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LECTURES –CHRONIQUES
Note de lecture de Mireille Diaz-Florian :
Éclat de temps d’Anny Pelouze
(poèmes et dessins, éditions Unicité, décembre
2020, 15 €)
Essaimage (dessin par
l’auteure)
L’ordre du temps L’ouvrage
d’Anny Pelouze, Éclat de temps, bel ouvrage des éditions Unicité, ouvre au
lecteur un chemin de traverse où le paysage poétique s’inscrit de manière
holistique. En cela, les poèmes embrassent une totalité où s’agrègent dans
l’ordre du temps, les gestes de l’écrivain, du peintre, du diariste, de
l’épistolier, du philosophe. Le recueil assume une vision du monde, révélée
par les dates citées en bas de page – on aurait envie de dire tracées – qui
délimitent un lieu, lui-même indissociable de l’instant et relié à la vie de
chair, de souffle et de mots. Anny
Pelouze pose les jalons qui aident à la suivre, pas à pas, de Belgique en
France, d’Éragny à Condat-sur-Vézère, d’Auvers-sur-Oise à Visan, des Pyrénées
à St Germain-en-Laye. Mais à peine les noms de lieux tracent-ils un espace,
que le tempo des saisons, la venue d’une journée, l’avancée d’une nuit,
nomment le temps, associent l’écriture et la peinture. Le parcours de vie
comme le parcours de ce recueil, où alternent les poèmes et les dessins,
placent dans les divers ateliers d’Anny Pelouze, les moments qui fondent le
travail d’écriture. La
construction de l’ouvrage obéit à un double mouvement qui renvoie au
déplacement, en même temps que chaque texte, chaque dessin, exige un arrêt
pour entrer véritablement dans la profondeur des poèmes. Conscient des incisives vibrations qu’on perçoit
parfois confusément, on avance, traverse, revient, découvre la force de la
poésie d’Anny Pelouze. On devine le tissage subtil où se trament et
s’enchaînent la vision d’un paysage, l’écho d’un chagrin, la contemplation
heureuse qui accepte le surgissement de la joie, comme le ton de la révolte
dressée contre la douleur. Les
poèmes déclinent, sur pages blanches, une certaine manière d’entrer en
poésie. Il y va d’une approche minutieuse, ritualisée, où les arpèges de la lumière augurent de
temps nouveaux. S’engage dans l’écriture la totalité d’une existence qui
assume l’écoulement du passé pour parvenir à renaître. Le lien constant à la
nature est un ostinato où la poésie prend sa source et devient résurgence.
Les textes se déploient à la recherche de l’unité, refuse le partage des eaux pour préférer la confluence. Il
reste au lecteur à proposer une halte, une seule, pour rendre compte des Éclat
de temps. Alors, d’autres pourront, page à page, accepter la houle et
le chant de cette traversée. Peut-être faut-il tout simplement ouvrir ses mains paumes offertes sans oublier de laisser entre les doigts juste ce qu’il faut d’espace pour que coule le sable des dunes ©Mireille Diaz-Florian Paris
Février 2021 Pour faire plus
ample connaissance avec l’œuvre d’Anny Pelouze, consulter son site : http://anny.pelouze.free.fr/ |
Note de lecture
de
Mireille Diaz-FLorian
Francopolis,
janvier-février 2021
Créé le 1 mars 2002