"Primavara 
                      poetilor"editia 2006 
                      Le Printemps des Poètes en Roumanie
                      
                       
 
                      
                      (L’affiche du festival est réalisée 
                      par Ion Atanasiu Delamare.) 
                    
                    Sous l’égide du «Printemps 
                      des Poètes» en France, s’est 
                      tenue la deuxième édition du festival "Primavara 
                      poetilor", organisé par Linda 
                      Maria Baros, Horia Gârbea, Dan Mircea Cipariu, l’Association 
                      des Ecrivains de Bucarest, l’Union des Ecrivains de 
                      Roumanie et l’Institut Culturel Français, ainsi 
                      que par différentes personnalités du monde 
                      culturel et littéraire, les centres culturels, les 
                      maisons d’édition, les revues littéraires 
                      et les bibliotèques dans 20 localités différentes 
                      dans toute la Roumanie (Alexandria, Arad, Bacau, Brasov, 
                      Braila, Bucarest, Cluj, Constanta, Craiova, Galati, Iasi, 
                      Oradea, Oravita, Pitesti, Reghin, Rosiorii de Vede, Suceava, 
                      Târgu Mures, Timisoara, Turnu Magurele). 
                      Cette manifestation s'est déroulée pendant 
                      la semaine du 6 au 11 mars, chaque jour célébrant 
                      plusieurs évènements : lancements de livres, 
                      rencontres avec les lecteurs, débats, tables rondes, 
                      lectures et spectacles de poésie, en différents 
                      lieux prestigieux à Bucarest: la rotonde du Musée 
                      de la Littérature Roumaine, la salle des glaces de 
                      l’Union des Ecrivains de Roumanie, le salon d’honneur 
                      de l’Institut Culturel français, ainsi que 
                      dans des lycées ou des bibliothèques dans 
                      tout le pays.
                    Par ailleurs, le festival regroupait neuf 
                      projets inédits sur tout le territoire :
                      - «5.000 de poeme oferite cititorilor 
                      pe Calea Victoriei !» «5.000 poèmes offerts 
                      aux lecteurs dans la Calea Victoriei !» 
                      : 5 jeunes poètes offrent aux passants de la prestigieuse 
                      artère bucarestoise, des cartes postales sur lesquelles 
                      sont imprimés leurs poèmes.
                      - «De la Imagine la Litera / De l'Image 
                      à la Lettre» : projet comprenant 
                      les deux expositions «Urme de cuvinte 
                      / Traces de parole» et «Sa 
                      scrii trupul / Ecrire le corps» qui 
                      présentent des livres d’artistes résultant 
                      de la collaboration de poètes avec un artiste plasticien
                      - «Poezie în apartament» 
                      : quelques poètes invitent à leur domicile 
                      des lecteurs assidus
                      - «Poeti din diaspora româneasca/ 
                      Poésie de la diaspora roumaine» 
                      : Présentation de volumes d’auteurs roumains 
                      vivant à l’étranger
                      - «Cuvinte despre poezia de azi/ quelques 
                      mots sur la poésie d’aujourd’hui» 
                      : débats littéraires dans des lycées
                      - «Lumea dinauntru, lumea din afara / le monde 
                      vu du dedans, le monde vu du dehors» : un 
                      groupe de cinq poètes fait des lectures et organise 
                      un atelier littéraire dans un pénitencier
                      - «Poezia deasupra orasului ! Poésie 
                      sur la ville !» Des poètes de 
                      la ville d’Arad (Transylvanie) lancent des milliers 
                      de poèmes sur leur ville.
                    De nombreux membres du site d’Agonia, 
                      "www.poezie.ro 
                      " dans sa version roumaine, ont participé à 
                      plusieurs de ces projets dans le cadre de cette manifestation: 
                      
                    
                      Le 06 mars à la bibliothèque "I. 
                      G. Sbiera" de Suceava Angela 
                      Furtuna ouvre le festival en inaugurant le lancement 
                      de son livre "Îl vad pe Dumnezeu 
                      si nu mor” («Je vois Dieu 
                      sans mourir»)
                    
