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LECTURES – CHRONIQUES – ESSAIS

Mars-avril 2023

 

 

 

Libelle n°349, janvier 2023, 2 euros

 

(Responsable Michel Prades)

 

Lecture par Éric Chassefière

 

 

Préalablement à la chronique de ce numéro de la revue de poésie Libelle, il est utile de fournir les informations générales qui nous ont été transmises par Michel Prades.

 

Historique de la revue de poésie LIBELLE

 

      Micro revue mensuelle de poésie qui débute en 1991 par la création d’une association loi 1901 qui a pour nom « Libelle » dont l’objet c’est la publication de la revue de poésie Libelle. Bernard Rivet et Michel Prades sont les membres fondateurs. En 1994, Bernard Rivet « a rejoint les grands indiens » comme l’a dit Richard Bohringer. Nous vous livrons ici la conception « rivéenne » du poème : « Sans lieu ni date. Le poème s’inscrit à l’envers du non-sens : mots de chair vive et sable chaud, verbe arraché aux brûlures du soleil, à l’angle de la pierre. Son dernier domicile est dans le vent ».

     Michel Prades et ses animateurs continuent pour lui.

     Sans prétention et avec de petits moyens, elle s’étoffe en qualité (pages, tirage…). Elle publie des inédits de poésie contemporaine en restant ouverte au plus grand nombre de poètes, peu ou pas connus, et aux maximum de styles. Elle est le reflet des goûts les plus divers et affiche des aspirations profondes. Un bulletin anthologique paraît chaque année, proposant un éclectisme poétique de bon aloi. Libelle est un rêve porté à bout de bras par une équipe bien motivée.       

     Depuis plusieurs années, avec ce petit recueil de poèmes, vous prenez connaissance du « microcosme » et de ses acteurs, de quelques critiques, de beaux dessins, de l’annonce des concours et d’un bloc-notes en six pages. C’est une revue ouverte aux jeunes auteurs (nous voulons dire jeunes par la pratique de l'écriture). Le lectorat est très ouvert : 80% d'auteurs inconnus qui expédient leurs travaux, 20% des auteurs abonnés à la revue.

     Comme nous recevons de plus en plus de textes au fur et à mesure qu’on nous connaît, nous sommes un peu plus exigeants sur la « qualité », sur le travail poétique, mais toujours aussi libres, toujours aussi ouverts. Chaque mois mille exemplaires sont expédiés aux abonnés et aux revues de poésie françaises et étrangères.

     Libelle est une histoire d'amitié, d'amitiés, un cas d'écriture non installé, volontairement non installé. Bien sûr, il nous faut aussi des lecteurs, et nous comptons sur vous, sur le bouche-à-oreille pour amener d’autres abonnés. Nous comptons vivement sur le soutien fidèle des abonnés, unique condition de notre existence pour attaquer les années à suivre avec sérénité.

 

Fiche technique de Libelle

 

Dénomination : LIBELLE
Raison sociale : Association loi 1901 « Libelle »
Statut : Association loi 1901 « Libelle »
Adresse : 14, rue du Retrait 
Code postal : 75020
Ville (+ Pays) : Paris - France
Téléphone : 01 43 15 24 29

Email : pradesmi@wanadoo.fr

Site web : https://www.libelle-mp.com/

Nom du responsable : Prades Michel
Illustration : Cirès-Brigand Michèle
Spécialités / Genres : Poésie, Nouvelle, Chronique,

Bloc-notes & Concours
Fréquence de publication : Mensuel
Prix de vente au numéro : 2 €
Prix Abonnement : 25 €
Prix Abonnement de soutien : 40 €
Tirage : 1000 exemplaires
Date de la première création : Décembre 1990
Éditeur : Association loi 1901 « Libelle »

 

Libelle n°349

 

Une vingtaine de poètes à l’affiche sur les quatre pages de poèmes que propose la revue, avec sa double feuille et sa feuille intercalaire dont le verso est consacré aux chroniques et autres annonces. Poèmes pour la plupart courts, s’enchainant au fil des images : « petites fumées / grelottantes sur les toits / dans l’aube glacée » (Philippe Caquant) – « On nage dans le vent / dans le ciel qui rayonne / ou dans le rêve même / en mouvement. » (Francine Caron) – « Les ailes du vent / Sont les pages du temps / Tournées par le ciel / Qui y écrit ses couleurs. » (Dino Kamadhenu) – « Ce matin / un peu plus de ciel / dans la mangeoire. » (France Cayouette) – « Presqu’acceptés : / les insectes squattent / jusqu’en septembre » (André Cayrel). On l’aura compris, ce sont des poèmes de poèmes qui sont ici composés, tirant parti de la brièveté des textes, et de la multiplicité de sens permettant de les raccrocher les uns aux autres, colliers de perles en quelque sorte que le revuiste prend plaisir à égrener pour nous. Poèmes-arbres : « je construis des branches, des sommeils, des jeunes herbes » (Yves Tartufe), « Frémissement d’arbres / au soir amuï – dans le silence / la feuille s’ébruite » (Philippe Minot) ; poèmes-cris : « crier mes mots pour que la vie se perche » (Anne  Barbusse), « j’écris comme on crie » (Norbert Bertrand Barbe) ; poèmes-silences : « La lisière ombragée / De tes mots / Éblouis » (Jean-Pierre Bars), « tu es la mer, le silence, l’eau » (Michel Prades), « une langue que tu parles quand le vent se met à se taire » (Olivier Cantenys), paysages de poèmes qu’on se plait à parcourir en se laissant rêver par les mots.

Quelques poèmes plus longs nous sont proposés. Paul Badin chante couleurs et reflets de la Loire, Jérôme Aviron les plaisirs du ski et des conversations le soir au coin du feu. Kabyle-Abel Delalande nous offre un magnifique poème d’amour et d’espoir tiré de son recueil « Au tout début de la terre », que nous ne résistons pas au plaisir de reproduire en son entier :

 

« Emmène-moi sur le bord de la nuit

Là où les poèmes se jettent

Là où les poèmes parlent la bouche pleine

Dans le delta du soleil

Et à la source du moindre mot

 

Emmène-moi pour confondre les profondeurs

Pour désosser les fleurs de feu

Emmène-moi jusqu'au pli de la lumière

Comme un éclat froissé de ton ombre

 

Emmène-moi poser mon âme

Dans le giron de l'aurore

Et disperser les oiseaux du monde

Dans la cage d'horizon qu'est ma vie

 

Emmène-moi là où le coude de la rivière

S'écorche contre la pierre philosophale

Emmène-moi là où le vide existentiel

S'éteint sur les mêmes roseaux

 

Emmène-moi te secourir sur la plaie du silence

Et garde en toi la vie qui veut s'échapper

Comme une ombre sur le canevas de l'oubli

Emmène-moi écrire la fraude du temps »

 

La page des chroniques et annonces est consacrée à trois recueils : Fantaisie poétique au clair de lune (Sandrine Turquier), récit poétique en prose inspiré « par une nuit de silence sans sommeil », Sans mal littoral (Jacques Guigou), chantant la présence concrète de la mer et de ses lisières, et Shifumi (Laurent Albarracin), construit sur le principe du jeu chinois des trois coups, les poèmes se présentant en deux strophes de tercet révélant « le dessous-dessus poétique des choses ». Quelques informations sur des concours de poésie complètent le numéro. Une lecture comme toujours vivifiante, qui nous fait l’espace d’un moment oiseau dans le vent.

 

©Éric Chassefière

 

 

Note de lecture de

Éric Chassefière

Francopolis, mars-avril 2023

 

 

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