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Sélection décembre 2016

 


 


Thomas PONTILLO


Textes retenus par le comité de lecture

 

1

Mais qu’il pleuve ou qu’il vente tu te tenais sur la pointe
de tes seins ivres du sel de mes larmes tes hanches chaviraient
c’était le naufrage imprévu nous sombrions dans des temps suspendus
au-dessus du monde des racines du ciel j’implorais mon cœur
de battre à la mesure de tes cris je laissais descendre
sur ma bouche tout l’or de tes rires j’implorais encore
les ténèbres de me draper dans leur suaire et la sueur
de nos corps à corps avait l’arôme d’une mer nouvelle
nous embarquions et ne voulions plus amarrer c’était pour toujours
disions-nous oui mon amour la mort c’est pour toujours
et cette morsure à ton bras le temps te saisit et c’en est terminé
des vœux de ces pièces de malheur jetées dans les fontaines sédentaires de notre pays tu me demandais est-il toujours trop tard?

 

*

 

2

Mais qu’il pleuve ou qu’il vente ce soir j’évoque
ta voix et ne pouvant l’entendre telle qu’elle fut entendue
avant moi par tous inquiète vibration mais belle c’est
l’horizon qui chante et les oiseaux en leur éternité
de notes sont le chœur du monde qui n’a pas commencé
et tu chantes à jamais c’est pourquoi le monde t’attend
une clairière tâchée d’un soleil neuf qui mugit
ouvrant le pas tu vas houle déliée relier tous les
morceaux du paradis échoués sur la terre invisibles
aux hommes mais les hommes vivent échoués hagards
ils déplient d’obscures cartes de géographie
et plantent leurs tentes dans la chair meurtrie du sol
pourtant ils ne reconnaissent rien tournent sur eux-mêmes
mais rien n’appelle pas une voix pas un seul pays
pour se frayer un chemin de vie et toi qui es absente
de la chambre parmi eux tu chantes mais personne ne t’entend
est-il toujours trop tard?

 

*

 

3

Mais qu’il pleuve ou qu’il vente tu étais postée
comme une sentinelle qui attend l’aurore c’est-à-dire Dieu
silencieuse tu avais les yeux fixés et le feu la fureur
passaient devant toi tu n’avais pas peur tu les appelais
tu épelais leur vie leurs croyances tu cherchais la réponse
devant cet océan depuis le rivage tu désirais la grande clarté des arbres dans notre chambre j’y étais allongé dans ces draps défaits
la mort dans la bouche tu venais après que l’étoile nous eut permis d’espérer souffler ton vent magique entre mes lèvres mes poumons revigorés mes poumons de cendres et de sable avaient de l’air pour cent ans tu étais l’oreille de mon poème le mauve le malheur l’orage
de mes jours interminables et ce cortège de murmures qui me déshabillaient pour ça est-il toujours trop tard?

 

*

 

4

Mais qu’il pleuve ou qu’il vente je rêve de toi encore
qui ne m’es pas revenue je rêve de ton odeur qui a
rencontré le vent et ses doigts se sont mêlés aux tiens
où es-tu je ne sais plus marcher je marche en noctambule
dans le jour qui effraie les nouveau-nés j’ai perdu
jusqu’au sens de la vie mes mots sont une indécise
exactitude dans le doute de mes nuits j’ai peur
de l’intérieur des mots de l’effarant
paysage des seins parfumés c’est juste un homme
qui tend la main avec une ombre et ne rencontre que le
silence de cet espace infini la chambre aux volets clos qui semblent raconter ton absence les draps défaits qui délirent les paupières au ciel est-ce donc vrai
pour le chant du mourir est-il toujours trop tard?

 

*

 

5

Mais qu’il pleuve ou qu’il vente lâchez tous les chiens
de la rancune de l’amertume à la mer
jetez vos besaces vos cadavres intimes libérez-vous
sautez au-dessus de l’aube jusqu’à l’épaule du soir
ses paupières sucrées d’orange soleil rêve coupé
hallucinez la langue du rêve parlons-en ouvrez-moi ce songe
devant lequel je pleure il y avait cette jeune femme
belle qui labourait épelait les nuages elle séparait
les eaux du ciel et y traçait des sillons
parfumés elle a des arbres en feu au fond des yeux
des mots pour embraser sa bouche elle me prenait la
main et me murmurait un cantique nous
courions sur la vie car elle est courte paraît-il
sur le vent qui nous prenait dans ses bras et tu connaissais son
âge noue tes mains derrière ma nuque renverse-moi je rêve
encore de ce rêve où d’un geste fatigué tu passes
ta main dans mes cheveux de ce geste je pouvais en mourir
est-il toujours trop tard?

 

***

 

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Créé le 1 mars 2002

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