                    Angela 
                      Furtuna est née à Suceava, en Bucovine. 
                      Elle est membre de l’Union des Ecrivains de Roumanie, 
                      elle est présente dans plusieurs anthologies, elle 
                      a publié plusieurs recueils : 
                      "Prizonier in Ego" (1997) 
                      Prix Spécial du jury du Festival National "George 
                      Cosbuc"1997
                      "Metonimii de word - trotter" 
                      1999- Editura Fundatiei "Constantin Brancusi"-Grand 
                      prix du Festival National de Littérature "Tudor 
                      Arghezi"
                      "Primul Kaddish" 2002-Editura 
                      Dacia- Cluj
                      "Poemian Rhapsody" 2004- 
                      Editura Axa-Botosani. Grand prix du Festival International 
                      de Littérature Ad Visum, 2005.
                      et les deux derniers, regroupés dans un même 
                      ouvrage :
                      "Elegiile Estului salbatic- Vietile mele 
                      nesfinte" 2005 - Editura Axa - Botosani.
                      "Il vad pe Dumnezeu si nu mor - Alte vieti" 
                      2005 - Editura Axa - Botosani.
                    Blog 
                      d'Angela Furtuna
                    «Le lancement proprement dit du livre 
                      était organisé en partenariat avec la bibliothèque 
                      de Bucovine „I.G. Sbiera”qui a abrité 
                      la rencontre entre l’auteur et son public dans la 
                      salle des Arts.
                      Le livre a été présenté par 
                      madame le professeur Maria Tudose, madame 
                      la conférencière et docteur Sabina 
                      Fînaru de l’université «Etienne 
                      le Grand», et par le poète et publiciste 
                      monsieur Serban 
                      Axinte , assistant de recherche scientifique à 
                      l’Institut de Recherche Philologique „Al. 
                      Philippide”- Filiale de Iasi de l’Académie 
                      Roumaine, secrétaire général de rédaction 
                      de la revue «Le Temps», et directeur 
                      pour Iasi du festival «Le Printemps des poètes»
                     
 
                    
                    De nombreux universitaires étaient 
                      présents, des personnalités de la vie culturelle, 
                      des professeurs, des étudiants, des amateurs de poésie 
                      et admirateurs de l’auteur.
                      Dès le début, le livre s'inscrit dans le tragique 
                      par un généreux avertissement plaçant 
                      la poésie sous le signe de l’urgence morale 
                      :
                      «Au XX siècle, notre Europe civilisée 
                      a été le théâtre d’au moins 
                      trois grands génocides : l’arménien, 
                      tout au début du siècle où presque 
                      1 500 000 personnes sont mortes, l’holocauste nazi 
                      qui a exterminé 6 000 000 de juifs, mais aussi des 
                      roms et autres âmes innocentes, tout comme le génocide 
                      du goulag soviétique totalitaire et post-totalitaire, 
                      qui s’est étendu aux autres pays de l’est, 
                      plus spécialement ceux du centre –est, où 
                      des centaines de millions de personnes ont trouvé 
                      la mort ou continuent d’être supprimées. 
                      Dans le cadre de ces évènements qui assassinent 
                      notre civilisation, les femmes ont subi sans arrêt 
                      des pressions discriminatoires et exterminatoires, dûes 
                      au misogynisme dominant, même s‘il était 
                      soigneusement maquillé, soit par des politiques d’eugénisme, 
                      ou par des politiques d’euthanasie active ou passive.
                      Je dédie ce livre avant tout aux femmes victimes 
                      de ces véritables malades de l’histoire, et 
                      je pense surtout à toutes celles qui ont trouvé 
                      la mort entre les griffes d’ idéologues alimentés 
                      par l’intolérance et par les politiques totalitaires, 
                      basées sur la dictature et la violation des libertés 
                      humaines. Les victimes n’ont eu d’autre choix 
                      que la mort ou le suicide, cherchant Dieu sans fin. Moi, 
                      je choisis la vie, rêvant d’une Europe bien 
                      plus humaine. Je ne veux plus que nous soyons complices, 
                      au travers du silence ou de l’indifférence, 
                      de la naissance d’un futur défunt. La poésie 
                      est l’ arme que la dictature craint le plus. Elle 
                      survit à tout massacre.
                      Aujourd’hui, d’autres formes d’intolérance 
                      et d’extrêmisme nous submergent dans une vague 
                      de violence et d’atrocité, toujours par la 
                      porte ouverte aux discrimations mais également à 
                      travers la complicité des témoins qui enfouissent 
                      leurs souvenirs ou qui ont peur de prendre position. Moi, 
                      je dis : NON. De qui avons-nous peur? Au fond, il n’y 
                      a que nous, ici, maintenant, en ce moment, qui construisons 
                      la civilisation européenne en tant que partie significative 
                      d’un monde qui se doit d’être amical envers 
                      chacun d’entre nous.
                      La poésie n’est pas une manière de fuir 
                      la réalité, mais elle peut être une 
                      des voies royales par lesquelles on peut avertir et anticiper 
                      cette réalité. »
                    Angela Furtuna 
                    (Traduction : Nicole Pottier)
                    
