TERRA INCOGNITA

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Archives : Terra incognita

Nouvelle rubrique depuis 2019 

Hiver 2025

 

Sacha Zamka :

« de ce qui dévoile et de ce qui éclaire »

 

Poèmes inédits

 

(*)

 

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©Jacques Grieu, Certitudes (2022)

 

 

splendeur

 

splendeur que de mourir et splendeur que de naître

je ne sais pas pourquoi l’éternité mappelle

 

temps il se peut que jaime et il se peut que jaide

je m’égare à jamais parmi les millénaires

 

yeux à demi fermés seule la splendeur règne

insectes dans les airs insectes dans les herbes

je marche sans savoir où le chemin me mène

 

ma seule vérité est que je vis un rêve

 

 

 

témoin

 

témoin de ce qui apparaît

témoin de ce qui disparaît

 

je m’égare au fond de moi-même

que dire à part : aucun regret ?

 

je nai soif que de délivrance

je nai faim que de liberté

et le vent mintime de vivre

 

sans espérance et sans tristesse

 

 

 

labyrinthe

 

vivre est un labyrinthe et les chemins divergent

 

les rayons du soleil incendient mes prunelles

de ce qui dévoile et de ce qui éclaire

je déchiffre les traits de la figure humaine

ma vérité s’éprend de ce que qui m’émerveille

 

la douceur me pénètre et mes sens sont en fête

devenir sacrifié respiration offerte

l’éternité me frôle et je me mords les lèvres

 

 

 

part

 

il y a toujours une énigme

il y a toujours un mystère 

 

qui gît dans la splendeur de vivre

et dans la grâce dexister

 

si chaque regard dit pourquoi

chaque larme dit parce que

sous les astres consolateurs

 

à chacun sa part de vécu

et à chacun sa part de rêve

 

 

 

insectes

 

le soleil resplendit et mes lèvres sexercent

à respirer la vie est le rêve dun rêve

 

dans le ciel irisé senvolent des insectes

je ne suis que lenfant dune antique sagesse

 

à ma bouche prière à ma bouche blasphème

je déchiffre le vent et ma chair se fait verbe

à fixer le soleil mes yeux saveuglent presque

 

je mexprime visage et je mexprime geste

 

 

 

silence

 

qui suis-je ? qui suis-je ? qui suis-je ?

aucune réponse ne vient

de la fleur ou bien de l’épine

 

je rentre chez moi en silence

entre souffle et respiration

 

illusion que mon corps qui tremble

vérité que mon corps qui bat

 

 

 

lèvres

 

la réponse à l’énigme est au bout de mes lèvres

 

peu à peu je suis pris par une étrange ivresse

instant labyrinthique et instant circulaire

je regarde le ciel et le ciel souvre presque

peu importe où je vais vivre est le seul précepte

 

je cherche un dieu vivant en dehors de moi-même

être je me parfais et être je machève

mes yeux nauront connu que la splendeur terrestre

 

 

 

soif

 

est la vie ? où est le rêve ?

mes yeux se ferment sur eux-mêmes

 

sans jamais dissiper l’énigme

je mords mes lèvres en sueur

 

rien ne peut étancher ma soif

au milieu de ce labyrinthe

qui nest plus que ce que je suis

 

 

 

trace

 

mes jours sont disparus et mes nuits sont éparses

je marche sous le ciel de mes vagabondages

 

itinéraire humain sensations animales

je sens au fond de moi comme un départ de flammes

mon regard sincendie et mon regard sembrase

 

éternité rêveuse et mémoire insomniaque

le clair et lobscur sont la vérité des astres

 

destinée ou hasard rien ne laisse de trace

 

 

 

marcher

 

marcher ne mène à nulle part

il nexiste pas dau-delà

 

malgré les rêves et les rêves

que chacun porte au fond de soi

chair je goûte aux pépins de vivre

 

et je mords au fruit dexister

à l’ombre dun arbre sans nom

dont la branche a atteint le ciel

 

 

 

campagne

 

mon bonheur tient à un brin dherbe

et mon ivresse à une étoile

je m’égare dans la campagne

fleurs et ronces me regardent

 

dans les rafales du vent

je ne suis plus que mes frissons

est-ce ainsi que jaurai à vivre

 

et que jaurai à exister ?

 

 

 

séismes

 

rêve ce que je veux et ce que je désire

yeux fermés je me livre à des joies invisibles

dieu se révèle à moi sous la forme dun mythe

 

je ne sais pas quelle est ma vérité intime

enfant des tremblements et enfant des séismes

je me perds peu à peu dans mes propres vertiges

infiniment heureux et infiniment triste

 

qui me dira sil faut que je manéantisse ?

 

 

 

oubliés

 

dans lamour et la dévotion

je ne veux que m’émerveiller

jour après jour nuit après nuit

 

mon cœur accélère en silence

le vent souffle sur le chemin

des ordres incompréhensibles

 

à de petits dieux oubliés

fleurs du bonheur buissons des joies

 

que faire à part soffrir aux autres ?

 

 

 

sacre

 

je ne sais pas pourquoi mais mes rêves font rage

qui me dira le sens de ce que je regarde ?

 

sentiments victorieux émotions triomphales

je nai fait que passer par certaines extases

 

loin des horizons noirs et des siècles opaques

mes yeux se sont fermés sur le dernier des astres

nai-je fait que chercher une forme de grâce ?

 

exister me célèbre et exister me sacre

 

 

 

signes

 

silence se fait vérité

et vérité se fait silence

 

je déchiffre dinfimes signes

dans la chair de mes paysages

je sens venir livresse d’être

 

et mes yeux souvrent sur les jours

qui ont précédé ma naissance

et succéderont à ma mort

 

 

©Sacha Zamka

 

 

(*)

 

Né dans les années 1990, Sacha Zamka grandit en France. Après ses études, il se consacre à l’écriture de nouvelles et de poèmes. Ses écrits, hantés par lenfance, interrogent le deuil, lidentité, la mémoire, dans une langue où saffrontent réminiscences bibliques et expériences quotidiennes.

Ses poèmes ont été favorablement accueillis dans des revues en France, en Belgique, en Espagne et au Canada. Il a publié Poussière et grâce chez Encres Vives et Juste après le silence chez Citadel Road Editions.

Parmi les chroniques dédiées à ce dernier recueil : Claude Vercey, dans Décharge (30 oct. 2025).

 

 

Sacha Zamka

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