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8ième Marché de la poésie de Montréal 31 mai - 3juin 2007

sous le thème Femmes et poésie.


La poésie sous le chapiteau Place Gérald Godin à la rencontre de poètes d’ici et d’ailleurs.


70 éditeurs et 100 poètes de la francophonie (Canada, Québec, France,  Wallonie-Bruxelles,  Luxembourg et  Afrique ) de quoi s’en mettre plein les yeux.

Des activités des plus variées allant de lecture de poésie, lecture de haïkus et ateliers de renku par M. Duhaime, table ronde Anne Hébert, table ronde perspectives sur la jeune poésie, entretien avec la poète Madeleine Gagnon...

et visite commentée le plateau Mont-Royal Poétique à la rencontre des piliers de notre poésie : Nelligan, Louis Fréchette, Albert Ferland, Gaston Miron, Gérald Godin et Gilbert Langevin en passant devant le monument Octave Crémazie au square St-Louis et celui de Félix Leclerc au parc Lafontaine.

Cette marche poétique  m’a permise de re-découvrir l’historique poétique de ce quartier de Montréal.

Octave Crémazie (1827-1879) libraire, écrivain et poète québécois. Un des plus importants écrivains romantiques du Canada français. Son oeuvre compte une quarantaine de poèmes très inégaux qu’il composa de 1849 à 1862 correspondent en fait à un apprentissage assez hasardeux du métier poétique.

« Les poèmes les plus beaux sont ceux que l’on rêve mais qu’on n’écrit pas. »


Louis Fréchette (1839-1908) le premier Canadien qui fut lauréat de l'Académie française, notre poète national entre 1880 et 1908.  Auteur du poème Le Niagara, pour ceux qui rêve de visiter ces chutes .

L’onde majestueuse avec lenteur s’écoule
Puis, sortant tout à coup de ce calme trompeur
Furieux, et frappant les échos de stupeur
Dans l’abîme sans fond, le fleuve immense croule.


Albert Ferland (1872 - 1943) poète, dessinateur, photographe, éditeur, graphiste de talent, il fit partie de l'École littéraire de Montréal avec Émile Nelligan. Il passa quatre années de sa jeunesse sur la terre familiale au lac Simon, le pays de l'Algonquin Canard Blanc (Wâbininicib), assez pour que les fleurs, les arbres, la faune, les Indiens marquent à jamais son univers intérieur, même s'il vécut la plus grande partie de sa vie à Montréal

Hélas ! nos corps ainsi que ces bois séculaires
Par les soleils d'avril ne sont plus rajeunis,
Car, ô femme, à jamais sont mortes nos chimères
Et nos fronts sont ternis !


Emile Nelligan (1879-1941)  est devenu un classique, un nom incontournable dans l'histoire de la littérature québécoise.

Les arbres comme autant de vieillards rachitiques,
Flanqués vers l'horizon sur les escarpements,
Ainsi que des damnés sous le fouet des tourments,
Tordent de désespoir leurs torses fantastiques


Félix Leclerc (1914-1988) à la fois auteur radiophonique, conteur, poète, dramaturge et chansonnier, Félix Leclerc, de par l'amplitude et la profondeur de son talent, est devenu l'un de nos plus "grands" artistes québécois.

J'ai pris une habitude.
À chaque matin,
je monte dans un long brin de foin
et je regarde la nature s'éveiller,
S'incliner, boire le soleil.
Et à chaque matin,
je suis ému de voir la nature
entrer sans tapage dans un jour neuf,
un jour qui n'a jamais été vécu,
que personne,
depuis la création du monde, n'a vu,
un jour qui ressemble aux autres,
mais qui n'est pas le même,
un jour neuf avec des minutes neuves
pour des insectes libres,
absolument libres


Gaston Miron (1928-1996) poète et éditeur Il est le cofondateur des Éditions de l'Hexagone, la première maison d’édition de poésie québécoise. Tout le Québec reconnaît en lui le grand écrivain mais aussi l'ambassadeur infatigable de la culture québécoise et pour en témoigner, on lui offre des obsèques nationales. Il est inhumé au cimetière de Sainte-Agathe, près des siens. « Ci-gît, rien que pour la frime / ici ne gît pas, mais dans sa langue / Archaïque Miron / enterré nulle part / comme le vent. » (Stèle)

Tu as les yeux pers des champs de rosées
tu as des yeux d'aventure et d'années-lumière
la douceur du fond des brises au mois de mai
dans les accompagnements de ma vie en friche
avec cette chaleur d'oiseau à ton corps craintif
moi qui suis charpente et beaucoup de fardoches
moi je fonce à vive allure et entêté d'avenir...