                    
                    ***
                    Srebrenica 
                      : ma fleur rouge
                      (vie numéro 201)
                    
                    
                    frère,
                      si j’inventais une fleur rouge
                      aux huit mille pétales
                      que l’on atteint au terme d’un pèlerinage
                      de trois jours
                      en traversant des bois ascensionnels
                      et d’impétueuses montagnes 
                      et si je confondais de bonne foi
                      cette fleur rouge
                      avec l’axe vertical de la lumière
                      qui s’est faite absorber dans la mythologie des croisades,
                      mon frère,
                      et si je plantais cette fleur à l’écart 
                      du monde
                      sur une promenade dans la culpabilité humaine
                      celle que l’on atteint par balles de regret,
                      frère inconsolé,
                      et si j’accompagnais ma fleur rouge-
                      rouge fleur parmi les fleurs-
                      au son des tambours qui mènent les anges à 
                      l’échafaud
                      frère déraciné par des soleils défunts
                      et si j’habillais cette fleur rouge
                      d’un corps humain à l’origine divine
                      écrasant le poids de la solitude,
                      frère lointain,
                      et si j’inventais une fleur rouge
                      aux huit mille pétales rouges,
                      comme un lieu de culte
                      chez un Veilleur chagrin
                      je baptiserais alors ma fleur rouge –
                      rouge fleur parmi les fleurs, isolée
                      détachée des mers et des terres,
                      voyageuse par-delà les bois ascensionnels
                      et les impétueuses montagnes
                      du nom
                      non humain
                      inhumain
                      de Srebrenica
                    
                      (traduction Nicole Pottier)
                    *
                    Les 
                      filles de l’eau
                      Vie numéro 211
                    
                    
                    sois seule dans un placenta de vierge
                      qui te contraint pour que ta forme émerge de l’idée
                      ainsi me parle Dieu le Restaurateur
                      pendant que maman déterre les regards des morts
                      et broie la terre comme un moulin
                      aux versets de pierres tendrement parlantes
                      entrant et sortant du temps
                      quand isihia est une simple fresque
                      où de grandes et inconstantes eaux
                      dépeignent le murmure de la juive immortelle 
                    je m’éteins paisiblement dans 
                      la semence de la joie
                      peut-être tardivement, peut-être jamais
                      à la douane dont les signaux intérieurs se 
                      retrouvent à l’extérieur
                      quand les rivières chevauchant l’échine 
                      fantastique du ciel
                      me submergent tels des hommes pleins de sang
                      qui fondent l’îlot de leurs vanités sur 
                      un rêve
                      sacrant d’un ricanement visage sculpté la marionnette 
                      de la paix
                    attendant davantage d’enterrer dans 
                      l’avant-garde
                      la vague nettoyant l’œil du Fils
                      du sommeil éveillé du non-enfermement
                    
                      (Traduction: Nicole Pottier)
                    
                      *****
                    
                      Le 07 mars, au ArtJazz club de Bucarest, 
                      a lieu la présentation de l’anthologie du site 
                      www.poezie.ro (Agonia): "Ultima generatie, 
                      primul val", Editura Muzeul Literaturii 
                      Române, par messieurs Lucian Chisu, 
                      historien, critique littéraire et directeur de «Editura 
                      Muzeul Literaturii Române» et Radu 
                      Herinean, propriétaire du site .
                    

 
 
                    
                    Lucian Chisu - Radu Herinean et 
                      Linda Barros - Adriana Marilena Simionescu 
                      (Photos :"Primavara 
                      poetilor 2006") 
                    
                      Dix poètes se sont déplacés pour réciter 
                      leurs propres poèmes ainsi que ceux des différents 
                      auteurs composant cette anthologie, parmi eux, Adriana 
                      Marilena Simionescu qui écrit en roumain et en 
                      français :
                    Photo 
                      avec nous
                    je fends la vie en deux moitiés 
                      de pastèque
                      je te donne le rouge, le vert je le garde pour moi
                      semences noires, les mots ne tiennent plus dans les tranches
                      main dans la main nos séparations se parlent
                      à une intersection, des nuages racontent la tourelle 
                      d`une église
                      qui partage les sommets en une croix avec la crête 
                      des meules de foin
                      perdus dans le décor nous sourions, matures, sage 
                      sourire 
                      moi au nom du père toi au nom du fils
                      nous recueillons avec des fleurs de cuivre le crépuscule 
                      dans le pan de l'habit 
                      nous fixons par de gros clous les nids délaissés 
                      par les cigognes
                      pour leur signaler le chemin du retour si elles reviennent
                      l'écorce du ciel se lézarde finement, fissurant 
                      l'attente
                      je partage la vie en deux moitiés de couleur
                      je te donne le vert, le rouge je le garde pour moi
                      fleurissant dans ma chair le baiser du départ
                    *
                    Fotografie 
                      cu noi
                    despic viata în doua jumatati de 
                      pepene
                      rosul ti-l dau tie verdele îl opresc pentru mine
                      seminte negre cuvintele nu mai încap în felii
                      de mâna despartirile noastre stau de vorba
                      la o raspântie povestind nori turla unei biserici
                      împarte înaltul în cruce cu spinarile 
                      capitelor de fân
                      pe fundal surâdem maturitatii zâmbet întelept
                      eu în numele tatalui tu în numele fiului 
                      adunam înserarea în poala cu flori de arama
                      sa batem în piroane cuiburi parasite de berze
                      însemnându-le de întoarcere calea daca 
                      vor reveni
                      coaja cerului se crapa subtire fisurând asteptari
                      desfacem viata în doua jumatati de culori
                      verdele ti-l dau tie rosul îl pastrez pentru mine
                      înflorindu-mi în carne sarutul tau la plecare
                      sa nu te uit
                    
