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aux quatre coins du monde.









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LE SALON DE LA REVUE

Le Salon de la Revue, 15ème édition du nom, s’est déroulé à Paris en ce superbe week end automnal des 15 et 16 octobre, sous un soleil radieux. Toujours à la même adresse, Espace des Blancs Manteaux, 48 rue Vieille du Temple, le Salon est immuable. Cette manifestation s’inscrivait également dans le cadre de « Lire en fête » et accueillait les 4èmes rencontres de la revue électronique. Son succès est reconnu, il n’est qu’à constater la diversité des exposants qui viennent de tous horizons. Car elles voyagent les revues ! Certaines s’affranchissent même de leurs continents et traversent mers et océans pour porter leur parole, leur message en art, en culture et en poésie. C’est l’occasion pour les revues de rencontrer leurs lecteurs, de présenter le bilan de leur activité, et souvent, le tout dernier numéro qui vient de paraître, et pour les lecteurs, c’est la chance d’instaurer un dialogue avec les responsables ou les critiques, et de dénicher des numéros plus anciens. Environ 700 revues traitant de sciences humaines, d’art ou de littérature, étaient représentées dans des stands bien alignés, majoritairement françaises, mais aussi beaucoup d’espagnoles, de belges, d’italiennes, de canadiennes (du Québec.) Sont également présentes quatre revues qui témoignent de la francophonie en Israël : Continuum, Poésie & Art,  les cahiers Benjamin Fondane et les cahiers d’études lévinassiennes.



Photo : stand « Continuum » et « Poésie & Art »,
Marlena Braester et Carmen Oszi
.


Rendez-vous était pris depuis la dernière édition du salon, l’année passée, et j’ai donc retrouvé avec grand plaisir Marlena Braester au stand des revues « Continuum » et « Poésie & Art ».

Continuum : « Affirmation du présent dans la continuité : du présent poétique dans le continuum de l’écriture. » Le comité de rédaction se compose de : Marlena Braester, Bluma Finkelstein, Monique Jutrin, Esther Orner, Carmen Oszi. La revue paraît annuellement, elle comprend plusieurs rubriques :
 « Hommage à … »  est un véritable dossier qui examine et approfondit l’œuvre et le personnage, accompagné d’une notice bio-bibliographique détaillée, et souvent de textes inédits :


Hommage à André Chouraqui, poète, traducteur de la Bible et du Coran (Continuum n°1)
« La passion de traduire me prit quand j’étais enfant dans notre synagogue d’Aïn-Témouchent où j’essayais de pénétrer le sens de la Bible hébraïque et de nos prières en les suivant dans des éditions bilingues. Adolescent, traduire signifiait pour moi pénétrer les significations de l’héritage ancestral que mes parents s’efforçaient de me léguer. Puis vint le temps des comparaisons entre ce que comprenais du texte et ce qu’en disaient le traductions. Pour ma gouverne je rétablissais le sens des mots, les harmonies des rythmes tels qu’ils retentissaient dans ma tête d’Hébreu radicalement francisé. C’est ainsi que naquirent mes traductions des Devoirs du coeur de Bahya, du Cantique des Cantiques et des Psaumes. Ma vocation de traducteur se serait probablement arrêtée là si je n’étais venu m’établir à Jérusalem. Mon projet de traduire la Bible pouvait se réaliser maintenant que j’avais une terre sous mes pieds, celle des prophètes et des apôtres, et que je pouvais dialoguer avec la Bible dans la langue où elle est écrite. » (Ce que je crois, pp. 248-249.)

