Ou les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage. |
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Cette
rubrique reprend un second souffle en 2014 pour laisser LIBRE PAROLE À
UN AUTEUR... Libre de s'exprimer, de parler de lui, de son inspiration, de
ses goûts littéraires, de son attachement à la poésie, de sa façon d'écrire,
d'aborder les maisons d'éditions, de dessiner son avenir, nous parler de sa
vie parallèle à l'écriture, ou tout simplement de gueuler en paroles...
etc. Printemps
2024 Libre
parole à PEN Club Français : Lettre trimestrielle n° 39 –
mars 2024 (*) (Présentation
et extraits) |
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Le pouvoir fédérateur de la Littérature
Voix. Telle est la
Littérature, une voix plurielle, qui transcende le temps, et l’espace, qui
gomme les frontières, mais pas les identités culturelles, qui aplanit les
différences, sans les ignorer, qui accueille la diversité des paroles, sans
les amoindrir, qui ouvre à l’infinitude des expériences, sans les confondre. Voix. Essentielles et
téméraires, qui témoignent de l’existence d’une essence commune, l’Humanité,
affirmée dans cet essentiel besoin de proclamer, de communier, d’inventer, de
chercher, de repousser les limites de possibles paroles pour ouvrir à une langue
universelle. Voix. Séculaires et neuves, où
s’exprime depuis l’aube de toujours ce besoin essentiel d’inventer une terre
commune, une maison édifiée par-dessus les frontières, fenêtres ouvertes sur
un paysage déployé dans un ciel de liberté et de tolérance. Voix. Transmises, ici, dans le
partage de ces pages de la Lettre n°39 du PEN Club français, car telle est
notre mission : rappeler que la Littérature est plus que jamais efficiente,
montrer qu’elle ne sera jamais réduite ni effacée, parce qu’essentielle,
témoin, regards, parole, vaste champ d’avenir où Nous devient possible, même
lorsque les événements du monde semblent dire le contraire, lorsque les
guerres fleurissent comme les orties, et que la peur devient l’humus qui
fertilise les fruits futurs. Vos, Nos, Leur, ensemble, Voix, fortes,
fédératrices, et irréductibles. Voix. Carole Mesrobian Publier ensemble des poèmes israéliens et
palestiniens
Nous étions quelques membres du comité directeur du
PEN Club à évoquer ce jour-là notre accablement face à la guerre en cours au
Proche-Orient, après les atrocités du 7 octobre. L’idée nous est venue de
publier ensemble des poèmes israéliens et palestiniens, pour exprimer
l’ardeur de notre désir de paix. Quelque temps auparavant,
j’avais entendu parler de l’anthologie que prépare la poète israélienne Gili Haïmovich. Le livre
s’intitulera Under
our ruptured sky. Lorsque je l’ai contactée pour lui
parler de notre souhait, elle m’a envoyé trois courts poèmes d’elle, ainsi
que celui de Jawdat Eid, poète palestinien, que les
lecteurs ont pu lire ci-dessus. Ils sont extraits de ce livre à paraître. (…) Cécile
Oumhani Alexeï Navalny : l’homme
qui a dit non
(…) Il y a quelque chose de christique dans son combat qu’il convient
de saluer avec la dignité que son geste requiert. Il a incarné une chose de
plus grand que lui, plus grand que la cause qu’il défendait, plus grand que
l’homme. (…) Il faut avoir le courage de dire non, comme l’a
fait Alexeï Navalny et reconnaître ses ennemis pour
ce qu’ils sont : des complices, des lâches et des assassins. Fulvio Caccia L’assassinat
d’écrivains et journalistes
(…) Nous pensons que cette tactique, voire même
cette stratégie, répond à l’un des « objectifs » que le pouvoir, en
l’occurrence totalitaire, se propose : celui d’intimider. Il veut que le
crime soit, techniquement parlant, indétectable en tant que tel (du moins,
dans la mesure où c’est le pouvoir qui détient et manipule les moyens
techniques de dépistage et donc il ne peut y avoir de contre-expertise) ; il
veut que le crime puisse, aux yeux du public, être facilement masqué en…
accident, quelle qu’en soit les circonstances (une syncope médicalement
indéfinie, un tramway importun, un excès d’alcool…). Mais, d’autre part, il
veut (apparemment, comme tout tueur en série) que sa propre signature soit,
sinon clairement affichée, du moins sensiblement perceptible pour tous, car
c’est là où il manifeste son pouvoir sur ses « sujets », sa griffe
du lion, ou plutôt du chacal ou de l’hyène, sa menace à peine voilée, menace
que tout un chacun doit sentir et craindre, s’il ne veut pas finir comme
l’« accidenté »… C’est une stratégie d’asservissement, de mise sous
la chappe de la peur de toute une population – à grande échelle, le modèle
stalinien – ou d’une catégorie d’humains – ceux, surtout, qui sont les plus
remuants, ceux qui pensent librement, ceux qui créent sans se soucier de
plaire au César ou au Jupiter du moment. Les écrivains, les artistes, les
journalistes… Autrement dit, les hommes pour qui l’expression de la vérité
compte plus que la vie. Ara
Alexandre Shishmanian |
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(*) Dans la présentation de cette dernière lettre parue,
la Présidente du PEN Club Français, Carole Mesrobian, nous invite à y
découvrir la mise en œuvre d’un credo : celui dans l’efficience de la
parole. « Elle témoigne de
notre présence auprès de celles et ceux qui subissent la haine et
l'obscurantisme : elle porte la voix des victimes de guerres qui refusent la
fatalité, comme les témoignages de Gili Haimovich, poète israélienne, et de Jawdat
Eid, poète palestinien, unis dans ce même désir de fraternité et de paix,
présentés par Cécile Oumhani ; elle rappelle le
courage et la dignité d'Alexeï Navalny, homme
debout, jamais amoindri par la peur, à qui Fulvio Caccia
rend hommage ; elle nous permet de nous souvenir des assassinats d'I. P. Couliano, et de Marin Pedra
convoqués par Ara Alexandre Shishmanian. Voix également du poème, voix de la
pensée articulée autour de la littérature. Cette publication témoigne une
fois de plus de nos engagements, dans la défense d'une paix planétaire que
nous appelons de tous nos vœux, et pour laquelle nous ne cessons de nous
mobiliser, afin qu'elle apparaisse aux yeux de toutes et de tous comme cette
évidence d'un possible avenir fraternel. Que ce Printemps voie fleurir
cette sagesse séculaire, que chacun possède, celle du cœur, voix commune,
langage universel, et carte heuristique qui nous montre le chemin vers la
paix. » |
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PEN Club France Francopolis Printemps 2024 Recherche : Dana
Shishmanian
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Créé le 1 mars 2002