Môts me
par Kelig Nicolas
J'arrive plus à jouer
Je laisse tomber mes jouets
Immobile
Breiz môme
Je voudrais bien lancer un SOS
A l'hors j'invente sur un bout de papier en lettres de maladresse "on
m’a enlever (...)"
Peut-être me suis-je fait voler ?
Dans les plumes, je ne sais plus trop
J'ai oublié qui je suis
Piv eo ?
Un mimô que souhaite juste s'élever... S'envoler
Un beau jour papa me portait mô sur ses épaules
Il disait à mô breton
« Me a zo tad » Moi je suis papa,
« Me a zo braz » Moi je suis grand,
« Hag te a zo bihan, ar paotr bihan »
Et toi tu es petit, un petit garçon...
Il me disait encore en breton
Voici le soleil : « An heol ! »
Brav eo an amzer, vrai
Ce jour était beau
Les mots celtiques planaient paisible
On aurait dit le paradis des oiseaux dans le ciel
Dans une petite chambre
Dans un petit lit
Môme essaye de s'endormir le jour avec la nuit
Le pouce à la bouche
L'index court des yeux au nez aux lèvres
A toute vitesse
M'imagine des histoires
Avec des images et des bulles en film
Me débrouille si bien qu'à la fin, elles sont belles,
drôles et heureuses, m'émeuvent
Mon nez s'allonge drôlement dans un sommeil plein de rêve
tourné en boule
Aux jours joyeux, môme regarde dans le miroir
Sourire de bonne heur
Aux jours tristes, môme aperçoit dans la glace
La grimace
Ne brise pas
Mais donne vilaine mine
D'autres fois
On casse la tirelire
Eclats de rire
En couleur ! A la vie !
Môme pose tout l'temps un tas de questions
A tout bout de champLes gens rient !
Lui aimerait bien entendre des réponses
Mais en gentil, il est content quand même
De leur faire plaisir...
Môme va tout seul à travers champ
Tout drôle
Se pose des questions en rond
Ou d'un coup ! Chante à tue tête ! Libre, tout comme si
Môme ne voit pas ce qui ne colle pas
Ne pige pas ce qui se passe
Tout change autour de lui...
Tout bouge, se métamorphose
Les choses magiques, étranges
Les gens gentils, complexifis
Le monde s'hostile petit à petit...
Décollage. Atterri
Môme ne bouge plus
Dans un rôle
Abandonne
Il chemine, ahuri
S'arrête
Ne sait plus où aller
Où il habite ?
Sur un coup de tête
Il court chez pépé et marraine
Avant de rentrer chez
Lui ? Tout semble barré, déjà à
moitié Parti
Dans un songe, môme s'oublie
Dessine le ciel
Le soleil, des moutons
La maison et des arbres, papa et maman
Tu connais les prénoms
Puis s’appelle
A un autre bout de fil, coucou
Petit frère fait signe
On aperçoit une tendre lueur au loin...
Je souffle ce souhait idiot :
« Poursuis le chemin de tes rêves... »
Noz vad, mon môme, hag hent vad
Le jour revient toujours après la nuit...