Francine Kaufmann : André Chouraqui ou la traduction biblique éclairée par la biographie (p.45)

« Le mystère d’Israël, c’est d’abord sa culture unique au monde, sa langue, ses traditions. Nous ne sommes pas assez avertis de la richesse de cette culture, qui a suscité trois religions qui ont traversé les siècles. Si Israël a survécu, c’est sa culture qui l’a fait survivre, alors qu’il y a des milliers de cultures qui ont disparu ou disparaissent même maintenant. La qualité et la nature de cette culture ont permis au peuple juif de s’adapter dans les pires situations de l’exil, et les pires adaptations au monde moderne. La résurrection de l’hébreu en tant que langue du 21ème siècle ne va pas de soi. C’est le triomphe de la volonté. »

Yaïr Biran : Entretien avec André Chouraqui (Août 2002) (p.35)

Hommage à Claude Vigée, poète. (Continuum n°2)
« L'oeuvre du poète doit être une oeuvre de vérité. Il est nécessaire pour un poète d'accorder ses mots à l'expérience du monde et à sa propre expérience. Les mots du poème, certes, sont un chant, mais un chant devant ce qui est, et devant ce qui sera, c'est-à-dire, - c'est mon expérience, c'est également mon rêve, - qu'il faut, dans les mots de tous les jours, ramasser chaque fois l'expérience de toute une vie, de toutes les vies, et lancer cela dans l'avenir. C'est là la fonction du poète.
Il n'a pas à être témoin. Cela, c'est un autre problème. Il doit être fidèle à sa condition de créature, et les mots pour le dire doivent être vécus, entendus, et pas seulement dessinés. Il doit éviter le pittoresque. Il doit éviter le jeu gratuit, et pourtant, il doit jouer. De même, j'ai écrit cela quelque part, « Dieu s'amuse en nous, joue en nous, et malheur à nous s'il s'embête, s'il s'ennuie, il va sans doute déménager, et alors c'est la fin ».
Le poète aujourd’hui, entretien d’Alain Veinstein avec Claude Vigée (p.11).

*****

LA DESCENTE DES CORPS 
(Yom Kipour 5752)

Quand je serai couché le front contre la pierre
demain sur les dalles de la maison de prière
où nous nous prosternons le corps dans la poussière
depuis trente-deux ans et quelques millénaires
ce matin dans Jérusalem encore noire de lumière,


je saurai une fois de plus ce que pèsent sur ma nuque les
nuages profonds du début de l'automne
et quelle force de surrection s'amasse au fond du cœur
pour jaillir au-dehors comme un palmier en plein désert:
source d'eau vive qui chante sur un lac de lumière
colonne de rosée affûtée contre le vent de l'aube –


souille debout qui nous délivre et qui fait rire en nous
l'enfant de jadis, le petit être venu de la nuit,
marchant à travers le feu sur le sentier invisible
vers son lieu de légèreté qui est toujours maintenant
comme à l'heure de ma mort dansée sous le feuillage;


la liturgie d'ailes rouge et sombre des oiseaux de passage
déchire d'un seul jet les nuées de l'orage,
nos mains tendues d'aveugles tâtonnent en plein ciel
sans poser de questions ni de conditions vaines:


elles se rempliront de manne en cours de route
elles scintilleront de rosée et d'étoiles
lorsque nous serons devenus chacun
le prochain de son propre corps
et de celui des autres, dans le retournement
simple et miraculeux de l'exil en présence,
même en mourant de soif dans l'attente du jour
musique soutenue à travers le silence,

les yeux remplis de larmes à l'approche du père
et, dans notre abandon,
délivrés du désir :
l'humilité nous porte
plus haut que les étoiles, au cœur bleu de l'abîme.
Inédit (p23)

Hommage à Max Bilen, poète. (Continuum n°3)