                      în "Ultima generatie, primul val", 
                      Editura Muzeul Literaturii Române, 2005.
                    *
                    Le 08 mars, au lycée Dante 
                      Alighieri de Bucarest, le programme se compose 
                      d’une lecture de poèmes inédits par 
                      les poètes : 
                      – Mihai Galatanu
                      – Niculina 
                      Oprea 
                      – Daniel Vorona 
                    

 
 
                    
                    Mihai Galatanu - Niculina Oprea 
                      - Daniel Vorona
                      (Photos : "Primavara 
                      poetilor 2006")
                    Et lancements de livres en présence 
                      des auteurs et des mêmes poètes :
                      – Ioana Trica – «Altcineva» 
                      («Quelqu’un d’autre»), 
                      Editura Muzeul Literaturii Românii, 2005 ; lecture 
                      de poésie "romansa" contemporaine
                      – Miljurko Vukadinovic, «Ma 
                      numesc Nichita» («je m’appelle 
                      Nichita»), Editura Vinea, 2005
                      – Alexandra 
                      Mihalcea – «Eva, ano domini 2005», 
                      Curtea Veche, 2006, dont le volume est présenté 
                      par Niculina Oprea 
                    
                    Le quatrième de couverture est rédigée 
                      en français par Georges Astalos:
                      "De nos jours, la bonne poésie se fait de 
                      plus en plus rare. Heureusement, il existe encore des sensibilités 
                      indomptables qui enrichissent la parole lyrique d'aujourd'hui. 
                      L'un de ces poètes prodiges est Alexandra Mihalcea 
                      dont les vers sont d'un envol sans pareil dans la jeune 
                      poésie roumaine. En effet, Alexandra Mihalcea nous 
                      chante et nous enchante de derrière son travesti 
                      en Eve de "l'anno domini 2005". J'ai été 
                      séduit dès ses premiers poèmes."
                    *
                    Adriana Marilena Simionescu nous 
                      fait le récit, en français, de ces deux manifestations 
                      auxquelles elle a assisté :
                    
                      Comme les fleurs dans le jardin de Semiramide
                    Cette année le printemps est venu 
                      avec les poètes ou peut-être que ce sont les 
                      poètes qui sont venus avec le printemps. C`est la 
                      deuxième édition du festival “Le 
                      printemps des poètes “ en Roumanie, 
                      festival qui grâce à la France se déroule 
                      dans plusieurs dizaines de pays étrangers, cette 
                      fois-ci sur le thème du “chant des 
                      villes”. Je suis de Bucarest et je me sens 
                      très heureuse d`y participer parce que la poésie 
                      est un engagement pour aller vers l`autre, elle n`est pas 
                      autre chose que la santé de cette vieille terre et 
                      elle ne doit pas périr, sinon, où serait l`espoir 
                      du monde? Quand le pouvoir pousse l`homme à l`arrogance, 
                      la poésie lui rapelle la richesse et la simplicité 
                      de l`esprit où le bonheur est la recherche de soi-même 
                      . Elle a la force de nous amener à un état 
                      d`harmonie, à un retour de l`équilibre qui 
                      doit être le but de la vie comme une main tendue vers 
                      la compréhension, la lumière et la paix. Quand 
                      le pouvoir corrompt, la poésie purifie, elle soigne 
                      les blessures avec le pinceau des mots dans un tableau où 
                      les vers corrigent les défauts de la société 
                      en estompant ou en fortifiant les couleurs. Il n`y a plus 
                      de solitude là où est la poesie car la poésie 
                      immortalise tout ce qu`il y a de meilleur dans l`univers 
                      et comme disait Goethe:„ le véritable poète 
                      a pour vocation d`accueillir en lui la splendeur du monde”. 
                    
