|   Amoureux 1De mes plus beaux paysages Restent tes draps défendus  Et si les autres ne me comprennent    Je sais que c’est toi   L’étrange ingénu Avec qui je me sentais sereine  Quand dans tes mots – tu me mettais à nu.     Amoureux 2Elle avait perdu le goût de l’autre Et vous le goût du jour Mais vous vous faisiez l’apôtre Celui de toujours    N’est-ce pas le pire piège De vivre en paix Pour deux amours   Expliquez-moi Expliquez-moi ce privilège   Comment vivre sans vous Comment vivre sans vos bras ? Sinon à genoux.     Mouvements paternels Et Ses bruits de voiture comme des ratures ont
    envahi notre futur.  Des ricochets pour ne pas pleurer. De cœur en cœur, ainsi nous soignons nos
    douleurs. Mais la magie ne dure qu’un temps –
    instabilité conjuguée au présent Insoutenables lumières aux éclats d’hier, Reprends ton costume de père avant nos dernières
    prières.     L’ombre du pêcheur Rien ne semble plus évident que la mer et
    pourtant - Même l’étoile du berger s’y perd. Le pêcheur, inestimable adorateur du temps -
    Reste le seul qui la comprend.  --- ---
    --- Il sait quand elle monte,  Il sait quand elle descend,    Rien n’est plus insoupçonnable : capturer la
    mer et ses mouvements.     Villers-sur-Mer Et comme la mer aux mille frontières Elle dérive Sans fin, comme un mauvais refrain Tous ces bleus, tous ces gris : épitaphe de
    sa vie Elle réapprend Sans filtre, comme une enfant. Le courant, le vent, la terre, la mer : Ce qu’elle ne nommait plus,  Ce qu’elle ne ressentait plus Elle se contient et pour leur bien Mais comme une grande marée,  Elle est débordée.     Arles A ce moment où j’écris,  Il n’y a plus que moi.   Assise dans ce cloître dont le toit est maudit,  Seule, j’admire vos ébats.   Le vent ne me froissera pas, Le soleil ne me brûlera pas,  Une guerre étrange fera paix de moi.     Nîmes – café Napoléon Toutes ces voix autour de moi ne parlent que de
    toi Et parmi tous ces traits, tu en es la seule
    humanité.   Quand dans ma tête – tu danses C’est tout mon être que tu panses   Mais seul au détour de ce café, Mes mots transpercent le papier    De rimes pauvres,  De rimes sensées,    De notre amour incontrôlé.      Elle n’avait plus de matins…  Du fond de son lit Là où les rêves sont maudits Elle n’avait plus de matins… Quand la course effrénée Au moment du soleil levé Elle ne se sentait pas bien   Alors elle titubait Alors elle le cherchait  Cet oracle rêvé qui devait être sien   Mais à ces mille promesses assoupies Où tant d’âmes sont endormies Elle tentait d’imaginer son lendemain.      Brûlante froideurGénération « oui » ou « non »
     Échos d’une vie sans dire merci. Et si l’école nous apprenait à dire pardon, En arrêtant de valider tous ces crédits.   Pensées monogamiques  Désorientées de ne plus échanger Vouée à la rythmique  D’une vie sans danger   Consommer pour oublier l’amour de toutes ces
    passions inavouées  Effacer son jardin secret et ses pourtours et ne
    plus se rappeler ceux que l’on a blessé.   Plus aucune réflexion, trop de raisons Comment vivre mieux sans hasard ? Comment survivre sans amour pour blouson ? Quand dans mon œuvre, l’été est encore fort
    hagard – sans horizon.      « Blue
    Chicago »Chicago
    Ô Chicago How to
    tell you how much am I blue ?  Chicago
    Ô Chicago Can
    you recover my friendship’s flue ?   Floating
    throughout the dark Remembering
    time in amusement park Should
    I stay or say goodbye To an
    old friend who made me cry ?   Chicago
    Ô Chicago May
    you help me to find the truth Chicago
    Ô Chicago I
    don’t wanna hurt myself with my bro of baby tooth     Le « Giordano »Les lumières brillaient la nuit Les ponts ne tenaient que par vertu, Le froid, fugueur, avait filé sans bruit Sous les pas des badauds honteux d’être perdus   Un éclat, ce sourire l’effleura  Pourquoi ? Elle ne le sait pas  Était-elle amoureuse ? Certitude douteuse Mais quand elle n’avait plus faim, C’est dans ses bras qu’elle se sentait heureuse.   
