Ou les mots cessent de faire la tête et revêtent un
visage. |
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GUEULE DE MOTS
Cette rubrique reprend un second souffle en 2014
pour laisser LIBRE PAROLE À UN AUTEUR... Libre de s'exprimer, de parler
de lui, de son inspiration, de ses goûts littéraires, de son attachement à la
poésie, de sa façon d'écrire, d'aborder les maisons d'éditions, de dessiner
son avenir, nous parler de sa vie parallèle à l'écriture, ou tout
simplement de gueuler en paroles... etc. Mai-Juin 2022 Libre parole à François Minod : La rouerie de la chose |
La rouerie de la chose Ça tâtonne, ça hésite, ça résiste, ça
ne veut pas, décidément, non, ça ne veut pas, on y était presque pourtant, on
s'était préparé, on s'était dit qu'on
ne pouvait plus différer, que cette fois ce serait la bonne, que c'était une
question de principe, une promesse qu'on s'était faite, un défi qu'on s'était
lancé, pouvoir se dire que cette fois encore, on avait su trouver les mots
pour éloigner la chose, la tenir à distance, c'est ça qu'on s'était dit,
trouver les mots pour éloigner la chose et pouvoir enfin respirer. C’était compter sans la rouerie de la
chose qui nous donnait le change en nous faisant croire qu'on avait su
échapper à son emprise. La chose était là, en embuscade et
attendait le moment propice pour revenir à la charge. Il fallait de nouveau
reprendre l'initiative et aller chercher les mots pour tenter de la
circonscrire. Quel métier ! ©François
Minod, inédit |
François Minod Francopolis
– Mai-Juin 2022 |
Créé le 1 mars 2002