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Pieds des Mots : Actu 2010 - 2011

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LES PIEDS DES MOTS
         Où les mots quittent l'abstrait pour s'ancrer dans un lieu, un personnage, une rencontre...


Mai 2011

L' ÉTRANGETÉ  DES CHOSES... Opus 1
de
Michel D'Oste

LE PONEY

Le poney que l’enfant avait dessiné sur la feuille de papier se trouvait colorié d’une couleur qu’il n’aimait pas. Il trouva dans le cartable de l’enfant un crayon d’une couleur qui lui plut. Il s’en barbouilla le corps.
Quand l’enfant montra son dessin à la maîtresse il obtint la meilleure note de la classe. Souvent les artistes peintres se font dominer par leur sujet.



LE  PORTRAIT


Ma mère, dans sa jeunesse avait été l’amie d’un peintre. Ils étaient jeunes tous deux. Un magnifique dessin au crayon qu’il lui avait offert avait été encadré par ses soins. Ce dessin était un portrait de ma mère à l’âge qu’elle avait quand elle fréquentait ce peintre : c’est-à-dire vingt ans tout justes. Ce portrait, une fois encadré, ma mère le plaça près de la tête de son lit dans sa chambre. Toute ma jeunesse je le vis à sa même place. Je ne sais pas pourquoi, mais un jour, je ne vis plus ce tableau : ma mère l’avait remisé dans une malle, c’est ce qu’elle me répondit quand je lui posai la question. A la mort de ma mère, je fus obligé de mettre de l’ordre dans toutes ses affaires. Je triais, classais, jetais et en ouvrant une imposante malle, je retrouvais ce petit tableau, ce portrait de ses vingt ans et quelle ne fut pas ma surprise de constater que les traits de ma mère avaient vieilli, que la jeune femme avait laissé la place à une dame d’un âge certain. Le papier avait jauni et le visage avait suivi l’évolution des ans. Comme j’étais fils unique, il ne me fut pas possible d’avoir le secours d’un frère ou d’une sœur. Le mystère pour moi resta entier. Je replaçais le tableau dans la malle et celle-ci au grenier. Les années ont passé. Un jour, cet été peut-être, je monterai au grenier et j’irai voir l’état du portrait, s’il a continué à vieillir ou, au contraire, s’est mis à rajeunir, qui sait !


LA CERISE SUR LE GÂTEAU

Au repas de Noël, le serveur a mangé la cerise sur le gâteau. Aux yeux et à la barbe des clients. Personne ne s’en était aperçu. Sauf le petit garçon qui s’est mis à pleurer. On lui demanda pourquoi il pleurait. Il répondit qu’il voulait la même cerise que celle du gâteau de la table voisine. On appela le serveur qui jura qu’il n’y avait jamais eu de cerise sur ce gâteau. Alors le petit garçon prit la part du gâteau que sa mère venait de lui donner et le lança à la figure du serveur.
On punit le petit garçon.


*ce texte est publié dans notre Spécial du Temps des Fêtes



L'Étrangeté des choses, Opus 1
        pour Francopolis mai 2011
par Michel D'Oste

 

Le principe des Pieds des mots,
est de nous partager l'âme d'un lieu,  réel ou imaginaire,  où votre coeur est ancré... ou une aventure.... un personnage.

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Créé le 1er mars 2002- rubriques 2010