                    Un soir de 7 mars 2006
                    Je marche, mes pensées gardent la 
                      cadence de mes pas, je suis émue et troublée, 
                      le centre de la ville me prend dans ses bras comme un vieil 
                      ami, les arbres ne sont pas encore fleuris mais la vie frémit 
                      sur le boulevard et à chaque coin de rue comme une 
                      tendresse qui habille de ses vêtements éclairés 
                      les paniers des fleuristes, c`est la fête, la fête 
                      de la poésie. 
                      Me voici devant l’Art Jazz Club, je descend l`escalier 
                      avec l`impression que de tomber en enfer mais en levant 
                      le regard je retrouve le paradis. C`est un petit endroit 
                      propre et discret qui mêle agréablement les 
                      éléments modernes à la bohême 
                      d`autrefois. Je regarde les visages souriants des inconnus 
                      mais en même temps je revois les yeux de mes amis, 
                      leurs yeux qui éclatent de la joie de la rencontre, 
                      comme un début d`aujourd`hui et une promesse du lendemain; 
                      ils me donnent chaque fois la confiance et le pouvoir de 
                      continuer le chemin où nous cherchons ensemble nos 
                      aptitudes. 
                      Le modérateur est Radu Herinean; 
                      de sa voix claire à la prononciation impeccable, 
                      il remplit l`espace avec ses phrases courtes mais très 
                      bien ordonnées dans la logique de son discours qui 
                      sait si bien provoquer la conversation et les échanges 
                      d’ idées dans un réel dialogue de l`esprit 
                      où il maîtrise le tourbillon des mots comme 
                      un véritable pilote de formule 1 possède sa 
                      voiture pour être toujours gagnant. 
                      Linda Maria Baros, jeune, belle, intelligente, 
                      d`une modestie sans égal à travers ce siècle 
                      fou où les vraies valeurs de caractère et 
                      de comportement sont souvent oubliées, nous rejoint 
                      dans son coeur avec des mots simples mais d`une grande profondeur 
                      dans la fluence de leurs sensibilité.
                      Lucian Chisu, n’est pas seulement 
                      un homme très beau mais il a une grande tenue, et 
                      c’est un gourmand en ce qui concerne l`art; il nous 
                      fait l`honneur d`être près de nous et grâce 
                      à lui je comprends de nouveau que la parole a été 
                      donnée à l`homme pour s`extérioriser, 
                      et non pas pour déguiser ses pensées.
                      Comme un oiseau aux plumes bien lissées, le microphone 
                      est sur la scène, voici qu’arrive la présentation 
                      de l`anthologie „Ultima generatie, primul 
                      val” :
                      Florian 
                      Silisteanu , imbattable dans son superbe récit… 
                      Adrian 
                      Firica ému comme je ne l`ai jamais vu mais très 
                      fort dans son excellent exposé… Olga 
                      Stefan qui a fait la preuve que la jeunesse n`attend 
                      pas l`âge pour montrer le talent… Daniela 
                      Luca apparemment fragile mais à la philosophie 
                      et aux métaphores très bien faites derrière 
                      la musicalité de ses vers... Diana 
                      Iepure qui trouble toujours la salle avec la passion 
                      qu`elle pose dans sa voix et dans le contenu de ses mots... 
                      Florin 
                      Halalau équilibré comme d`habitude dans 
                      ses poèmes qui ont une construction impeccable... 
                      la charmante Ioana 
                      Bogdan qui garde une force inépuisable dans la 
                      sensibilité de ses poèmes... Paul 
                      Bogdan qui nous donne, et nous redonne chaque fois le 
                      plaisir et le pouvoir de la poésie dans ses paroles 
                      fermes et bien raffinées grâce au timbre de 
                      sa voix... Marius 
                      Marian Solea un miracle qui touche la vie entre la réalité 
                      et le rêve en cherchant l`état de grâce 
                      comme un espoir vers l`éternité... et moi, 
                      Amadriada 
                      .
                      Autour de nous: jolie et rêveuse Monica Manolachi, 
                      Dragos avec son humur que je connais bien, son appareil 
                      photo et sa copine, Gelu Bogdan Marin un nouveau talent 
                      découvert sur notre site, Anahid qui passe doucement 
                      de l`enfance à l`adolescence, la fille de Ioana et 
                      Paul Bogdan, et Andreia la chérie de Radu qui n`écrit 
                      pas sur „agonia” 
                      et que j`admire beaucoup pour le courage et la compréhension 
                      de rester toujours près de nous, amie fidèle 
                      de la poésie et de nos sentiments. 
                      Dans mon âme se trouvent tous ceux qui sont à 
                      travers notre pays ou à l’étranger, 
                      tous mes amis ou mes critiques sur „poesie.ro”, 
                      tous ceux qui sont déjà des écrivains 
                      reconnus pour leur travail et pour leur talent, tous ceux 
                      qui font leurs premiers pas dans le jardin si riche de la 
                      poésie. Je vous remercie, grâce à vous 
                      j`ai grandi encore un peu.
                      Je reviens chez moi et dans le silence de ma chambre je 
                      me demande si tout ce qui s`est passé n`est pas qu’ 
                      un rêve. Je suis fatiguée mais le coeur plein 
                      et je me répète à nouveau, pour la 
                      énième fois, que si un plus grand nombre d`entre 
                      nous préférait la gaieté, la musique 
                      et la poésie aux entassements d`or, le monde serait 
                      plus rempli de joie. Sous mes paupières la nuit tombe 
                      tranquille dans sa douce sérénité et 
                      le ciel brise la poudre des étoiles avec le sommeil. 
                      Demain, un autre jour nous attend.
                    
