Nul ne connaît le chemin
Sinon à discerner dans les
failles rocheuses
Le découpage de l’ombre
Sous le scalpel solaire
Il attend le frémissement du
vent
Pour effacer les traces
nocturnes
Il s’est arrêté à la verticale
du jour
Il a repris sa marche
Il garde les yeux clos
Pour sentir à chaque pas
La vibration du chemin
Parfois le cri d’un oiseau
frappe
Aux parois sonores des falaises
Il avance dépouillé de tous les
artifices
Il a détourné le regard
En franchissant la porte de la
citadelle
Au carrefour l’arbre centenaire
Marque la frontière du Temps
Des pans entiers de sa vie
Ont disparu à l’instant du
départ
Il marche désormais au risque
de l’oubli
Il a connu l’éblouissement
De la naissance
Toutes les blessures
Même les plus cruelles
Il est conscient des limites du
ciel
Que fige l’horizon
Le monde vient à lui
Il gardera les yeux ouverts
Jusqu’à ce que Tout
S’estompe
© Mireille Diaz-Florian
Sauveterre
le 29 août 2020
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