« La possibilité de dégager une éthique, dont vous et moi sommes si friands, répond, alors à la nécessité de trouver une voie d’identification de l’art et de la vie. D’accord avec vous pour déplorer un héritage humaniste dévoyé, je ne le suis pas lorsque vous voulez donner pour fonction à l’art « la peur de la finitude, de l’impossibilité de mettre la main sur l’infini ». Issu de la peur, sans doute, l’art n’est pas générateur de peur. Il permet, au contraire, de vivre nos peurs (la finitude, l’infini) tout en nous montrant leur inanité. L’art permet de faire vivre (et, donc, croire) ce qui, en l’homme, est le négatif (le contraire) du réel et qui engendre, par là, la peur en nous. Mais l’art nous montre, en même temps, qu’il s’agit là d’une « existence sans l’être », selon la formule de Blanchot.
Cela nous ramène à un autre point : le rôle de l’image, non plus métaphore, mais se prêtant à « un mode de déploiement de sens en excédent, dont le langage cherche ensuite à capter la substantialité indéfinie », ce qui ferait du poétique une « image première ». Permettez-moi de vous dire que l’obstacle à dépasser, en poésie, est le langage, et que le danger qui guette le poétique est le sens. L’un et l’autre concourent, paradoxalement, à faire surgir l’innommable, l’inconnu, la part de nous-mêmes, précisément irréductible au discours, qui ne se limite plus, aujourd’hui, à la subjectivité. Essayez donc de réduire l’amour ou la loi religieuse à des mots ou à des concepts porteurs de sens, si « excédentaire » pût-il être… Certes, l’image, le sens sont là, dans le langage, mais ils n’y sont que pour permettre d’aller au-delà d’eux : dans l’émotion, dans l’intuition, dans la joie extrême, dans la douleur muette (le désespoir l’est, en partie, parce que le langage est absent.)Tout un domaine immense, peuplé de la peur du silence, refusé à moins d’être réduit à la finitude du discours et aux limites de la représentation spatio-temporelle, ramène à des « normes » sécurisantes parce que rationnelles et convertibles au verbe sécurisant. Vide, infini, non-espace, non-temps, deviennent images ou vocables chargés de sens, alors qu’ils n’en ont aucun parce qu’ils peuvent être ramenés même à une « image première », parce qu’ils ont une « existence sans l’être », parce qu’ils constituent un non-savoir. Cessons de tout humaniser (forme savante d’animisme) et de tout réduire à la mesure des objets (au sens le plus  large), c’est-à-dire du réel, et consentons enfin à ce qui, présent en nous, échappe à l’entendement. Notre liberté sera alors grande, et plus habitée par la peur. Mais ce temps viendra-t-il ?
Monique Jutrin, le dialogue avec Jean Starobinski : « Entre critique et création » (p.26)

Seuils II
Poèmes inédits

Je suis allée dans les mots, C’était l’enfer. (Botho Strauss)

ABSENCE

L’infini est la somme des poèmes tus.
Les espaces dont la nostalgie nous habite
sont peuplés de chants prédestinés.
Dans la nuit du sens les mots élus
signalent un non-dit
dont nous avons refusé le délire
dans un monde peuplé d’objets
où disparaît le lien qui les unit.

SILENCES

Dans l’œuf déjà le silence
est à l’œuvre en son code.

Car nul ne peut sans défaillir
accueillir le silence du monde
sans lui prêter un discours.
Nul ne peut penser le vide
sans lui donner un lieu.

Nul n’est prêt à l’horrible vérité, à savoir,
que les choses se parlent
dans le proche et dans le lointain
et que leurs paroles attendent d’être recueillies.


ENIGME

Le silence généreux a l’opacité du temps
il enferme dans un monde clos
des mots épars qui proposent l’énigme
en laquelle ils s’abîmeront.

Sur le chemin oblique qui conduit à la fête
dans l’au-delà des vocables
non encore habitées par le sens
Sur le mur souterrain où la démence s’écrit
surgira, des confins des reliques,
le corps absolu du poème
et nul n’aura souvenir
du silence dont il fut le lieu.

(p. 37 – 38 – 39).


La rubrique « Voix » :
« voix majeure » ,
« voix nouvelle » ,
« voix d’ailleurs »…

Voix majeure : Bluma Finkelstein (Continuum n°1) :