                      (Photo :"Primavara 
                      poetilor 2006")
                    
                     
                     
                    
                    
                    
                    
                    
                    Nota : C’est 
                      Olga Stefan qui remporte le Prix 
                      de Poésie du festival 
                     
                    “Primavara poetilor / Printemps 
                      des Poètes » 2006. 
                      (Photo :"Primavara 
                      poetilor 2006") 
                    
                    
                    
                    
                    
                    
                    
                    
                    
                    
                    
                    
                    
                      Un matin de 8 mars 2006
                    Parmi les rideaux de nuages le matin se 
                      réveille, agile, accrochant à ma fenêtre 
                      un rayon de soleil. Vite, vite je bois mon café et 
                      je pars vers une autre rencontre, le "Printemps 
                      des Poètes" continue. La ville m`entoure 
                      de son bourdonnement frais comme un oiseau sorti qui s’apprête 
                      au vol ; elle chante, elle chante la vie, avec le ding-dong 
                      des trams dans le quartier Titan sur le pont. Je marche 
                      et mes pas ne gardent plus la cadence de mes pensées 
                      qui vont devant moi tout comme les rues débordent 
                      l`une dans l`autre et comme les saisons se succèdent, 
                      sans soucis qui piaillent pressés par la coque du 
                      temps, chaque fois avec la même fraîcheur.
                      Ma copine Lex m`a invitée à être auprès 
                      d`elle lors la présentation de son premier volume 
                      de vers. Je suis heureuse comme un enfant qui a reçu 
                      le cadeau dont il languissait depuis longtemps, non seulement 
                      parce qu`elle a réussi à transformer son rêve 
                      en réalité, mais aussi parce que tout ça 
                      se déroule dans le cadre du festival « le 
                      Printemps des Poètes» et …plus 
                      exactement… où ?!...
                      Au Lycée Dante Alighieri ! 
                      Je suis étonnée. Sans que rien ne soit ni 
                      préparé ou connu d’avance, je suis invitée 
                      à franchir à nouveau le seuil de l`école 
                      où j`ai été élève. Simplement, 
                      à cette époque-là, il s’agissait 
                      du Lycée 39 et moi j’étais une adolescente 
                      avec des petites couettes et un numéro de matricule. 
                      Je refais le chemin avec joie et avec la même désinvolture 
                      sur laquelle les années ne sont pas passées, 
                      de même que le temps me donne l`impression de s`être 
                      arrêté derrière moi au bord du lac - 
                      où mon lycée se trouve toujours- lorsque je 
                      faisais mon noeud de cravate avec les bourgeons du matin 
                      et l`étreinte du garçon qui a volé 
                      mon premier baiser. Ah, non, non, il ne faut pas commencer 
                      avec les souvenirs qui affluent car je ne finirai jamais 
                      cette page et puis je ne suis plus Adriana, je suis simplement 
                      Ama comme mes collègues de Cénacle m`appellent. 
                      Je suis bien comme ça. J`embrasse Lex et sa mère 
                      puis nous entrons. Tout est si fort, tout est d’une 
                      limpidité sans défauts comme mes premiers 
                      jours de classes et si je ferme une seule seconde les yeux, 
                      je peux toucher le catalogue, la craie et la revue littéraire 
                      de ce temps-là où j`ai publié pour 
                      la première fois, je peux même aussi ressentir 
                      le doux parfum des classes de langue roumaine et de philosophie 
                      en même temps que ma peur pour celle de mathématiques.
                      La rencontre commence avec Niculina Oprea 
                      qui présente le livre de Alexandra Mihalcea 
                      «Eva, ano domini 2005». Je bois ses 
                      mots et je suis de nouveau heureuse et touchée quand 
                      un poète et critique littéraire de sa taille 
                      fait glisser la balance des mots en appréciant le 
                      talent de ma copine pour la poésie moderne et simple, 
                      écrite dans un langage bien explicite et pas sophistiqué, 
                      une poésie directe sans colifichets, une poésie 
                      bien faite qui surprend et qui arrive non seulement jusqu’au 
                      cœur d`un lecteur avisé ou pas, mais aussi jusqu’au 
                      connaisseur de lettres. D`une courtoisie et une générosite 
                      qui lui sont caractéristiques comme porter chaussure 
                      à son pied, Niculina Oprea fait preuve d’une 
                      présence agréable du meilleur aloi, tant comme 
                      membre de l`Union des Ecrivains, que comme femme en pleine 
                      réconciliation avec elle-même et tout ce qui 
                      l`entoure, en lisant quelques-uns de ses poèmes inédits 
                      d`un charme et une élégance tout particuliers, 
                      pareille aux reines et aux troubadours d`autrefois. Elle 
                      me surprend, cette femme, avec sa douceur mélangée 
                      d`exigence.
                      C`est au tour d’Alexandra et des poèmes de 
                      son livre. Cette fille que j`appelle « Lex », 
                      est mince comme un roseau pensant, a la voix fragile d`un 
                      petit ruisseau et - grâce à Dieu, cette fois-ci, 
                      elle n`est pas pressée - elle lit en ayant une cursivité 
                      presque parfaite. Je me demande combien de fois elle m`a 
                      dit que la poésie ne se récite pas, qu`elle 
                      s`écrit, et que le poète, après qu`il 
                      ait posé le point sur la feuille de papier, n`a plus 
                      le droit de rien ajouter ni pour s`expliquer, ni pour faire 
                      un éloge, ni pour se juger avec ses propres armes.
                      Miljurko Vukadinovic est un homme sympathique 
                      aux cheveux grisonnants, qui, même étranger, 
                      reste amoureux de la Roumanie et attaché à 
                      ses valeurs spirituelles. Il parle la langue roumaine ausssi 
                      bien que tous les gens qui sont nés et vivent ici, 
                      et il vient nous lire ses dialogues avec Nichita. Il fait 
                      cela de manière si passionnée et impliquée 
                      que je ne trouve plus mes mots. Les murs de la salle se 
                      chargent de vibrations et je me convaincs à nouveau 
                      qu’être écrivain ce n`est pas un métier, 
                      une profession, mais une vocation, un don.
                      Ioana Trica a plutôt l`air d`un petit 
                      peintre, telle qu`elle rit de ses yeux ronds dessous sa 
                      casquette de gamine avec les vers de son livre “Altcineva” 
                      puis elle nous présente une traduction de la langue- 
                      romansa- en aportant tout près de nous les petits 
                      bijous littéraires de celle que fut Luisa Famos et 
                      je comprends que la poésie reste toujours le plus 
                      court chemin d'une sensibilité à l`autre.
                      Daniel Vorona est celui qui vit sa poésie 
                      dans toute sa simplicité, comme s`il buvait un verre 
                      d`eau quand il a soif. Lui aussi nous fait le plaisir de 
                      la lecture. Il a une allure si jeune qu`il est possible 
                      de faire la confusion avec un élève qui a 
                      sauté des classes. Sa poésie est d`une transparence 
                      plaisante dans sa chasteté, d`un style qui n`est 
                      pas suffoqué par les lourdes techniques littéraires 
                      qui font souvent plus de mal que de bien.
                      Et maintenant mesdames et messieurs „les jeux sont 
                      faits, rien ne va plus’ c`est le tour de Mihai 
                      Galatanu. J`ai honte de dire que c`est la première 
                      fois que j`entends son nom. Ecrivain, journaliste et professeur, 
                      Mihai croque la vie à grands morceaux et quand on 
                      l’écoute réciter ses magnifiques poèmes, 
                      on se sent capable de bouger les montagnes de leur place 
                      ou simplement de soulever un enfant sur ses épaules 
                      pour voir plus loin. Très grand est l`impact avec 
                      le poète, l`orateur et l`homme. Je pense que quel 
                      que soit le domaine qu’il embrasse, il ne peut qu’être 
                      parmi les gagneurs. Une poésie scintillante, une 
                      poésie forte qui choque par son expression, une poésie 
                      des idées et des métaphores en même 
                      temps, une poésie qui sacralise le verbe en posant 
                      la divinité à sa place, une poésie 
                      succulente, une poésie contemplative qui possède 
                      enfouie dans ses fibres les plus secrètes la vocation 
                      de la douleur mais aussi celle de la joie. Mihai Galatanu 
                      est le sel et le poivre de ce jour, celui qui nous montre 
                      qu`on ne peut trouver de poésie nulle part quand 
                      on ne porte pas en soi cette poésie dont Aristote 
                      disait qu`elle est quelque chose de plus philosophique et 
                      de plus plus grande importance que l'histoire.
                      Comme les fleurs dans le jardin de Semiramide, le «Printemps 
                      des Poètes» a éclos et si vous 
                      voulez connaître le mécanisme de la pensée 
                      ou ses effets, lisez les poètes, si vous voulez connaître 
                      la morale et la vie, lisez les poètes et ce que vous 
                      trouvez là, approfondissez-le, ne jetez jamais les 
                      rêves à la poubelle !
                    Adriana Marilena Simionescu.
                    

