Ou les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage.

 

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Où les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage...

Cette rubrique reprend un second souffle en 2014 pour laisser LIBRE  PAROLE À UN AUTEUR... Libre de s'exprimer, de parler de lui, de son inspiration, de ses goûts littéraires, de son attachement à la poésie, de sa façon d'écrire, d'aborder les maisons d'éditions, de dessiner son avenir, nous parler de sa vie parallèle à l'écriture...etc.

 Janvier-février 2021

 

Libre parole à

Erri De Luca

En la traduction de Marilyne Bertoncini

 

(*)

Graffiti de rue de Da Cruz (Métro Crimée, photo Dana Shishmanian, 2013)

 

 

Dopo

 

Non quelli dentro il bunker,

non quelli con le scorte alimentari, nessuno di città,

si salveranno indios, balti, masai,

beduini protetti dal vento, mongoli su cavalli,

e poi uno di Napoli nascosto nel Vesuvio,

e un ebreo avvolto in uno sciame di parole,

per tradizione illesi dentro fornaci ardenti.

Si salveranno più donne che uomini,

più pesci che mammiferi,

sparirà il rock and roll, resteranno le preghiere,

scomparirà il denaro, torneranno le conchiglie.

L’umanità sarà poca, meticcia, zingara

e andrà a piedi. Avrà per bottino la vita

la più grande ricchezza da trasmettere ai figli.

 

Solo andata, ed. Feltrinelli, 2005

 

 

Après

 

Non pas ceux du bunker,

pas ceux qui ont des vivres, personne de la ville,

seront sauvés les Indios, les Baltes, les Masaïs,

les Bédouins protégés du vent, les Mongols à cheval,

et un Napolitain caché dans le Vésuve,

et un juif enveloppé d’un nuage de mots,

par tradition indemnes dans des fournaises ardentes.

Seront sauvés plus de femmes que d’hommes,

plus de poissons que de mammifères,

Disparaîtra le rock and roll, resteront les prières,

l’argent disparaîtra, reviendront les coquillages.

L’humanité sera peu nombreuse, métisse, gitane

et elle ira à pied. Elle aura comme butin la vie

la plus grande richesse à transmettre aux enfants.

 

 

(*)

Je remercie infiniment Marilyne Bertoncini – poète, traductrice, écrivaine, éditrice de la revue en ligne Recours au poème, où elle vient de publier un groupage substantiel d’un autre poète italien en sa traduction (Luca Pizzolitto) – de m’avoir permi de reproduire ici, d’après son blog minotaura, ce poème traduit par elle, pour le plaisir de faire connaître Erri De Luca aux lecteurs de Francopolis.

 

Erri De Luca – Marilyne Bertoncini

Francopolis – Janvier-Février 2021

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Créé le 1 mars 2002