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Sélection décembre 2016

 


 

Nicole VOLTZ


Textes retenus par le comité de lecture

 

1

Qu’est-ce qui se passe ici ?

Avant tout était clair, net, sûr.  Dans une parole construite, des

murs, des pièces lumineuses, un espace balisé, des certitudes.

Et puis voici le blanc de la feuille.

 

 

Ce qui se passe. L’im-possible : corps foudroyé, comme

encordé. Les yeux se ferment.

Du sable coule quelque part dedans.

Le froid monte.

Bouche ouverte et dedans la langue est un bloc béton. Les

Mots ont disparu. Ce qui se passe ici n’a pas de nom.

 

C’est  un rêve récurrent : mon corps sans poids avance sur une

plage de sable, parfois une plaine plate, quelques montagnes à

l’horizon. Alors jaillit la voix comme sortie d’un haut-parleur, elle

est partout, une voix blanche qui détache les mots avec indifférence et la phrase est condamnation : « Tu peux toujours essayer, tu n’y arriveras pas. » Et m’emplit de terreur.

 

 

Où la source ? Où l’origine ?

Dans cet éclat jailli si rarement – mais cela fut parfois – je sais

que j’ai vu l’éclair, ce fut un ébranlement dans le noir. Je m’en

souviens encore.

 

*

 

2

montée

scruter les cailloux  – ils entrent dans les yeux

dedans ils attaquent les mots – la molle cervelle

ils la vident

propres – creux – le cerveau

impassible le vent le traversera

 

 

montée

acquérir la douce obstination du mouton

avancer vers la crête – oublier l’effort

oublier la peur de perdre la route

de perdre l’orient

 

 

montée

pierres écartées – fendues en deux – restent exposées

blanchissent chaque jour

glissant entre elles le vent les presse

un peu

 

*

 

3

soudain  ça te prend là

comme un air venu d’ailleurs

une présence qui se glisse

tu l’as perçue du coin de l’œil – presque rien – une ombre

venue de l’autre monde

tu voudrais lui parler mais c’est interdit – tu crois le savoir

tu ne bouges plus – tu attends

là encore – tu attends

 

 

alors écarter les plis – leur tendance à se figer

pousser la porte – si lourde

lutter contre la pierre sur la langue

y renoncer

 

éteindre le bleu où la lumière n’arrive plus

accélération

ébranlement

enfin devenir veine tendre dans la roche du monde

au profond de la grotte

la nuit parfois les mots se mettent à couler comme l’eau dans

la montagne

 

au matin il n’en reste rien

 

*

 

4

que faire de ce froid

où puiser les mots secrets

ceux que tu ignores encore

ceux qui t’ouvriront le savoir banni à la naissance

qui ranimeront les sons – la fusion – les fracas

tout le savoir perdu de la grotte liquide

 

 

un chant au fond du ventre

je le cherche dans la beauté des choses disparues

 

 

sauter dans le vide – y entrer – s’ouvrir – se vider

ce sera un écoulement – ce sera l’échappée –  échapper à ce qui traque

pourchasse – coupe – tranche – sépare – divise

ça sera rendre les armes – perdre les défenses – jeter – abandonner

s’alléger – quitter cette peau étroite – redevenir lisse et légère

propre et vide

 

 

chaque jour juste à l’aplomb

aborder le vide ouvert

***

 

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Créé le 1 mars 2002

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