Ce serait juste à la lisière
Ce serait juste à la lisière
Celle des bruits d’une ville
Celle des tourbillons du fleuve
J’entrerais là
Sous les arches en volée
Où nul jour ne pénètre
Je sentirais
À chaque pas la dureté
De l’ombre portée
Je déplierais des feuillets
De silence
Où se perdent les mots
Ce serait juste à la lisière
Celle des sables perdus
Celle des vents glacés
Je verrais peut-être
À l’horizon
La fine trame du jour
Je tracerais des portées
De lumière
Où se disent les mots
Ce serait juste à la lisière
Celle des crépuscules enfuis
Celle de l’aube ajourée
Je poserais une main
Sur la pierre
Dressée contre le ciel
Je glisserai une page
Dans les marges
Où s’effacent les mots
Ce serait juste à la lisière
Celle d’un continent oublié
Celle d’une nuit claire
Je marcherais là
Sur le chemin
En bordure de falaise
J ‘écrirais alors
Deux vers
Où bat le cœur des mots
Ce serait juste à la lisière
©Mireille Diaz-Florian
Janvier 2022
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