et structures traduisent ses rythmes et atmosphères personnels et prenants. »
Philippe : « sans prétention juste dire et confronter quelques mots où un parfum de présence existe »
Liette : « vocabulaire intéressant belles images, un rythme vient nous chercher »
Gert : « une suite de photos bien lumineuses, surtout dans le premier paragraphe. »

Nous accueillons ensuite Ernest Pepin, auteur de Guadeloupe avec 5 textes.


Regard des semences intérieures au bord des paupières
Regard des pluies tissées d’absence
Qui tend le fil de l’horizon
Regard des mangroves sur les eaux du métissage
Apprend nous à aimer la solitude des îles

« une très belle écriture, j’en goûte les mots, la musique, les visions, je me laisse bercer par ce chant des profondeurs, il y a quelque chose d’ensorcelant dans ces textes qui vraiment me plait. » (Sabine)
« Un bel exemple d'écriture classique très réussie. Les mots de cet auteur habillent bien sa géographie et l'auteur les habite. » (Jean-Marc)
« Des poèmes inspirés, au goût exotique, aux thèmes universellement touchants, et qui emportent l’adhésion, par leurs métaphores et leur lyrisme ». (Lilas)
« une écriture où on sent bien la vie des îles. » (Gertrude)
« ici, les images ont un rythme "la nuit perd ses eaux" j'aime... un rythme nous emporte » (Liette)
"Très beau texte, lyrique à souhait avec des expressions remarquables comme « Regards des semences intérieures au bord des paupières » (Michel)

Philippe par contre, est moins emballé, il est toujours un peu plus tatillon notre Philippe: « j'ai également quelques poussières sur le bord des paupières et généralement je me frotte l'oeil à rougir et je ne parviens plus à m'arrêter, non il n'a pas dit poussières mais semences, c'est tout à fait pareil, images assez classique. Il y a quelques expression qui me plaisent mais certaines sont réellement usées : solitude des île, larme du matin, courbes des femmes sang humain, écorce des défaites, la rivière déplie son rêve, troupeau d'étoile, rayon de l'amour, un soleil à partager, même si on voulait pas le soleil on serait bien obliger de partager( on a le droit d'aimer ces expressions mais n'empêche qu'elles sont immensément classiques..)( cela veut dire pour moi qu'elles ne remettent rien en cause, ne bouge rien, ne m'invitent à rien d'autre qu'une lecture plate, limpide, transparente) ( je suis un peu sévère peut-être...) »

Je suis très contente car les textes de Christian Degoutte ont trouvé lecteurs heureux parmi les membres du comité. J’ai rencontré Christian lors du festival Poètes au potager qui a eu lieu à Montluçon en juin dernier.

- Touche où je suis, touche
c’est frais comme à l’intérieur d’une orange

« des textes délicieux, à la sensualité réjouissante, et la forme dialoguée est intéressante » (Sabine)

- Eau et feu dans un même souffle : ce fruit
dans ta paume - cette orange comme bouche close
ou goulue ou fébrile ou amère ou grinçante -
ce fruit comme une respiration où filtre tout mon être,

« poèmes confirment que nous lisons un poète avec une vraie personnalité, un vrai style qui parcourt l’ensemble des vers. Il y a toujours quelques imperfections, mais elles participent du charme de ces textes. » (Teri)

« Cette belle écriture, maîtrisée, pulpée, fervente, vibrante, digne d’un auteur confirmé, est mon « coup de cœur » de la fournée. J’aimerais l’entendre aussi sur d’autres thèmes. » (Lilas)

« exploration , expérience, un ensemble peut-être un peut long, un vrai travail de lien entre les cinq, un travail d'écriture on sent la recherche, la volonté de faire,, la rupture portée comme regard de l'écart pour mieux faire sentir, ressentir, ouvrir le choix des mots
(remarque : après le da vinci code... je croyais que marie madeleine et jésus... ben vous voyez ce que je veux dire, ben quoi? ils ont fricotés... oui! on peut pas vérifier, mais ce qu'ils disent à la télé c'est vrai parfois, par foi?...) »
(Philippe)


Quoi ? Les baisers, les paroles comme à la table
dressée pour le Christ ?
- Non, il n’a jamais touché aux femmes.

