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LECTURES – CHRONIQUES

 

Jean Dornac, Au carrefour des tristesses (poèmes)

 

(Ars Longa, 2020)

 

Dans la lecture de Nicole Hardouin

 

 

Au foisonnement des souvenirs l’auteur laisse apparaître la torturante remontée des ombres, « mon cœur reste en deuil / Son absence est trop lourde », traces qui se tassent dans les reflux des jours, sans jamais disparaître.

Le sable n’est jamais à nu, la mer, que Dornac aime dans sa Bretagne d’adoption, celle « en furie qui se fracasse contre les falaises », emmène au loin toutes les traces, les peurs, les joies mais ne les abandonne pas.

La détresse et ses remous sont toujours là dans les soubresauts de la lumière, tenaces échanges muets, avec celui qui est parti, ce frère tant aimé, « son image s’impose jusque dans mes rêves ».

La solitude va l’amble avec les manques de l’absence : « il n’y a nulle lumière / Et il n’y a plus d’air / Dans ce puits noir / qu’on nomme solitude ».

Mais, pourtant, même si pour le poète « La vie est une garce sans pitié », car il n’oubliera jamais celle qui est partie, celle qui en s’éloignant lui a dit « Dans un large sourire / Je n’ai rien à te reprocher », tout au fond de son âme parfois il sait que le destin « offre amour et beauté ».

Même dans un monde « où rien n’est facile », où les virus rôdent, où la violence est omniprésente, l’auteur, fraternité chevillée au corps, murmure « les mots de son enfance, c’étaient les mots de ma maman ».  Espoir dans le regard il « écoute le chant de l’oiseau pour trouver que le jour est beau ».

Ce recueil dont la photo de la première de couverture est de l’auteur, photographe chevronné qui sait si bien illustrer les poèmes des auteurs sur son site Couleurs et Poésie 2, ce recueil « Au carrefour des tristesses » n’est pas noir, car Dornac sait se ressourcer dans cette Bretagne, « ce pays béni des dieux / qui a reçu en héritage/ Tant de richesses, tant de charmes/ que j’en suis tombé amoureux ».

Puiser dans les oscillations des nuages, de la nature, dans le vol des oiseaux, la force de survivre, est une des leçons de cet ouvrage édité avec élégance en Roumanie, préfacé par l’excellent poète Claude Luezior et élaboré avec art par Sonia Elvireanu, poète et critique.

Jean Dornac démontre, en poète chevronné, qu’au fond du puits gisent toujours des étoiles, à chacun de les voir et les remonter.

C’est toujours ce que l’on n’a pas encore découvert qui est, peut-être, le plus important, c’est « respirer le vent du large » et rêver.

 

©Nicole Hardouin (*)

 

(*) Nicole nous avait proposé cette chronique au numéro précédent, elle n’y avait plus de place. Nous la faisons paraître dans le présent numéro, tout en signalant sa parution entre temps sur le site Couleurs poésie 2 de Jean Dornac, le 30 mars, et dans la revue en ligne Traversées, le 4 avril.

 

 

 

Nicole Hardouin sur Jean Dornac

Francopolis, mai-juin 2021

recherche : Dana Shishmanian

 

 

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Créé le 1 mars 2002