Vue en francophonie :
Poème de Noël et courte légende

Illustration
de Thomas Nast
Légende annonçant le
poème de Clement Clarke Moore " La nuit d'avant Noël "
En 1863 , le journal
New-Yorkais « Harper's Illustrated weekly », rêva de
Saint-Nicolas, un joyeux vieillard dodu et joufflu vêtu d’un
manteau rouge et blanc, portant un large ceinturon de cuir. Thomas Nast
fut le premier à illustrer ce personnage destiné à
devenir “ le Père-Noël. ”
En 1885 Thomas Nast établit la résidence officielle de
Santa-Claus au Pôle Nord.
En 1886, l'écrivain Georges P. Webster précisa que la
manufacture de jouets comme la maison du Père Noël «
étaient cachées sous la glace et la neige du Pôle
Nord » confirmant ainsi les dessins de Nast.
Auparavant, vers 1821, Clement Clarke Moore, un pasteur New-Yorkais,
écrivit un poème pour ses deux enfants évoquant ce
Père-Noël à barbe blanche et joues rouges portant
une hotte pleine de jouets qu’il déposait dans des bas suspendus
à la cheminée.
Le Père-Noël voyageait dans traîneau tiré par
huit rennes traversant les airs (prolongeant ainsi la vision de
l’écrivain américain Washington Irving qui
remplaça l’âne de Saint-Nicolas en imaginant ce moyen de
transport plus rapide et féérique). Ces images
poétiques ont symbolisé Noël pour des
générations et des générations d'enfants.
D’abord intitulé " A visit from Saint Nicholas " puis
publié anonymement dans un journal New-Yorkais, ce poème
enflamma l'imagination des lecteurs. A tel point que le premier vers :
" The night before Christmas " (La nuit d’avant Noël) prit
rapidement la place du titre original.
Dans les familles anglo-saxonnes, on a coutume de lire ce poème
à haute voix, la veille de Noël. J’ai tenté de
garder la musique et la poésie des images dans ma traduction
française pour que vous le goûtiez aussi, amis de la
francophonie. Vous aussi, la veille de Noël, lisez-le à
voix haute pour un temps de partage et de paix...
(L’original vient ensuite)
Clement Clarke Moore (traduit par Juliette
Clochelune)
La nuit
d’avant Noël
La nuit d’avant Noël, un peu avant minuit,
Tout retenait son souffle, aucun bruit de
souris.
Tous nos bas accrochés devant la
cheminée,
Lors de ton arrivée,
Père-Noël trouve-les.
Enfants sages blottis dedans nos petits lits
Dans la tête airs de fête, rêves
de sucreries.
Tout juste préparés pour cette
nuit
d’hiver
Bougies juste soufflées, Maman et moi
couverts.
Quand soudain j’entendis, des grelots, des
clochettes,
Tout curieux je bondis hors de la chaude couette.
Filant comme une flèche, tout droit vers la
fenêtre,
Je scrutais au-delà des étoiles
à naître.
La nuit étincelait pareille à l’astre
diurne
Au-delà de la neige, au-delà de la
lune.
Je n'en crus pas mes yeux quand surgirent soudain,
Un traîneau et huit rennes pas plus gros que
mon poing,
Conduits par un vieillard rapide et enjoué
C'était le Père Noël, je l’avais
deviné.
Plus vite que des aigles, comme s’ils avaient des ailes
Ses coursiers l’emmenaient, Lui siffle et les appelle.
" Danseur, Tornade : allez ! Hue Furie, hue
Fringuant !
Tonnerre, Eclair, Comète, Cupidon : en
avant !
Vers ce porche, oh tout droit, vers ce mur, tout
droit : ho !
Au galop mes amis ! Au galop, au galop ! "
Evitant vent et froid, ils volaient, ils filaient
Un obstacle apparu freinant leur chevauchée
Sur les toits des maisons, au-dessus de ma
tête,
L’équipée se posa, tout prit un air de
fête.
J’entendis à l’étage en clignant des
paupières
Vibrer chaque sabot, vibrer chaque lumière.
