TERRA INCOGNITA

 

 

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Archives : Terra incognita

 

Nouvelle rubrique depuis 2019 

 

Été 2025

 

Lara Ridalaire.

Poèmes inédits

(début)

 

(*)

 

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Nicolas de Staël, Paysage, Ménerbes, 1953-1954, Huile sur toile.

Photo par Dominique Zinenberg au Musée d’Art Moderne (exposition octobre 2023)

(voir aussi la reproduction sur le site de l’ Amicale Artistique Chelloise)

 

 

 

Amoureux 1

De mes plus beaux paysages

Restent tes draps défendus

Et si les autres ne me comprennent

 

Je sais que c’est toi

 

L’étrange ingénu

Avec qui je me sentais sereine

Quand dans tes mots – tu me mettais à nu.

 

 

Amoureux 2

Elle avait perdu le goût de l’autre

Et vous le goût du jour

Mais vous vous faisiez l’apôtre

Celui de toujours

 

N’est-ce pas le pire piège

De vivre en paix

Pour deux amours

 

Expliquez-moi

Expliquez-moi ce privilège

 

Comment vivre sans vous

Comment vivre sans vos bras ?

Sinon à genoux.

 

 

Mouvements paternels

Et Ses bruits de voiture comme des ratures ont envahi notre futur.

Des ricochets pour ne pas pleurer.

De cœur en cœur, ainsi nous soignons nos douleurs.

Mais la magie ne dure qu’un temps – instabilité conjuguée au présent

Insoutenables lumières aux éclats d’hier,

Reprends ton costume de père avant nos dernières prières.

 

 

L’ombre du pêcheur

Rien ne semble plus évident que la mer et pourtant - Même l’étoile du berger s’y perd.

Le pêcheur, inestimable adorateur du temps - Reste le seul qui la comprend.

 --- --- ---

Il sait quand elle monte,

Il sait quand elle descend,

 

Rien n’est plus insoupçonnable : capturer la mer et ses mouvements.

 

 

Villers-sur-Mer

Et comme la mer aux mille frontières

Elle dérive

Sans fin, comme un mauvais refrain

Tous ces bleus, tous ces gris : épitaphe de sa vie

Elle réapprend

Sans filtre, comme une enfant.

Le courant, le vent, la terre, la mer :

Ce qu’elle ne nommait plus,

Ce qu’elle ne ressentait plus

Elle se contient et pour leur bien

Mais comme une grande marée,

Elle est débordée.

 

 

Arles

A ce moment où j’écris,

Il n’y a plus que moi.

 

Assise dans ce cloître dont le toit est maudit,

Seule, j’admire vos ébats.

 

Le vent ne me froissera pas,

Le soleil ne me brûlera pas,

Une guerre étrange fera paix de moi.

 

 

Nîmes – café Napoléon

Toutes ces voix autour de moi ne parlent que de toi

Et parmi tous ces traits, tu en es la seule humanité.

 

Quand dans ma tête – tu danses

C’est tout mon être que tu panses

 

Mais seul au détour de ce café,

Mes mots transpercent le papier

 

De rimes pauvres,

De rimes sensées,

 

De notre amour incontrôlé.

 

 

Elle n’avait plus de matins…

 

Du fond de son lit

Là où les rêves sont maudits

Elle n’avait plus de matins…

Quand la course effrénée

Au moment du soleil levé

Elle ne se sentait pas bien

 

Alors elle titubait

Alors elle le cherchait

Cet oracle rêvé qui devait être sien

 

Mais à ces mille promesses assoupies

Où tant d’âmes sont endormies

Elle tentait d’imaginer son lendemain.

 

 

Brûlante froideur

Génération « oui » ou « non »

Échos d’une vie sans dire merci.

Et si l’école nous apprenait à dire pardon,

En arrêtant de valider tous ces crédits.

 

Pensées monogamiques

Désorientées de ne plus échanger

Vouée à la rythmique

D’une vie sans danger

 

Consommer pour oublier l’amour de toutes ces passions inavouées

Effacer son jardin secret et ses pourtours et ne plus se rappeler ceux que l’on a blessé.

 

Plus aucune réflexion, trop de raisons

Comment vivre mieux sans hasard ?

Comment survivre sans amour pour blouson ?

Quand dans mon œuvre, l’été est encore fort hagard – sans horizon.

 

 

« Blue Chicago »

Chicago Ô Chicago

How to tell you how much am I blue ?

Chicago Ô Chicago

Can you recover my friendship’s flue ?

 

Floating throughout the dark

Remembering time in amusement park

Should I stay or say goodbye

To an old friend who made me cry ?

 

Chicago Ô Chicago

May you help me to find the truth

Chicago Ô Chicago

I don’t wanna hurt myself with my bro of baby tooth

 

 

Le « Giordano »

Les lumières brillaient la nuit

Les ponts ne tenaient que par vertu,

Le froid, fugueur, avait filé sans bruit

Sous les pas des badauds honteux d’être perdus

 

Un éclat, ce sourire l’effleura

Pourquoi ? Elle ne le sait pas

Était-elle amoureuse ? Certitude douteuse

Mais quand elle n’avait plus faim,

C’est dans ses bras qu’elle se sentait heureuse.

 

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Photo de Dominique Zinenberg

 

 

Patior I

Tes cheveux humides dessinaient le contour de mes seins

La courbe de ton sourire pinçait mon cœur et déridait mes reins

Brûlons nos raisons,

Nous qui avions déjà dévasté nos passions.

