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Sélection juin 2017

 


 


Gérard MOTTET

 

De  l’autre  côté  du  présent

 

Dans une vague odeur de sel

et d’algues brunes

 

au travers des mâts   qui se balançaient

dans le soleil couchant

et des voiles   qui claquaient dans le vent

 

me tenant par la main

tu regardais au loin la mer

 

la mer immense

qui s’embrasait tout entière là-bas

dans l’exaltation pourpre des nuages

 

et c’était comme si tes rêves

lentement   goutte à goutte

 

avec une infinie douceur  

ou perfidie

s’infusaient dans toutes les veines de mon corps

 

je me souviens que j’ai fermé les yeux pour partir en voyage

      de l’autre côté du présent.

 

 

Telle  l’aile  irisée

 

Telle l’aile irisée

d’une libellule au soleil

 

quand s’annoncent déjà

les pesantes menaces de l’orage

 

instant de grâce

d’une harmonie infiniment précaire

 

vacillement de la lumière

dans les tohu bohu de la folie humaine

 

juste encore quelques légers flocons de rêve

à peine quelques gouttes de silence

 

avant que d’un souffle soudain

tout ne s’engloutisse

 

dans le tumulte ensanglanté

des crépuscules

 

émouvante et tragique beauté d’une fleur

suspendue

 

au bord des précipices.

 

 

N’être  plus  rien  d’autre

 

N’être plus rien d’autre

que cette brume légère

effaçant toute césure

 

où se mêlent ciel et mer

en une même vaste harmonie

sans turbulence ni déchirure

 

rien que ce vent du crépuscule qui souffle

une à une

les chandelles de la fête

 

que cette obscure volupté quand s’éveillent

les rêves tout encore engourdis

dans les profondeurs insoupçonnées

 

de l’âme humaine.

 

 

Anabase

 

Toujours étranger à toi-même  

      en ta demeure aveugle  

aux volets verrouillés   aux miroirs obscurcis

      aux ombres vacillantes

 

peut-être voudras-tu partir   un soir 

      à l’aventure

par des chemins de brume

      chemins d’exil   chemins d’ascèse

 

allant par tous les temps   par toutes ruses 

      de refuge en refuge

de hasard en nécessité

      d’angoisse en illusion

 

dans l’impossible quête de ce lieu primal

      d’outre-mémoire

y recherchant comme une aube de sens

      à jamais muselée

 

dans les silences insondables de ton âme.

 

 

Fleuve

 

Fluence irréversible du fleuve

emportant à la surface de ses flots

 

      tous les paysages

      qui s’y sont reflétés

      tous les visages des hommes et des femmes

      qui s’y sont penchés

      toutes les âmes

      qui s’y sont abreuvées

 

leur faisant d’étape en étape

franchir les écluses des saisons et des années

 

jusqu’à les mélanger aux flux

et reflux incessants de la mer

 

dans  l’inachevable  conjugaison

      de la vie et de la mort.

 

***

 

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