Nous avons ensuite Umar Timol avec un texte, très court. Auteur coup de cœur pour Sabine et Teri pour l’ensemble des textes présentés (et pour moi aussi).
« J’aime énormément ces textes, on peut y revenir inlassablement et ne jamais y trouver la même chose, et les barres verticales hachent le texte d’une façon intéressante, peut-être pas complètement maitrisée d’ailleurs, dans le dernier texte notamment il me semble que l’auteur aurait pu en ajouter… » (Sabine)
« Des fragments juste magnifiques, forts, une noirceur au cœur de laquelle point une petite lueur. Et inversement. Une mise en page originale, plus que des coupures ou des silences, de vraies frontières matérialisées noir sur blanc, sans équivoque. Un vrai coup de cœur. » (Teri)
Mais il faut de tout pour faire un monde, des goûts des couleurs…
« Aucune émotion. Autant faire de la peinture à numéros. » (Jean-Marc). Idée que rejoint Gertrude : « un travail d’écriture loin de l’émotion. » et Liette « je n'accroche pas à la mise en page je ne sens pas le fond »
Lilas apprécie : « De la recherche : rythme ( mais est-il bien nécessaire de le souligner par ces barres obliques- trop frontières ), jeu sur les classes de mots… »

Enfin nous accueillons la poésie de Thibault Mathouret.

Nous est toujours à part. Imaginez vous, et vous savez qui n’est pas nous. Dans un coin, esseulé. Accroupi, dans l’angle. Nous a les yeux fermés. Les heures tournent autour de nous, soufflent dans son oreille, font des bruissements d’aile. Elles disent que le facteur n’est pas passé. Souffle. Que le facteur ne passera pas. Souffle. Jamais.

Ce sont des extraits de Notre Asile. Un ensemble de textes en prose qui s’articulent autour de Nous ; Personnellement, j’ai été séduite par ces textes. Il y a un peu de chacun de nous dans ces nous toujours à part. Mais ça peut toutefois lasser certains lecteurs, comme par exemple Gertrude :
« nous nous....ça fatigue à la longue ce nous....ça défait la poésie...dommage.
je ne comprends pas vraiment ce « nous » omniprésent chez cet auteur. »

Mais bien sûr, les autres membres ont beaucoup aimé !
Sabine : « Une poésie en prose originale, je suis entrée peu à peu dans le mystère de ce « nous », j’ai pris plaisir à sa compagnie, je le suivrais bien longtemps encore… »
Teri : « On en sait un peu plus sur ce fameux nous, au fil de quatre textes de qualité homogène mais qui gagnent en force au fur et à mesure. L’auteur suit une thématique et s’en sert de prétexte à toutes les situations possibles, une belle réussite. »

Philippe semble intéressé également : « je connais une" elle qui ne sait pas dire Je"
la il ou elle ne sait pas dire je il ou elle dit nous.....impossible, impossible attachement, relisons doucement ce texte écouté, branchez vous sur ce nous, mettez vous dans le nous, faites vous nous, et explorez ce nous cette multitude, à partir de deux on peut dire nous, un des nous qui pleurent qui vit l'autre qui ne sait plus rien, carcéral, ce nous, prison le nous, quand il n'y a pas d'autre issue...( un texte à verser dans la case maladie dégénérative) nous l'humain perdu seul le nous, ils sont pleins dans les maisons de retraite, ces nous qui attendent le courrier de quelqu'un de vivant, ces nous tout seul qui écoute encore celui qui cet il qui depuis cinquante ans fait parti d'un nous de solitude.. »

Lilas ajoute un grain de sel : « Bien que je comprenne la raison d’être de ce nous, il me semble qu’un « on » plus banal et aussi « englobant » allègerait les textes et les rendrait plus agréables à lire. Evidemment, cela supprimerait la dimension névrotique que l’auteur a voulu suggérer… Que faire ? »

Et voilà nos auteurs présentés.. Eh oui, c'est déjà fini. Vous ne vous êtes pas ennuyés ! Bon, alors, sortons doucement par le salon, lire les textes de Michel Ostertag, membre de notre comité qui n'était pas encore passé par la case salon. A vous de lire ces charmants textes.





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octobre2007

le comité de Francopolis


 

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Créé le 1 mars 2002