 

 

Patior II

Tu remuais en moi

Cette passion fidèle

Dans cette foule sans foi

Et qui se croit pousser des ailes

 

Tu ignoreras mes appels

Tu absorberas tout le charnel

 

Après avoir dérobé

                              Mes plus intimes secrets.

 

 

Patior III

Cette étreinte du monde,

                                      Cette astreinte du moi,

                                                                            Ligues éternelles aux douleurs du

Toi.

 

 

Patior IV

Fin d’une houle morose,

                                       Sous la pression crépusculaire,

 

                                                                                         D’une ecchymose.

 

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Photo de Dominique Zinenberg

 

 

Les fleurs du bien

Au creux du pré, le monde ouvre ses ailes,

L’aurore étreint la mousse avec ferveur,

Un souffle pur éclaire les étincelles,

Le cœur s’éveille aux larmes de la fleur.

 

Le ruisseau court, jeune veine vagabonde,

Il rit, il joue, il mord les galets clairs,

Chaque bourgeon s’élance et puis inonde

Le ciel d’élans et de rêves sincères.

 

Sous l’arbre fort, le pas devient plus grave,

La terre enseigne aux mains les fruits offerts,

Le vent porteur, parfois, devient moins suave,

Mais forge l’âme au rythme de l’univers.

 

L’amour s’élève au chant des capucines,

Deux cœurs liés comme tiges entremêlées.

Le lys s’incline et les roses voisines

Ouvrent leur sang à des nuits étoilées.

 

Mais revient l’orage et la branche se brise,

L’églantier pleure au bord du vieux fossé.

L’ombre s’infiltre entre les douces cerises,

Le sol se fend sous le cœur délaissé.

 

Pourtant revient le calme au chant des pierres,

Les feuilles mortes dansaient sans remords.

La mousse couvre les rides de la terre

Et tout s’unit dans l’accueil de la mort

 

La vie s’endort sous un ciel en dentelle,

Dernier soupir dans un parterre serein,

Les fleurs du bien, en corolle éternelle

Veillent l’esprit revenu à son matin.

 

 

Le sol pleureur

Sous les doigts lents du vent léger,

Le sol pleure au bord du temps.

Ses larmes sont des arpèges nés,

Des souvenirs, doux et flottants.

 

Il joue sa peine au fil d’argent,

Ses branches sont des violoncelles

Et chaque note en s’élevant

Efface un peu la nuit cruelle.

 

Ô sol bonheur, bois mélancolique,

Chante plus fort quand tout s’explique.

Dans ton écho, j’oublie mes pleurs,

Je trouve enfin mes propres couleurs.

 

Les heures passent en sourdine,

Feuilles qui tombent en silence.

Mais dans le cœur, une comptine

Rallume encore l’espérance.

 

Un chant s’élève entre les âges,

Même si l’ombre ploie parfois.

La musique ouvre ses passages

Et fait renaître même la foi

 

Ô sol bonheur, bois mélancolique,

Chante plus fort quand tout s’explique.

Dans ton écho, j’oublie mes pleurs,

Je trouve enfin mes propres couleurs.

 

Et si la fin vient sans un bruit,

Je resterai là, près de toi.

J’écouterai ton souffle enfoui

Jusqu’au dernier soupir du bois.

 

Car tant que chante ton mystère,

Rien ne me perd, rien ne me tue

Même fané, tu rends la terre

Encore douce et jamais vaincue.

 

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Photo de Dominique Zinenberg

 

 

Remère

Ses gestes sont précis, ses silences m’éclairent

Ses mains ont su bercer mes plus grands désarrois,

Quand tout vacille, elle devient repère - ou remère -

Ce mot que j’ai créé pour dire tout ce qu’elle est pour moi.

 

Elle avoue ses erreurs d’un ton simple et sincère

Sans détour, sans masque ni crainte de l’écho.

Et ce courage-là, tendre et presque légendaire

Fait d’elle un monument bien plus fort qu’il n’est beau.

 

Remère infiniment, source et recommencement,

Elle est l’ancre, la boussole et l’élan du présent.

 

 

 

(*)

 

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Je m’appelle Lara Ridelaire, j’ai 27 ans et je travaille à Vernon, en Normandie. J’ai suivi un parcours scolaire pluridisciplinaire : classe préparatoire littéraire (hypokhâgne), licence Humanités et Monde Contemporain, puis un master en géopolitique.

Au cours de mes études, j’ai eu la chance de vivre deux années en Corée du Sud durant lesquelles je me suis réellement approprié la poésie comme une manière de vivre.

J’écris de la poésie depuis l’âge de 7 ans. Enfant, elle me rassurait par son rythme. J’aimais rêver, développer mon imagination et tenter de percer les images cachées dans les poèmes.

En grandissant, la poésie ne m’a jamais quittée. Ce langage structuré, dans lequel la pensée peut se condenser, a facilité mon rapport aux émotions. Les événements révoltants, qu’ils soient personnels ou plus globaux, ont toujours nourri et facilité mon processus d’écriture. Processus influencé par mes poètes favoris : Marina Tsvetaieva, Christian Bobin, Rainer Maria Rilke mais aussi Baudelaire et Jules Laforgue.

 

 

 

Lara Ridalaire

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Créé le 1er mars 2002