Froncement
noir des nuages
J'ai
peur
Tes
mots chardons griffent mon cœur
J'aspire
à un ciel lisse
Pour
glisser et me fondre dans l'infiniment bleu.
***
Triste
et monotone la journée s'étire à petit pas
J'aurais
tant aimé entendre ta voix
Seul
le halètement rigoureux de la pendule
Scande
méchamment le temps qui fuit
Ma
vie qui fuit
Où est
la joie qui nous réunissait autrefois
Chaque
dimanche était une fête
Que
vais-je devenir emportée par le fleuve de l'ennui
Qui
me roule vers la haute mer de la Mort ?
***
Les
heures feutrées du jour
Les
petites heures au point du jour
Douces
et feutrées
Avant
que ne s'ouvrent les volets
Temps
suspendu
Entre
jour repoussé
Et
nuit prolongée à souhait...
Moments
intermédiaires un peu troubles
Quand
la vie à l'affût guette le jour
Quand
s'éloigne le rêve que l'on veut retenir
Moments
délicats de fragile dentelle
Que
tisse l'araignée dans l'angle d'un vieux mur
Que
chante la cigale en crissant ses élytres
Que
peint le soleil en voulant émerger
Repoussant
la nasse obscure de la nuit
Heures
feutrées du jour
Entre-deux
délicats
Moments
subtils éclatant de promesses
Que
l'on voudrait dilater
Pour
l'Éternité.
©
Éliette Vialle
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