Gérald Godin (1938-1994) La politique est pour lui un chemin naturel vers les autres. Il devient député du Parti québécois à l'Assemblée nationale et ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration (1976-1985). Gérald Godin a toujours accordé une grande importance à la langue, un mode d'expression qui, pour lui, devait être accessible à tous. Dans sa poésie, le joual est exploité de manière que le rythme et les jeux de langage fassent jaillir la simplicité des mots utilisés. Le recueil des Cantouques n'est-il pas sous-titré « poèmes en langue verte, populaire et quelquefois française » ?

Quand les bulldozers d'Octobre entraient dans les maisons
à cinq heures du matin
Quand les défenseurs des Droits de l'Homme
étaient assis sur les genoux de la police
à cinq heures du matin
Quand les colombes portaient fusil en bandoulière
à cinq heures du matin
Quand on demande à la liberté de montrer ses papiers
à cinq heures du matin
il y avaient ceux qui pleuraient en silence
dans un coin de leur cellule...



Gilbert Langevin ( 1938-1995)  Robert Lévesque dit: " une poésie vive et rebelle, celle d'un écorché vif, d'une victime du mal de vivre. Pour lui être humain c'est être "nu-mains" et la poésie quand il la chantait il l'appelait la "poévie". La poésie était pour lui "l'exploration infinie des mots et de la parole." Il a publié depuis 1959, trente-quatre livres: recueils de poèmes essentiellement, mais aussi de chansons et poèmes, mais aussi d'écrits de Zéro Legel - le plus important de ses pseudonymes-, surtout de la prose et des aphorismes. C'est dire qu'il est surtout connu et reconnu comme écrivain.

"Petite vie bourrée de nuit
sans aucun signe et sans issue
petite vie petit repaire
en forme de refus
et tant de jours perdus
à décoder de mauvais rêves
petite vie petite vie
sans porte et sans fenêtre"

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Puis sous le chapiteau en soirée le spectacle : Les Voyantes de la Nuit, les femmes font la fête à la poésie sur la scène du chapiteau de la place Gérald-Godin. Et c'est là que j,ai fait la découverte de Kim Doré, une jeune poète, dynamique et passionnée. Une belle rencontre.

Elle a publié son premier recueil de poèmes, La dérive des méduses, en 1999. Celui-ci lui a valu le Prix Relève du Salon du livre du Saguenay-Lac-St-Jean. Elle a aussi complété des études de maîtrise à l’Université du Québec à Montréal, où elle s’est intéressée aux rapports entre la science et la littérature. En 2002 et 2003, elle remportait respectivement les 2e et 1er Prix de poésie Radio-Canada. Son deuxième livre, Le rayonnement des corps noirs, paru aux éditions Poètes de brousse qu’elle codirige avec Jean-François Poupart, s’est vu mérité le Prix Émile Nelligan 2004.
 
regarde-moi éprise de tempêtes
dans le même arbre que la mort
les sages auront tout essayé
pour que cessent l'automne et
ses rougeurs hélas il tonne
et à nouveau la tête éclate
en petites images à coller
la vérité pour une étrenne



Une fin de semaine riche en rencontre et en poésie de quoi passer un bel été la tête en bouquet de fleurs.

En effet de belles rencontres mais je reste quand même un peu perplexe sur ces évènements qui se limitent un peu trop aux poètes. À quand  l'ouverture de la poésie au grand public ? J'attends vos commentaires.
 

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par Gertrude Millaire
pour francopolis juin 2007

 

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Créé le 1 mars 2002

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