Mohamed
Chafik
Par Ali Khadaoui *

M. Mohamed Chafik est né le 17 Septembre 1926 à
Ait Sadden, dans la région du Moyen Atlas, pas loin
de Fès. Après des études secondaires
au Collège Berbère-Lycée Tarik Ibn Ziad
à Azrou et puis au lycée Moulay Youssef à
Rabat, M. Chafik obtient une Licence en Histoire et un diplôme
d’Inspecteur Pédagogique. A la veille de l’indépendance,
il occupe le poste d’Inspecteur de l’enseignement
primaire avant d’être nommé Inspecteur
Général de l’enseignement primaire en
1963. En 1967, il est promu Inspecteur Principal d’histoire
et de Géographie.
En 1970, il est nommé Sous-secrétaire d’Etat
à l’Enseignement Secondaire, Technique, Supérieur,
et à la Formation des Cadres, poste qu’il conserve
au sein du Gouvernement constitué en 1971. En 1973,
il est nommé Secrétaire d’Etat auprès
du Premier Ministre, puis chargé de mission au Cabinet
Royal et Directeur du Collège Royal.
Membre de l’Académie du Royaume, M. Chafik a
représenté le pays à plusieurs rencontres
et forum internationaux.
Le 14 Janvier 2002, S. M Le Roi Mohamed VI le nomme 1er Recteur
de l’Institut Royal de la Culture Amazighe(berbère).
Chercheur infatigable, M Chafik est l’auteur de plusieurs
ouvrages de renommée internationale, dont le fameux
dictionnaire amazighe-arabe en trois volumes, « trente
trois siècles d’histoire des imazighen »,
« quarante quatre leçons pour apprendre la langue
amazighe », « pour un Maghreb d’abord maghrébin
» etc., sans oublier les nombreux articles, rapports,
études et conférences à travers le Royaume
et à l’extérieur.
En 2002, l’action culturelle et scientifique de cet
érudit est couronnée par une distinction internationale
de premier plan : le Grand Prix Prince Claus de Hollande.
En 2004, l’Association Fès-Sais lui rend un hommage
solennel.
J’ai fait la connaissance de Mohamed Chafik en Novembre
1990, à l’occasion de l’hommage que lui
a rendu l’A.M.R.E.C (Association Marocaine de Recherche
et d’Echange Culturels). A l’époque, l’Etat
marocain ne se concevait qu’en termes d’arabo-islamité
et ne reconnaissait pas l’évidence amazighe.
Cette civilisation vivant à travers sa culture, sa
langue, ses hommes et ses femmes n’était pas
seulement reniée par la culture dominante, mais méprisée
et exclue de toutes les institutions publiques et privées
du Royaume . En effet, pour l’idéologie dominante,
la culture amazighe n’était pas seulement une
sous-culture arriérée et juste bonne à
amuser les touristes, mais elle constituait une menace pour
l’unité nationale, pour l’unité
des arabes, une tare qu’il fallait à tout prix
extirper.
Ainsi, depuis l’indépendance, le « Mouvement
dit National", avec la complicité de l’Etat,
décide l’exclusion pure et simple de l’amazighité
(berbèrité) de toutes les institutions publiques
et privées du royaume : l’amazighité est
pour la première fois de son histoire, sur son propre
territoire, reléguée au rang d’une culture
minorée, dévalorisée par une culture
exogène.
Cela se traduit par l’affirmation de la constitution
marocaine en seuls termes d’arabo-islamité. Une
propagande bien orchestrée à travers l’école,
les médias, l’administration et même les
mosquées tentait de justifier, de légitimer
ce qu’on peut appeler aujourd’hui un « culturocide
» unique en son genre. Pour tout amazighe conscient
de la valeur de sa propre culture, cette situation était
on ne peut plus intolérable, car à bien des
égards, elle ressemblait à un apartheid de fait.
Les coups d’Etat militaires fomentés contre Hassan
II dans les années soixante dix, attribués aux
imazighen, furent exploités par les tenants de l’arabo-islamisme
qui vont ouvrir une chasse aux sorcières où
il était interdit à tous les cadres issues des
régions amazighophones, d’accéder à
certains postes clés du pouvoir, réservés
encore aujourd’hui, exclusivement à une caste
bien connue.
L’exclusion de l’amazighité eut comme réaction
la naissance du Mouvement Culturel Amazighe. Ce dernier milite
pour faire contrepoids aux tenants de la pensée unique
et du projet de la « désamazighisation »
du Maroc.
C’est dans ce contexte que je découvris en Chafik
quelqu’un qui parlait si bien et si vrai de ce qui consumait
mon âme d’amazighe révoltée depuis
l’école primaire où les maîtres
n’hésitaient point à ridiculiser notre
méconnaissance de la "supérieure"langue
arabe et de la "meilleure"religion. Je fus tout
de suite frappé par le calme, la simplicité
et l’immense savoir de l’homme.
De rencontre en rencontre, et de lecture en lecture de ses
nombreuses publications, j’ai appris à mieux
approcher la pensée de Si Mohamed Chafik, dans la mesure
où la connaissance de la pensée d’un homme
aussi extraordinaire est possible, ce qui m’autorise
en quelque sorte à m’aventurer dans cette présentation.