Qu’est-ce qui fait qu’une poésie est plus qu’une simple description de l’état du poète ? Qu’est-ce qui fait qu’une écriture déborde le cadre étroit dans lequel vit le poète pour s’adresser à nous tous, amateurs du verbe et de se multiples facettes ?
Il existe beaucoup de réponses à ces questions, mais celle qui décrirait le mieux la poésie de Bluma Finkelstein est le questionnement lui-même, l’interrogation multipliée à l’infini, la parole qui creuse des tunnels dans les profondeurs souvent indicibles de la langue, non pas pour trouver des mots rares et pas encore dits, mais pour laisser le mot simple, le simple mot de tous les jours dire sans trop dire, suggérer plutôt qu’indiquer la chose dont il n’est qu’une couverture parfois trompeuse, souvent inefficace, la plupart du temps inexacte.
S’interroger sur l’interrogation est déjà pour Bluma un début de philosophie. Ne pas répondre tout en apportant diverses solutions, ne pas tuer le questionnement. Bluma Finkelstein aime raconter qu’elle commençait un de ses cours à l’université par une citation de Maurice Blanchot qui décrit à merveille sa propre poésie à elle: « La réponse est la mort de la question. Une réponse est un tiroir qu’on ferme, une question un tiroir qu’on ouvre. » Une seconde citation qu’elle donne souvent est d’un scientifique, Jean Rostand : « Les théories passent, les grenouilles restent. »

Yaël Armanet-Chernobroda, Le revers des mots : la poésie de Bluma Finkelstein (p.69)

Poèmes inédits

Ecrire ce n’est que des mots
mais un puits à paroles peut-il donner de l’eau?
peut-il remplir l’attente et paraître une mer?
J’écris je creuse: petite fourmi
Veut devenir vautour

*

Ma voix s’arrache à la pesanteur nulle des vocables
mes yeux vident leur vue sur la page en attente
mais une seule larme ne suffit pas pour écrire
il faut beaucoup souffrir pour bien pleurer
le soleil viendra-t-il assainir la mare
et sécher le bourbier?

*

Ne dis rien et le dictionnaire restera lettre morte
sur ce champ de bataille une feuille ne peut rien
laisse les glossaires cache le stylo meurs à ta vérité
respire ton quart d’heure de vraie liberté

*


Etre la trace des mondes enfouis
sous des sables sans nom sans âge sans espoir
ne pas dire la lune taire le soleil
écouter l’arbre qui annonce la lisière d’une forêt

*

Jamais la même figure
jamais la même image
le silence c’est rien
étalée sur une page

*

Superbe la langue qui n’a plus que des signes
marquant la pause totale et l’arrêt du glas
magnifique la mort de l’écrit qui s’étale
sur ce que vie signifie de vie

*

Comme le vol de l'aigle en montagne
comme la blancheur de la neige comme la chaleur du désert
naturels et paisibles à leur place immuable
ainsi les mots pour l’homme qui n’a que les mots
pour vivre et mourir

*

Après les mots l’apaisement
et avec lui le silence superbe
le magnifique silence de la terre
dans sa profondeur amorphe mais pacifique

*

Une parole écrite pèse
comme ce granit qui s'appuie sur la terre
de tout son poids de pierre
La parole d'une seule bouche
est une toile d'araignée qui nous tient prisonniers
dans ses fils d'acier

*

J'assainis la source où trempent
mes nostalgies L'ardeur de dire:
poésie
use mes réticences et j'abonde
en paroles que je vole au silence
(p67 – 68)

Voix majeure : Esther Orner (Continuum n°2) :

« Je n’ai pas décidé de faire de la traduction. Elle est venue à moi. Des poètes israéliens qui savaient que j’écrivais m’ont sollicitée, je me suis laissée persuader. Et après chaque traduction, je disais c’est la dernière. Très vite j’ai compris que je ne devais pas traduire de la prose d’abord, car elle est souvent trop bavarde et j’aurais envie de couper dedans. Et puis toujours la fameuse question c’est bon ou pas pour l’écriture, sur le mode c’est bon ou pas pour les Juifs... Par contre traduire de la poésie n’empiète pas sur mon travail d’écriture et le fait que d’une certaine manière ma prose est poétique, elle me rapproche du poète.
La poésie c’est un travail en profondeur sur le langage. Et malgré cela, traduire un poème donne une satisfaction immédiate de l’accompli. Et si au départ je me faisais prier pour traduire, maintenant quand je reste longtemps sans traduire ça me manque. L’idéal c’est de traduire dans des périodes où on n’écrit pas, mais ça ne se présente jamais de cette manière-là. »
Entre prose et poésie, entretien de Marlena Braester avec Esther Orner (p.57).


