Ce
jour changeant, ce jour
multiple
et disloqué
d’azur et d’anthracite
de pluie et de clarté
Ce jour de flânerie
sur les berges de Seine
au cœur même de l’or
de l’automne
Incertitude des pas et des désirs
en suspens dans le ciel
éclats d’oiseaux qui pérégrinent
ce jour
ô Baudelaire
à la fois triste et pur,
pointant tous les frissons
du temps
arrachant un rayon rose, un nuage
de baume et grâce
au désastre
écart ironique et sublime`
du regard sur la vie
qui passe.

***
Spleen et idéal
Pluie,
lassitude
plomb
ennui, cruauté.
La pesanteur du monde,
les cloaques
les faims, les soifs
tout déchiquette l’âme
sans repos,
sans relâche et l’idéal
flâne en un vers sublime, dans tel
sonnet,
au moment même où
le néant
nous tient en étau
dans l’atelier du monde.
Rien, sinon
Baudelaire ce soir, dans la saignée
crépusculaire
comme un garrot du chagrin.
Dominique
Zinenberg
(*)
Extraits du
recueil Des
nuances et des jours (p. 57, p. 69),
Éditions Unicité,
2020.
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