J’ai
dévidé les laines
du jour
Sous les dais, dans les franges
le soleil
Déverse un écheveau
de reflets
Les laines chatoient
jusque dans la pénombre
Les puits de lumière
déjouent le repentir
Trame du désir sous l’effacement
provisoire
Du trait caché, gommé
sa
soie
Projette un écho de plume
un
ricochet
D’enluminures, de lettrines
d’un bleu sans pareil
C’est une joie de terre émiettée
sous la main
À dévider la laine du jour
à
crocheter
à
vie
Sous le dais souterrain
de
l’étude.
***
Il
faut jeter les mots
Comme les dés
D’un geste vif et simple
Sans trembler.
En tapinois ils tapissent la page
Franchissent les murs d’incertitude
Grandissent en saga, en légendes
En poèmes
C’est la transe :
Un puits sans fond où l’on boit à
grands traits l’encre des nuits, le rayon de la lune, de vastes contrées
aux forêts intactes.
Des cerfs y rêvent
Des fées y séjournent
Des palmiers, près des déserts,
projettent leurs silhouettes d’ombre chinoise sur le ciel intraitable.
Un mirage qui rêve
d’étincelles ; un miracle qui sépare la prose des vers, tranche dans
le vif des doutes et dilate les ferveurs.
Les mots jetés
Jouent à la roulette russe
Et dialoguent sur la scène
Avec la vie, la vie, la vie.
©Dominique Zinenberg
Novembre
2021
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