Voix nouvelle : Cédric Cohen Skalli (Continuum n°2) :

Les longs murs et au-delà

 Le livre de la colère est une tapisserie, brûlée et pendue à quelque mur ; sans histoire, sans nom, il maudit son espèce.Tu aimerais parfois accrocher ta tête aux vieux murs d’un château, mais la haine te retient.

Une blessure fleurit sur ton visage. Voilà quelques jours déjà que tu n’as pas rencontré l’éclat d’un couteau meurtrier.

Comme tu aimais saigner le long des murs ! là où soudain s’élevait la voix de cette femme perdue, sans qui tu n’eusses peut-être pas passé un jour.

La fille des longs murs, ta coupable sœur, marchait dans la prison que tu avais quittée, et sans rien dire, tu la suivais des lèvres et de tes reins.

Ne laisse pas s’enfuir l’or caché des anciennes journées, ces mots gravés au plus profond de tes reins.


J’ai pris mon souffle au creux d’une main, et pendu à l’arbre, j’ai répété d’anciennes paroles :

Le peintre peint et le poète ment la main sur la bouche.

(p.83) Exil (Extraits)


Voix d’ailleurs : Bernard Vargaftig (Continuum n°3)

Toujours le sens transformé en espace
                          Inédit

Autant c’est l’éclaircie
Dont le commencement s’accompagne
Ce cri qui emmène
Dans l’acceptation de la peur

Absence d’humiliation
La persistance immense
De la première promptitude au parfum
Quand le renversement se partage

Quand l’abîme croit se renverser
Toujours le sens transformé en espace
Comme pour après l’éraflement
Ni ne laisser se sauver

Ni ne pas rattraper
Le lilas tour à tour sans mémoire
Ni l’auvent ni la blancheur de la cour
Ni où le désert appelle et ose

Mouvement
Aussitôt souffle de quel souffle
Distinctement défaillance ruelle
Hortensias aube connaissance

Le bruissement a eu une enfance
Quelle cassure va ensoleiller
La véracité d’un présent
Qui tout à coup énumère

Les oiseaux la crainte où la poussière
S’est éclaircie derrière l’acquiescement
Les plongées des paysages comme
L’intuition ne fait pas que voir


Distance dont penche la violence
Le début persisterait-il
Une image les galets nulle abstraction
Une courbure dénouée

Quel oubli d’appartenance
Converge avec les mouettes
Puisque soudain mortellement la honte
Au-delà du craquement fuit

Même accourir vacille encore
L’écho d’une intimation une faille
Pour toucher comme me nomme en moi
Comme la brièveté

Le silence qui est
Ineffaçable où la stupeur
Va aussi vite que l’embrassement
Dans le précipice me soulève

(p. 88-89).

De passionnants portraits d’auteurs, de nombreux textes inédits, que viennent compléter d’autres rubriques au fil de l’actualité :
Poésie et peinture, dans Continuum n° 1, avec des œuvres visuelles et poétiques –illustrations et poèmes- de Haya Ester, Maurice Roth, Colette Leinman, Sophie Rachlenko, Bettine Amir, Elliahou Eilon, Yaïr Biran.
Parcours : Maurice Roth (Continuum n° 3)
Le titre de votre second livre Un nuage sans ciel est surprenant. Pourquoi ce titre ?
Un sentiment très fort de ne pas avoir les pieds sur terre, d’être tiraillé entre deux pays. Un sentiment qui date depuis mon arrivée ici dans le pays et qui me tient jusqu’à ce jour ; même chose pour mes deux langues, l’hébreu et le français. Je puis dire que je n’appartiens à aucun de ces deux pays. Lorsque je suis ici, en Israël, je pense à la France, où je suis né, où j’ai vécu mes premières belles années; et quand je suis en France, je pense à Israël, ma patrie, à ce peuple qui est le mien, auquel j’appartiens. D’où cette image : un nuage qui existe, vit, mais cherche encore un endroit pour s’y accrocher. Il poursuit sa course, mû par une vitalité fébrile, sans pouvoir se poser.
(Entretien d’Esther Orner avec Maurice Roth, p. 60).
D’une langue à l’autre, (Continuum n°3) traduction de poèmes de la langue française vers la langue anglaise : « c’est le projet commun de deux associations d’écrivains israéliens – de langue française et de langue anglaise- de traduire réciproquement leurs œuvres respectives » (Marlena Braester, éditorial Continuum n° 3, p. 1)
Notes de lecture et  informations récentes : prix littéraires, concours, évènements divers, et l’on referme la revue … en attendant la parution du prochain numéro !



