Le Salon de lecture
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Septembre 2017
« …le chemin à poursuivre sans
armes ni bagages » Poèmes inédits pour Francopolis Évanescence
ou l’Éveil de l’oiseau, monotype de
Roselyne Fritel (mai 2015). Cette
blessure encore à la fenêtre
de l'enfance qui toujours
claque au vent de l'abandon. *** Elle fend la mer des
paroles. D'un
coup sec, elle
ramène à la pointe du
trident, des
mots éteints ou
bien palpitants des vies qu'ils entraînent avec eux. *** Ficus Arbre du
tourment qui mêle ciel en terre, souplesse et vigueur bandée. Où le tronc qu'entrelacent
sans vergogne lianes et pousses? Où les
racines grimpant à même l'écorce? Beauté
tordue que mordent les forces d'une nature brûlée de vent, saupoudrée
de poussière, traversée de colères... Cris écrits sur l'immense feuillage que
coiffent sans répit les doigts du temps. Managua, 2016 Photo réalisée par Carmen Legrand (reproduite d’après le site de
l’auteure : www.isabelleponcet-rimaud.com) *** Il est des pas faucheurs
d'homme, des
êtres fossoyeurs de
vie, des
gobeurs de lumière qui
absorbent tout ciel tandis
que gonfle la voile de
leurs mots et
dérive le radeau de leur déraison. *** Il ne dit
rien, l'immeuble. Il fait face
et rince l'humeur des
temps aux couleurs
de l'absence, aux tags de
la présence. Fenêtres et
balcons passent la chevelure
des plantes au miel des
vies urbaines. Il ne dit
rien, l'immeuble, mais cligne
de l'œil quand la
lumière, brutalement, déchire ses entrailles. *** J'en appelle au
silence. Seul me
revient le néant. Du peuple de
mes morts, nulle
réponse, jamais. Se
pourrait-il qu'aimer ne soit que
masque de nos carnavals? *** La Poésie Elle
porte la couleur de l'homme le revêt de
la chair du monde. Elle creuse
profond l'humus pour laisser
place à la lumière, graine
secrète du silence qui jaillit à
son heure, éblouissante
vision fugitive éclairant le
chemin à poursuivre sans armes ni bagages. *** Les
mots s'adossent et
contemplent. Coule l'eau
des enfances. Les instants
germent sur les
sillons adultes, la main de
l'horizon resserre le
temps. Les mots se
lèvent et délivrent l'aurore. *** Louve
qui allaite le temps aux mamelles
de la finitude, la vie montre
les crocs quand l'heure
approche. En vain. *** Vieillesse Ta main
égrène le silence, lent chapelet
d'indicible qui fait le
temps se blottir à tes pieds. Arbre-corail
(photo par Dana Shishmanian, à Santa Monica, Californie) ***
Salon
de lecture Créé le 1 mars 2002 A visionner avec Internet Explorer |