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splendeur
splendeur que de mourir et splendeur que de naître
je
ne sais pas pourquoi l’éternité m’appelle
temps
il se peut que j’aime
et il se peut que j’aide
je
m’égare à jamais parmi les millénaires
yeux
à demi fermés seule la splendeur règne
insectes dans les airs insectes dans les herbes
je
marche sans savoir où le chemin me mène
ma
seule vérité est que je vis un rêve
témoin
témoin de ce qui apparaît
témoin de ce qui disparaît
je m’égare au fond de
moi-même
que dire à part : aucun
regret ?
je n’ai soif que de
délivrance
je n’ai faim que de liberté
et le vent m’intime
de vivre
sans espérance et sans
tristesse
labyrinthe
vivre
est un labyrinthe et les chemins divergent
les
rayons du soleil incendient mes prunelles
né
de ce qui dévoile et de ce qui éclaire
je
déchiffre les traits de la figure humaine
ma
vérité s’éprend de ce que qui m’émerveille
la
douceur me pénètre et mes sens sont en fête
devenir sacrifié respiration offerte
l’éternité me frôle et je me mords les lèvres
part
il
y a toujours une énigme
il
y a toujours un mystère
qui
gît dans la splendeur de vivre
et
dans la grâce d’exister
si
chaque regard dit pourquoi
chaque larme dit parce que
sous
les astres consolateurs
à
chacun sa part de vécu
et
à chacun sa part de rêve
insectes
le
soleil resplendit et mes lèvres s’exercent
à
respirer la vie est le rêve d’un
rêve
dans
le ciel irisé s’envolent
des insectes
je
ne suis que l’enfant
d’une antique sagesse
à
ma bouche prière à ma bouche blasphème
je
déchiffre le vent et ma chair se fait verbe
à
fixer le soleil mes yeux s’aveuglent
presque
je
m’exprime visage et je m’exprime geste
silence
qui
suis-je ? qui suis-je ? qui suis-je ?
aucune réponse ne vient
de
la fleur ou bien de l’épine
je
rentre chez moi en silence
entre
souffle et respiration
illusion que mon corps qui tremble
vérité que mon corps qui bat
lèvres
la
réponse à l’énigme est au bout de mes lèvres
peu
à peu je suis pris par une étrange ivresse
instant labyrinthique et instant circulaire
je
regarde le ciel et le ciel s’ouvre
presque
peu
importe où je vais vivre est le seul précepte
je
cherche un dieu vivant en dehors de moi-même
être
je me parfais et être je m’achève
mes
yeux n’auront
connu que la splendeur terrestre
soif
où
est la vie ? où est le rêve ?
mes
yeux se ferment sur eux-mêmes
sans
jamais dissiper l’énigme
je
mords mes lèvres en sueur
rien
ne peut étancher ma soif
au
milieu de ce labyrinthe
qui
n’est plus que ce que je suis
trace
mes
jours sont disparus et mes nuits sont éparses
je
marche sous le ciel de mes vagabondages
itinéraire humain sensations animales
je
sens au fond de moi comme un départ de flammes
mon
regard s’incendie
et mon regard s’embrase
éternité rêveuse et mémoire insomniaque
le
clair et l’obscur
sont la vérité des astres
destinée ou hasard rien ne laisse de trace
marcher
marcher ne mène à nulle part
il
n’existe pas d’au-delà
malgré les rêves et les rêves
que
chacun porte au fond de soi
chair
je goûte aux pépins de vivre
et
je mords au fruit d’exister
à
l’ombre d’un
arbre sans nom
dont
la branche a atteint le ciel
campagne
mon
bonheur tient à un brin d’herbe
et
mon ivresse à une étoile
je
m’égare dans la campagne
où
fleurs et ronces me regardent
dans
les rafales du vent
je
ne suis plus que mes frissons
est-ce
ainsi que j’aurai
à vivre
et
que j’aurai à exister ?
séismes
rêve
ce que je veux et ce que je désire
yeux
fermés je me livre à des joies invisibles
dieu
se révèle à moi sous la forme d’un
mythe
je
ne sais pas quelle est ma vérité intime
enfant des tremblements et enfant des séismes
je
me perds peu à peu dans mes propres vertiges
infiniment heureux et infiniment triste
qui
me dira s’il
faut que je m’anéantisse
?
oubliés
dans
l’amour et la dévotion
je
ne veux que m’émerveiller
jour
après jour nuit après nuit
mon
cœur accélère en silence
le
vent souffle sur le chemin
des
ordres incompréhensibles
à
de petits dieux oubliés
fleurs du bonheur buissons des joies
que
faire à part s’offrir
aux autres ?
sacre
je
ne sais pas pourquoi mais mes rêves font rage
qui
me dira le sens de ce que je regarde ?
sentiments victorieux émotions triomphales
je
n’ai fait que passer par
certaines extases
loin
des horizons noirs et des siècles opaques
mes
yeux se sont fermés sur le dernier des astres
n’ai-je fait que chercher une
forme de grâce ?
exister me célèbre et exister me sacre
signes
silence se fait vérité
et
vérité se fait silence
je
déchiffre d’infimes
signes
dans
la chair de mes paysages
je
sens venir l’ivresse
d’être
et
mes yeux s’ouvrent
sur les jours
qui
ont précédé ma naissance
et
succéderont à ma mort
©Sacha Zamka
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