TERRA INCOGNITA

 

 

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Archives : Terra incognita

 

Nouvelle rubrique depuis 2019 : découverte…

 

Novembre-décembre 2022

 

 

Emmanuelle Ménard : « ma solitude est blanche… »

 

Poèmes inédits

Avec des acryliques de l’auteure

 

Les débuts de l’homme

 

(*)

 

 


Ma solitude est blanche

Ma solitude est blanche

et je meurs au printemps

quand les flocons s’épuisent

à devenir oiseaux

 

Partout les âmes enflées

comme des ballons d’enfant

qui jouent entre les corps

et tombent sur les branches

 

Celle éclose devant

le temps et les saisons

avec des fleurs au jour

et des rêves à la nuit

qu’éclaboussent les secondes

et les heures sans remède

 

Ma solitude est blanche

 

Je renais à l’instant.

 

 

La peau des mots

J’ai perdu la peau des mots

 

Mais pour quelle autre peau ?

 

Des trous des chagrins

Toute cette chair trop verbale

a grimpé comme un lierre

sur le mur des années

 

J’ai perdu

 

Quoi exactement ?

 

Le sens

La fine pellicule

L’enveloppe qui enfermait le monde ?

 

Et là sur le chemin

 

Presque nue sur la route

que mes pas vont construire

 

Je garde l’espoir

de découvrir enfin.

 

 

Cœur de bûcheron

La forêt signe ton nom

et tu grandis au ciel comme à la terre

 

Dans cette solitude qui t’étoile

il y a les Hommes et les enfants

les animaux aussi

qui boivent à la rivière…

 

L’eau comme ton sang ivre

L’eau qui coule dans la sève

 

Bûcheron qui trébuche

sur des notes de musique

quand le vent dans les feuilles

porte la nouvelle clef

 

Celle des possibles Ailleurs

et de la flamme

qui veille.

 

 

Le retour  

Je reviendrai

parmi les roses

dans le frisson de l’été

 

Le corps plein d’eau

la gorge salée

d’avoir trop bu les rêves

 

Écoute les herbes

Et mange de l’âme

Repose ton cœur

sous le soleil

 

Je reviendrai

bleue comme Vénus

sagement voilée

de feuilles de thé

 

Écoute encore

les sons secrets

Ceux qui ont fait

la grande Histoire

 

Je reviendrai

sans un aller

aux pieds divins

de tous les arbres.

 


 

Je suis le Nouveau

Je suis le Nouveau

 

Celui qui entend les oiseaux

la sciure du bois

au cimetière des bateaux

 

Mon cœur est magnifique

ceint d’arbres et d’ambroisie

l’un et l’autre à la fois

et semblable à tes mains

 

Qui creusent encore l’amour

Inlassables artisanes

pour percer l’horizon

défier tous les regards 

et nous montrer enfin

là où l’âme respire

 

Là où Je suis Toi

Et toi

Moi qui te vois

 

Là où l’infini

traverse le fini. 


 

Rencontre bleue

 

La nuit

La nuit n’est pas à toi

Et tu marches tout bas

La nuit décomposée

quand vient l’heure de compter

 

Toutes ces chutes et ces flirts et ces blessures qui brillent

entre les dents d’un homme

comme on peint les décors

 

Toutes ces belles et ces beaux et ces fleurs pacotille

que ton cœur fait pousser

dans les pleurs et les sangs

 

La nuit n’est pas à toi

Mais tu lances des mains

comme l’espoir qui s’agite

au fond des mauvais bars

 

Dans l’empreinte animale

flotte encore le regard

La griffe au front sacré

qui fissure et qui saigne

 

La griffe qui vient signer

une vie

aux dures paresses.

 

 

Sans titre

Le chemin a rougi 

Une blessure

Une trace de joie

Des pas qui s’effacent

Pour semer le présent

 

 

Eh oui la grimace

Tu me regardes

Je te regarde

Miroir

Mon beau miroir

Le cœur vole en éclats !

