Ou les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage.

 

ACCUEIL

 

 GUEULE DE MOTS – ARCHIVES

 

GUEULE DE MOTS



Où les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage...

Cette rubrique reprend un second souffle en 2014 pour laisser LIBRE PAROLE À UN AUTEUR... Libre de s'exprimer, de parler de lui, de son inspiration, de ses goûts littéraires, de son attachement à la poésie, de sa façon d'écrire, d'aborder les maisons d'éditions, de dessiner son avenir, nous parler de sa vie parallèle à l'écriture, ou tout simplement de gueuler en paroles... etc.

Janvier-février 2023

 

 

Libre parole à

Ara Alexandre Shishmanian 

 

Une image contenant texte, peint, très coloré, peinture

Description générée automatiquement

Jacques Grieu, Abysses (peinture reproduite de son site, avec l’aimable autorisation de l’auteur)

 

la poésie est négation

la poésie est négation – mais vous, messieurs, ne niez plus depuis longtemps •

la migraine est négation – mais vous, mesdames, ne migrez plus depuis longtemps •

c’est cela la vérité absolue –

la négation systématique de tout ce qui se veut relatif •

la destruction du relatif est le trou noir de la vérité avec ses obliques d’abolition •

la destruction du relatif est la dispersion du Nuage avec ses masques imaginaires •

l’ombre tentaculaire du Nuage est le Grand Établissement

avec ses contre-cultures, ses soupapes et ses cultures dominantes –

avec sa magie décérébrante et sa police décérébrée •

l’État schizophrène et l’État maniaco-dépressif •

tétons de marijuana et labyrinthe de fumée (le Ministère de l’Intérieur des Ariane) –

permissivité illusoire et répression fantasmatique •

je lis dans vos singes comme dans des livres ouverts •

les nains sortent de nos yeux et dispersent la nuit de blancheur

sur vos troupeaux analphabètes •

nous devenons fous comme si nous devenions aveugles –

par un excès de lumière et non par l’obscurité •

le corps est tissé d’iris aux messages aveuglés –

yeux aveugles comme des ongles incarnés •

une moitié m’a quitté – l’autre m’écrit – et me raconte – et me rend fou •

le Nuage était au commencement et le Chaos de Heisenberg à la fin –

votre monde est né parce que l’identité ne pouvait se trouver •

ne pouvant se trouver, elle ne savait être •

l’arbre de la connaissance absolue s’est défeuillé en relatif

et ses feuilles se sont faits fruits pour qui les cherche encore •

l’abîme uranos s’écorce mais où se terminent ses migraines et où commence son noyau •

y a-t-il un temps non de secondes mais de syllabes –

qui ne prononce pas la mort mais la vérité •

la parole du temps où nous nous défeuillons est la mort, et Sa pluie est toxique •

toujours des êtres d’extermination sont nés – non nés – non masqués •

ils sourient avec tout le déchirement déversé dans le cœur •

ma bouche est peinte de larmes •

 

 

Inédit en français, traduit par Dana Shishmanian, avec la révision de l’auteur, du volume Migrene VIα (Migraines VIα), éd. Ramuri (Roumanie), 2016.

 

 

Ara Alexandre Shishmanian

Francopolis – janvier-février 2023

 

Accueil  ~  Comité Francopolis ~ Sites Partenaires  ~  La charte  ~  Contacts

Créé le 1 mars 2002