                      
                      au lycée Dante Alighieri - Miljurko Vukadinovic
                      (photos : "Primavara 
                      poetilor 2006")
                    
                      ***
                    Le 9 mars au lycée de musique 
                      George Enescu de Bucarest, se déroule le 
                      projet «Poètes de la diaspora roumaine». 
                      Nombreux sont les auteurs vivant en Allemagne.
                      Le poète Gheorghe Istrate présente 
                      le volume : 
                      – Radu Barbulescu, «Elegiile 
                      unui pierde-vara/Elegien eines Lebensverschwenders», 
                      Galateea Verlag, Germania, 2005
                      La poétesse Niculina Oprea présente 
                      les livres de : 
                      – Sorin Anca, «Nirosa, 
                      un anume fel» Editura Galateea, Germania, 2005
                      – Liviu Mircea, «Evadare 
                      din propria mea umbra», editura Aula, 2005
                      Monsieur Radu Voinescu, critique littéraire, 
                      présente les volumes de poèmes :
                      de Daniel Renon – «Literando», 
                      «Dresorii de umbre», Editura Anamarol, 
                      2005
                      et Luminita 
                      Suse – «Duminica Inimii» 
                      editura Limes, Cluj- Napoca, 2006, qui vit à Ottawa, 
                      au Canada.
                      Suit un micro récital exécuté par les 
                      élèves du lycée, et organisé 
                      par leurs professeurs, monsieur Vasile Dinu et madame Eugenia 
                      Petrescu.
                     