 

 

La cloche a sonné

Je réinvente la vie

À chaque heure des naissances et des morts

La cloche a sonné

Bénie soit la seconde

Et qui meurt

sous le gong

 

Une image contenant intérieur, décoré, peint, tissu

Description générée automatiquement

Madone

 

Méli-mélo de mains

de yeux qui se traversent

Mon corps

par tous ces corps

est porté

dans l’Ailleurs

 

 

Solitude qui me réjouit

Quand solitude

Je te choisis

L’âme au repos dans sa pleine lune

que berce le temps

qu’on a tué  

 

 

La passante

comme une blessure

Des pas qui font et qui défont

Des mots aussi

ou morceaux d’âme

 

Alice en Lissa vêtue

qui voudrait suivre le lapin

Alice comme la vie

Un diamant brut

qui

si rarement

se laisse toucher

 

 

© Emmanuelle Ménard

 

 

(*)

 

Une image contenant extérieur, personne

Description générée automatiquement

 

Métissée de sang français et belge, Emmanuelle Ménard s’est très tôt intéressée à l’art sous toutes ses formes : poésie, récit, essai, théâtre, peinture. Durant ses études de Lettres Modernes, elle s’est particulièrement penchée sur les philosophes et moralistes du XVII et XVIII siècle. 

Les rencontres, le monde qui s’agrandit à la mesure du regard amoureux que l’on porte sur ce dernier, tout ceci, pour elle, est nourriture et lui font sentir que « Si les mots sont un chemin, le chemin est aussi semé de mots ; des mots qui ouvrent toujours plus ! ». Des mots pour tenter de « Suivre l’homme en marche, celui rêvé par le génial Giacometti… Mettre ses yeux dans les yeux de la ville, du monde, de la vie. ».

Elle vit en Belgique depuis quinze ans où elle a notamment enseigné le Français et le FLE puis animé des ateliers d’art thérapie auprès de personnes âgées.  En qualité de peintre, entre 2004 et 2011, elle a aussi eu l’occasion de participer à des parcours artistiques et expositions collectives dans différentes communes de Bruxelles (gouache, acrylique, huile).

Publications :

Prose : Deux jours comme l’hiver. Roman, l’Harmattan, 2012.

Les dieux boiteux. Roman, Mon petit éditeur, 2014.

Victoire ou la vie comme elle va ! Nouvelle, Lamiroy, 2018, opuscule 51.

Impressions voyageuses, Carnet de voyages, Le Coudrier 2019.

Les jours enchantés ou journal d’Égypte, récit, l’Harmattan 2022.

 

Poésie : Impressions New-yorkaises, avec des illustrations de l’auteure, Le Coudrier, 2012.

Éclats d’humeur, avec des illustrations de l’auteure, Le Coudrier, 2015.

Si vous croyez que l’amour a donné son dernier baiser, avec des illustrations de l’auteure, Le Coudrier, 2019.

 

Théâtre : La tournée des chagrins. Alna éditeur, 2014.

L’ascenseur. Échappée belle éditions, 2020.

 

Pour commander ses livres : sur les sites des éditeurs (liens indiqués ci-dessus, sous les titres), sur Amazon, FNAC, … et en librairies.

 

Parutions dans des revues :

Des nouvelles sur le site littéraire www.Refletsdutemps, 2012.

Des nouvelles et des poèmes dans la revue belge de Patrice Breno Traversées, 2012-2020.

Des poèmes dans la revue belge Les Élytres du hanneton, 2011-2016.

Des poèmes dans la revue française L’ours blanc, 2012-2021.

 

Expositions :

Exposition collective à la commune d’Ixelles (2004).

Exposition collective à la commune d’Etterbeek (2005).

Exposition à l’Art Café Ixelles (2006).

Exposition collective à la journée des talents pour artistes amateurs à Etterbeek (sept. 2010).

Exposition au parcours artistique de Jette (mai 2011).

 

 

Emmanuelle Ménard

Francopolis Novembre-décembre 2022

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Créé le 1er mars 2002