Ou les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage.

 

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 GUEULE DE MOTS



Où les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage...

Cette rubrique reprend un second souffle en 2014 pour laisser LIBRE PAROLE À UN AUTEUR... Libre de s'exprimer, de parler de lui, de son inspiration, de ses goûts littéraires, de son attachement à la poésie, de sa façon d'écrire, d'aborder les maisons d'éditions, de dessiner son avenir, nous parler de sa vie parallèle à l'écriture, ou tout simplement de gueuler en paroles... etc.

 

Automne 2024

 

 

Libre parole à

Jacques  Grieu :

 

Les jeux… para-politiques !

 

(*)

© Jacques  Grieu : L’électeur.

 

 

Faire de la politique, prétendent de fins experts,

Est bien plus qu’un métier, un emploi ordinaire.

Il y faut du doigté, de l’adresse, du calcul,

C’est une science, un art, que l’ambition stimule.

 

La ruse n’y suffit pas, les intrigues non plus,

Même si c’est utile pour pouvoir être élu.

Car la duplicité y est indispensable,

Autant que le mensonge tout à fait respectable.

 

Et donc la politique n’est pas une science exacte ;

La parole y est reine cent fois plus que les actes.

Ce n’est pas par hasard s’il n’y a pas d’école

Pour former un ministre dont l’opinion raffole.

 

Une des grandes qualités, pour un bon politique

Pour qui le déjeuner est voie systématique,

Est d’avoir l’estomac blindé comme une autruche.

Le Sénat, son resto, en sont bien la coqueluche.

 

De l’autruche, il s’inspire aussi pour faire des choix ;

Car pour sa clairvoyance, cet animal est roi.

Quand sa tête sort du sable, il court comme dératé,

Et quand il pond un œuf, c’est une énormité.

 

Pour calmer le bon peuple au bord de l’explosion,

On inventa le vote soulageant l’émotion.

Qu’importe son résultat, c’est juste un défouloir ;

Ensuite, c’est « circulez, il n’y a rien à voir ».

 

La « vertu politique » semble être un contre-sens ; 

Son « art des compromis » qu’on brandit en tous sens,

N’est que celui, caché, des basses compromissions.

On peut ainsi gérer toutes les contradictions.

 

Savoir changer d’avis est une grande qualité :

L’art de se contredire montrant l’autorité,

Est beaucoup plus rentable que de se répéter.

Avoir la mémoire courte est un don recherché.

 

La popularité sert souvent de programme

Et l’affection des gens l’unique but qu’on réclame.

Ce qui compte n’est pas la pure vérité,

Mais ce que croit le peuple après qu’on l’ait juré.

 

Si on peut être tué une fois à la guerre,

Plusieurs fois, c’est courant, quand c’est l’État qu’on gère.

Échelon après échelon, grimper, c’est... magnifique :

C’est « ramper vers le haut » quand c’est en politique !

 

 ©Jacque Grieu

 

 

(*)

 

Jacques Grieu, poète et peintre (né en 1930) nous abreuve régulièrement de ses histoires picturales et poétiques qui dégagent un air de fables sarcastiques et amères voire de satires caustiques du monde contemporain. Cette fois poème et peinture figurent ensemble en cette rubrique.

Par ailleurs nous lui sommes vivement reconnaissants d’avoir autorisé la reproduction de ses œuvres graphiques en illustration de différentes pages de notre revue : voir dans ce même numéro, aux rubriques Francosemailles et Pieds des mots ; pour les numéros précédents, ses contributions sont rappelées à la rubrique Gueule des mots du numéro précédent.

Pour ses peintures : visiter son site. Pour sa bibliographie : le site expression-medicale.org ; pour commander ses livres : le site de la librairie Les saisons.

 (D.S.)

 

 

Jacques Grieu

Francopolis – Automne 2024

Recherche : Dana Shishmanian

 

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Créé le 1 mars 2002