***
Marlena Braester : poète, traductrice, linguiste ; auteur de plusieurs recueils de poèmes : La voix, elle (Caractères), Absens (Caractères), Oublier en avant (Ed. J. Brémond) ; dirige l’Atelier de traduction de la poésie du Centre de Recherches sur la poésie contemporaine à l’Université de Haïfa ; présidente de l’Association des Ecrivains israéliens de langue française.
Bluma Finkelstein : Poète et essayiste ; enseigne la littérature comparée à l’université de Haïfa ; auteur de 22 recueils de poèmes ; participe à l’Atelier de traduction du Centre de Recherches sur la poésie contemporaine ; lauréate du Prix du Président de l’Etat d’Israël pour la Littérature en langue française (2002).
Monique Jutrin : auteur de Poèmes à ton insu (éd. De la Grisière), Livre d’heurs (La Bartavelle), et d’essais consacrés à Panaït Istrati, Marcel Swob, Benjamin Fondane, Ephraïm Mikhaël, Rachel Bespaloff ; dirige les Cahiers Benjamin Fondane.
Esther Orner : écrivaine, traductrice, enseigne la traduction littéraire au département de français de l’université Bar-Ilan ; a publié cinq livres : Autobiographie de personne (Métropolis, Genève, 1999) ; Fin et suite (Métropolis, Genève, 2001) ; Petite biographie pour un rêve (Métropolis, Genève, 2003) ; Une année si ordinaire (Métropolis, Genève, 2004)  et le recueil Petites pièces en prose très prosaïque (Editions Autres temps, Marseille) ; la publication de son prochain livre, De si petits secrets (Métropolis, Genève) est prévue en janvier 2006.
Carmen Oszi : a collaboré à la Revue d’histoire littéraire de la France (Paris), Approches (Haïfa), Cahiers Benjamin Fondane (Tel Aviv, Paris) ; ex-rédactrice adjointe de Kesher, revue de recherche sur les média ; depuis 2004, directrice de rédaction de Theorical Inquiries in law, journal de recherche interdiciplinaire à l'Université de Tel Aviv .

***
« les revues sont nécessaires au pluralisme des idées ». André Chabin, directeur de l’Association organisatrice Ent’revues.


Cahiers Benjamin Fondane
(cahiers d’amis, études littéraires)
Année de création : 1997
Adresse : Société Benjamin Fondane
BP 526 - 44104 Kfar-Saba, Israël.
Courriel : jutrin@zahav.net.il
Site Internet : http://www.fondane.org/


Cahiers d’études lévinassiennes
(cahiers d’amis, philosophie)
Adresse : Institut d’études lévinassiennes
20, rehov Rabbi Akiva
94582 Jérusalem, Israël.
Courriel : levinas@netvision.,net.il
Site Internet : http://www.levinas.co.il/


Continuum

(études littéraires)
Année de création : 2002
Adresse : Revue des écrivains israéliens de langue française
c/o Marlena Braester 10 rue Eliezer Alter
32984 Haïfa, Israël.
Courriel : braester@internet-zahav.net


Poésie & Art
(création littéraire, études littéraires, poésie)
Année de création : 1998
Adresse : Centre de recherches sur la poésie francophone contemporaine / Université de Haïfa
c/o Jacqueline Michel, Beit-El 19,
34564 Haïfa, Israël.
Courriel : CRPFC@research.haifa.ac.il




Nicole Pottier pour Agonia France,
en partenariat avec Francopolis, novembre 2005.



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Vous pouvez les soumettre à Francopolis?

à sitefrancopcom@yahoo.fr.

 

Créé le 1 mars 2002

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