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Que ho fato di male me demanda-t-elle dans un soupir languissant.
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Rien de mal répondis-je, rien de mal.
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Alors quoi ?
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Rien te dis-je. Juste ton soupir.
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Mon soupir, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.
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Oui, ton soupir, il m'aspire dans tes abîmes intimes.
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Mes abîmes, c'est ça qui te chagrine mi amor.
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Oui, c'est ton soupir, qui me chavire, la nuit, dans mes rêves d'ivresse.
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L'ivresse de mes soupirs dans tes rêves. Ma que felicità ! Ma che amore !
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L'amour dont je meurs, jour après jour, mon amour. Nuit après nuit.
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Jamais rêvé d'un soupirant comme toi, mi amore. Che fortuna !
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Mais j'ai peur, sais-tu, j'ai peur.
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Ma che ! Peur de quoi !
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Peur, à chaque fois, que ce sera le dernier.
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Qu'est-ce que tu racontes tesoro mio
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Oui, le dernier. Chaque fois que tu soupires.
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Ma tu sei pazzo dit-elle dans un ultime soupir.
***
L'ivresse
du jour
sans
lendemain
m'inspire.
Comme
un chien
perdu
sans collier
je
vais
et
je viens
dans
le creux
de
tes reins
et
je m'agite
encore
un peu
un
tout petit peu
dans
l'attente de
mon
dernier soupir.
***
Le
soupirant
soupire
comme
il respire
il
se mire
dans
le miroir
de
son désespoir
et
attend le pli
du
soir
pour
sasser
et
resasser
sans
cesse
la
même histoire
qui
n'en finit pas
de
finir.
Le
soupirant
soupire
et
n'entend pas
les
soupirs
d'amour
de
sa belle
au
bois dormant.
Son
destin d'éternel soupirant
dès
lors
est
scellé
jusqu'à
son dernier soupir.
©
François Minod
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