                      Luminita Suse - Radu Voinescu (photo : 
                      "Primavara 
                      poetilor 2006")
                    
                      Le livre «Duminica Inimii» ("Le 
                      dimanche du coeur") est présenté 
                      le même jour à Cluj (Transylvanie) au siège 
                      de l'Union des Ecrivains de Roumanie, par Mircea PETEAN, 
                      et Adina 
                      UNGUR, auteur de la préface.
                    
                    Luminita 
                      Suse est née à Bucarest, après 
                      avoir terminé ses études en mathématiques 
                      – section informatique et avoir été 
                      admise en doctorat, elle a travaillé à l’Institut 
                      Polytechnique de Bucarest comme assistante universitaire. 
                      En 1995, elle émigre au Canada, où elle exerce 
                      en tant qu’ingénieur software. Elle est installée 
                      à Ottawa.
                      Elle est membre de l’Union des Ecrivains de Roumanie, 
                      elle est également membre de l’Académie 
                      Roumano-Américaine. Son activité littéraire 
                      est dense : elle a participé à des cénacles 
                      littéraires en Roumanie, elle collabore à 
                      de nombreux sites littéraires, dont www.poezie.ro 
                      (Agonia dans sa version roumaine) mais elle intervient également 
                      sur la version anglaise du site, elle est publiée 
                      dans plusieurs anthologies, ainsi que dans de nombreuses 
                      revues, comme «Atheneum » (Vancouver, 
                      Canada) où elle est rédactrice depuis 2004. 
                      Elle a publié trois recueils de poèmes : 
                      “Anotimpul licuricilor” - 2001, 
                      
                      “Sacrificiul mirarii” – 
                      2002, 
                      "Geometrii singulare" – 
                      2003 aux éditions ProTransilvania, Bucuresti.
                    Site 
                      web de Luminita Suse
                    Son dernier volume «Duminica 
                      inimii» («Le dimanche du cœur»), 
                      Editura Limes, Cluj-Napoca, vient tout juste de paraître, 
                      en ce mois de mars, pour ce «Printemps des 
                      Poètes», il est unanimement salué 
                      sur le site. Pour conclure voici deux poèmes inédits 
                      avec leurs traductions en français, poèmes 
                      qui nous viennent d’un autre continent, chargés 
                      sans aucun doute de nostalgie, mais bien enracinés 
                      dans cette belle langue roumaine poétique. 
                    
                      
                        | Iarna din priviri
 nepregatiti de iarna sunt ochii
 vin primii colindatoriprintre troiene
 chiuind
 potop de luminatoriaproape rotunzi
 inunda spatiul din retine
 cu muguri lichizi
 miei curg pe obrazsub ghilotina
 de argint
 pleoapa de neapeste imperii fierbinti
 
 
 | L’hiver du regard les yeuxne sont pas préparés à l’hiver
 les chanteurs de Noëls viennentà travers les amoncellements neigeux
 en poussant des cris joyeux
 un déluge de lueurspresque arrondies
 envahit l’espace rétinien
 de ses bourgeons liquides
 agneaux coulant sur la jouesous la guillotine
 d’argent
 Paupière enneigéesur de brûlants empires
 | 
                    
                     
                    
                       
                        | Ritm de iarna
 Când clipele sunt numarateorice zi deasupra pamântului
 devine zi revendicativa
 Cu ramuri scheletice ridicateîn rugaciune maladiva
 arborii sângelui
 cer întruna
 cer
 sa se faca verde dreptatepentru ciresele otelite în ger
 si sâmburii de sare
 din ele
 Acum mai mult ca oricândinima bate ritm de iarna
 nemotivat încoltind
 în tineretea definitiva din gând
 
 
 | Rythme 
                            d’hiver Quand les instants sont comptéschaque jour sur la terre
 devient un jour revendicatif
 de leurs rameaux squelettiques dressésen une prière maladive
 les arbres du sang
 demandent sans cesse
 demandent
 que se fasse une verte justice pour les cerises endurcies dans le gel
 ainsi que
 pour leurs noyaux de sel
 Maintenant plus que jamaisle cœur bat au rythme de l’hiver
 germant sans motif
 dans la jeunesse définitive des pensées
 | 
                    
                    (Traduction : Nicole Pottier)