par Atmane Bissani
A toi, l’absente, l’éternelle absente
« Ma religion est celle de
l’amour où que se dirigent
Ses cortèges
l’amour est ma religion et ma foi. »
Ibn ‘Arabi
« Bien et mal sont
les préjugés de Dieu, dit le serpent. »
Nietzsche
1
Tu creuses le temps, tu vides les mémoires, tu
réhabilites l’Histoire ;
Tu reprends ton souffle, tu respires la nuit, tu te libères
d’eux ;
Tu avances à pas lents, tu reconnais les vestiges, tu te
rencontres.
2
Elle s’éteint, la charmeuse, elle s’allume cette
vérité, elle sait draguer ;
Elle voyage là où le voyage fut interdit ;
Elle voyage chez Socrate, chez Spinoza, chez Ibn ‘Arabi ;
Il s’excuse, le sens ;
Il dit ne pas être, il dit être trahi, il dit être
libre, il dit être impalpable ;
3
Homme parmi les hommes, le philosophe se met debout :
- Socrate ne meurt jamais car
Galilée le soutient.
Je dis :
- Hallaj demeure car Ibn ‘Arabi le
couvre ;
Elle dit :
- la
vérité ne trahit pas car elle n’est pas.
4
Je m’en vais errer loin des miens pour retrouver mes contemporains ;
De sage en sage je tente ce voyage ;
D’ Ibn ‘Arabi à Nietzsche, je sonde l’inconnu ;
D’ Ibn ‘Arabi à Nietzsche, je parlerai à Baudelaire,
à Mallarmé, à Perse, à Adonis ;
Ma lampe me guide, ma flamme me protège ;
Orphée, Thésée ou Ulysse ;
Dante, Cervantès ou Borges ;
Tawhidi, Maarri ou Meddeb ;
J’opte pour le pluriel ;
Le singulier ravage, le monde saigne, la sagesse s’assassine
;
Le pluriel réunit, le temps s’illumine ;
D’Ibn ‘Arabi à Nietzsche la rencontre
Est.
5
Inculque ton nom, grave ton non ;
Sois eau, sois feu, sois terre, sois air ;
Ne sois jamais néant ;
Sois voix, sois vue, sois ouïe, sois goût, sois toucher ;
Ne sois jamais inanité ;
Telle demeure sa leçon, telle demeure sa morale ;
L’alchimiste.
6
Socrate :
- Je meurs car je pense ;
Hallaj :
- Je meurs car je conteste ;
Entre Socrate et Hallaj
Je rêve de
l’absente !
Je rêve de toi O
vérité !
6
D’Ibn ‘Arabi à Nietzsche ;
De toi à moi ;
Du nord au sud, elle nous tend la main ;
Elle nous attend ;
Cette lumière…