 Photo de Dominique Zinenberg     Patior ITes cheveux humides dessinaient le contour de mes
    seins  La courbe de ton sourire pinçait mon cœur et
    déridait mes reins  Brûlons nos raisons,  Nous qui avions déjà dévasté nos passions.     Patior IITu remuais en moi Cette passion fidèle  Dans cette foule sans foi Et qui se croit pousser des ailes   Tu ignoreras mes appels Tu absorberas tout le charnel   Après avoir dérobé                               Mes plus
    intimes secrets.     Patior IIICette étreinte du monde,                                        Cette
    astreinte du moi,                                                                             Ligues
    éternelles aux douleurs du  Toi.     Patior IVFin d’une houle morose,                                        Sous
    la pression crépusculaire,                                                                                            
    D’une ecchymose.   
 Photo de Dominique Zinenberg     Les fleurs du bienAu creux du pré, le monde ouvre ses ailes,  L’aurore étreint la mousse avec ferveur,  Un souffle pur éclaire les étincelles, Le cœur s’éveille aux larmes de la fleur.   Le ruisseau court, jeune veine vagabonde,  Il rit, il joue, il mord les galets clairs,  Chaque bourgeon s’élance et puis inonde  Le ciel d’élans et de rêves sincères.   Sous l’arbre fort, le pas devient plus grave, La terre enseigne aux mains les fruits offerts,  Le vent porteur, parfois, devient moins suave,  Mais forge l’âme au rythme de l’univers.   L’amour s’élève au chant des capucines,  Deux cœurs liés comme tiges entremêlées. Le lys s’incline et les roses voisines  Ouvrent leur sang à des nuits étoilées.   Mais revient l’orage et la branche se brise, L’églantier pleure au bord du vieux fossé. L’ombre s’infiltre entre les douces cerises,  Le sol se fend sous le cœur délaissé.   Pourtant revient le calme au chant des pierres, Les feuilles mortes dansaient sans remords. La mousse couvre les rides de la terre Et tout s’unit dans l’accueil de la mort   La vie s’endort sous un ciel en dentelle,  Dernier soupir dans un parterre serein, Les fleurs du bien, en corolle éternelle Veillent l’esprit revenu à son matin.     Le sol pleureur Sous les doigts lents du vent léger,  Le sol pleure au bord du temps. Ses larmes sont des arpèges nés,  Des souvenirs, doux et flottants.   Il joue sa peine au fil d’argent,  Ses branches sont des violoncelles Et chaque note en s’élevant Efface un peu la nuit cruelle.   Ô sol bonheur, bois mélancolique,  Chante plus fort quand tout s’explique. Dans ton écho, j’oublie mes pleurs,  Je trouve enfin mes propres couleurs.   Les heures passent en sourdine, Feuilles qui tombent en silence. Mais dans le cœur, une comptine Rallume encore l’espérance.   Un chant s’élève entre les âges, Même si l’ombre ploie parfois. La musique ouvre ses passages Et fait renaître même la foi   Ô sol bonheur, bois mélancolique,  Chante plus fort quand tout s’explique. Dans ton écho, j’oublie mes pleurs,  Je trouve enfin mes propres couleurs.   Et si la fin vient sans un bruit,  Je resterai là, près de toi. J’écouterai ton souffle enfoui  Jusqu’au dernier soupir du bois.   Car tant que chante ton mystère,  Rien ne me perd, rien ne me tue  Même fané, tu rends la terre Encore douce et jamais vaincue.   
 Photo de Dominique Zinenberg     RemèreSes gestes sont précis, ses silences m’éclairent Ses mains ont su bercer mes plus grands
    désarrois, Quand tout vacille, elle devient repère - ou remère - Ce mot que j’ai créé pour dire tout ce qu’elle
    est pour moi.   Elle avoue ses erreurs d’un ton simple et sincère Sans détour, sans masque ni crainte de l’écho. Et ce courage-là, tendre et presque légendaire Fait d’elle un monument bien plus fort qu’il
    n’est beau.   Remère infiniment, source et
    recommencement, Elle est l’ancre, la boussole et l’élan du
    présent.      |