Quand je levai la tête, guettant quelque magie
Droit dans ma cheminée, le
Père-Noël bondit.
Tout de fourrure vêtu, des bottes au bonnet
Plein de cendre et de suie, noir de la tête
aux pieds
Portant sur son épaule un sac plein de jouets
O quel drôle de marchand
déballant ses paquets !
Son nez rouge-cerise, ses yeux pleins de paillettes
Ses joues rose-bonheur, la joie dans ses fossettes.
De sa petite bouche souriant tout le temps
Sortait sa longue barbe couleur de flocons blancs.
De sa pipe allumée, glissée entre ses
dents
S’échappait la fumée, en tournoiements
troublants.
Le visage si gai que son ventre tout rond
Tressautait en riant, comme un petit ballon.
Si dodu, si joufflu, si drôle ce lutin
Que je me pris à rire, caché
derrière ma main.
D’un hochement de tête, d’un clignement de
l’oeil
“ Non je ne risquais rien “ me signifiait
l’aïeul.
Il ne dit pas un mot, il était très
pressé
Mais remplit bien nos bas, nul ne fut oublié.
Et pour me saluer mit le doigt sur son nez
D’un bond il disparut, loin dans la cheminée.
Sautant dans son traîneau, sifflant son
équipage.
Tel un pétale au vent à l’orée
d’un nuage.
En prenant son envol, il cria plein de vie
" Joyeux Noël à tous et à tous
bonne nuit ! "
Juliette Clochelune pour la version
française
***
Le poème de
Clement Clarke Moore en version originale
“The night before Christmas”
'Twas the night before Christmas, when all through
the house
Not a creature was stirring, not even a mouse;
The stockings were hung by the chimney with care,
In hopes that St. Nicholas soon would be there;
The children were nestled all snug in their beds,
While visions of sugar-plums danced in their heads;
And mamma in her 'kerchief, and I in my cap,
Had just settled down for a long winter's nap,
When out on the lawn there arose such a clatter,
I sprang from the bed to see what was the matter.
Away to the window I flew like a flash,
Tore open the shutters and threw up the sash,
The moon on the breast of the new-fallen snow
Gave the lustre of mid-day to objects below,
When what to my wondering eyes should appear,
But a miniature sleigh, and eight tiny reindeer,
With a little, old driver so lively and quick,
I knew in a moment it must be St. Nick.
More rapid than eagles his coursers they came,
And he whistled, and shouted, and called them by
name;
"Now, Dasher! Now, Dancer! Now, Prancer and Vixen
On, Comet! On, Cupid! On, Donder and Blitzen!
To the top of the porch! To the top of the wall!
Now dash away! Dash away! Dash away all!"
As dry leaves that before the wild hurricane fly,
When they meet with an obstacle, mount to the sky,
So up to the house-top the coursers they flew,
With a sleigh full of toys, and St. Nicholas, too.
And then, in a twinkling, I heard on the roof
The prancing and pawing of each little hoof.
As I drew in my head, and was turning around,
Down the chimney St. Nicholas came with a bound.
He was dressed all in fur, from his head to his foot,
And his clothes were all tarnished with ashes and
soot;
A bundle of toys he had flung on his back,
And he looked like a peddler just opening his pack.
His eyes, how they twinkled! His dimples how merry!
His cheeks were like roses, his nose like a cherry!
His droll little mouth was drawn up like a bow,
And the beard on his chin was as white as the snow;
The stump of a pipe he held tight in his teeth,
And the smoke it encircled his head like a wreath;
He had a broad face and a little round belly,
That shook when he laughed like a bowlful of jelly.
He was chubby and plump, a right jolly old elf,
And I laughed when I saw him, in spite of myself;
A wink of his eye and a twist of his head,
Soon gave me to know I had nothing to dread;
He spoke not a word, but went straight to his work,
And filled all the stocking; then turned with a jerk,
And laying his finger aside of his nose,
And giving a nod, up the chimney he rose;
He sprang to his sleigh, to his team gave a whistle,
And away they all flew like the down of a thistle.
But I heard him exclaim, ere he drove out of sight,
Happy christmas to all and to all a good night
Clement Clarke Moore