De son enfance, dans ce grenier culturel que constituent les
Atlas depuis les temps immémoriaux, Chafik a sûrement
hérité de l’esprit de liberté autour
duquel s’organise toute l’éducation des
enfants chez les imazighens des montagnes. En effet, chez
ces agropastoraux, la pensée dogmatique est tout simplement
inexistante : leur pensée résulte d’un
mélange de croyances antéislamiques et islamiques,
d’un pragmatisme lié au mode et aux techniques
de production, à la langue amazighe et aux arts correspondants,
le tout exprimant une cosmogonie, autrement dit une conception
du temps et de l’espace spécifiquement maghrébine,
résolument méditerranéenne, mais en même
temps, notoirement universelle. Dans cette société
où tout se transmet oralement, l’apprentissage
se fait par l’observation et l’imitation des aînés,
et non pas par le parcoeurisme et encore moins l’endoctrinement
systématique appuyé par la violence des coups
recommandés par certains préceptes. De cette
conception de l’éducation, l’enfant apprend
librement ce qui lui plait le plus. Petit à petit,
il commence à montrer des compétences dans un
domaine ou un autre, et il est encouragé par les adultes
qui l’aident à se perfectionner dans le métier
de sa prédilection. Une éducation où
des valeurs comme la tolérance, la générosité,
l’hospitalité, le respect de la femme, de la
nature, des enfants et des vieillards ne sont plus à
démontrer. Autrement dit, ce sont ces valeurs terriblement
modernes qui constituent les vrais enjeux de l’amazighité.
Quand on naît dans ces montagnes également, l’on
ne peut pas échapper au démon de la poésie.
Monsieur Chafik a hérité de ces lieux d’une
âme qui ne pouvait aucunement rester insensible à
une des plus grandes injustices de l’histoire de notre
pays : celle qui a été faite à l’amazighité
dan toutes ses dimensions : politique, anthropologique, historique
et sociale. Il a composé des vers merveilleux, recueilli
la poésie amazighe orale, étudié le rôle
de cette dernière dans la résistance à
l’occupant. Mais ressentir l’injustice est une
chose ; instruire son procès en est une autre. Sans
la domestication de la révolte, celle-ci vous consume
quotidiennement sans résultat autre que celui qui fait
de vous la victime idéale des charlatans de toutes
sortes et à vous faire basculer dans le crime ou la
débauche.
Chafik a très tôt compris que l’arme des
temps modernes est le savoir. A travers des personnages comme
Mouhouch ou des pamphlets où la rébellion est
à peine voilée , il a pu transformer la révolte
stérile en un engagement intellectuel, long et patient.
Ce long processus l’a amené à faire le
deuil de la subjectivité, à entreprendre une
sévère autocritique, à s’imposer
une discipline rigoureuse pour un combat solitaire contre
l’ignorance des uns, la perfidie et la démagogie
des autres. Il s’est donc familiarisé avec tous
les courants de la pensée universelle, de tous les
circuits du savoir dans notre pays et même ailleurs,
de toutes les coulisses du pouvoir intellectuel- et même
politique- et universitaires. Patiemment, mais imperturbablement,
il a contribué à la remise en question d’un
processus voulu irréversible depuis l’indépendance
: la désamazighisation du Maroc comme prix à
payer pour une unité mythique avec un Proche-Orient
distant de milliers de kilomètres, et avec lequel même
les échanges économiques les plus élémentaires
n’existent pas, mais qui été incrusté
dans les esprits et les cœurs par quarante ans-sinon
plus- d’une propagande qui n’avait d’autres
objectifs que de cacher une vérité : le Maroc
n’est pas un pays arabe, historiquement et anthropologiquement
parlant.
Aux intellectuels partisans et puissants du moment , à
la spéculation idéologique, Mohamed Chafik opposera
l’ivresse de sa propre singularité et un réel
patriotisme, son intraitable liberté, la force de la
raison et de la preuve. Il fait des mots ses alliés
les plus sûrs, de la patience le nœud de sa stratégie,
de la pédagogie une approche à toute épreuve,
car il prend conscience de la supercherie : ce n’est
pas au nom de l’unité nationale qu’on invoque
la nécessité de la disparition de tamazighte,
mais c’est pour atteindre d’autres objectifs que
l’on se sert de l’unité arabe, de l’islam,
de l’école et des média !
Ainsi, il constate que durant plus de quarante ans, la pensée
unique et dogmatique relayée par un académisme
effrayant, où l’idéologie a remplacé
la démarche et la preuve scientifique, ont paralysé
la pensée et l’imaginaire maghrébins,
ont truffé l’histoire de mensonges et de perfidies,
ont transformé le pays en un immense gâchis.
Pour trouver une solution au problème, Monsieur Chafik
optera pour une démarche pédagogique. Sa fonction
de pédagogue lui a appris à identifier très
tôt les disfonctionnements du système éducatif
marocain, en tant que laboratoire où sont confectionnées
les élites nationales. A ce sujet, il a été
l’un des premiers et rares responsables à tirer
la sonnette d’alarme sur les travers de la pédagogie
du parcoeurisme, sur le dogmatisme des contenus des programmes
scolaires. Très tôt, il a attiré l’attention
des plus hauts responsables de l’époque sur les
dangers que constituait l’endoctrinement religieux des
enfants dès leurs premières années d’école,
endoctrinement qui visait à couler l’esprit des
jeunes dans la pensée unique, la haine de l’autre,
l’intolérance et le racisme. Le tout au nom d’un
arabisme doublé d’un islamisme exclusifs de ce
qui fait même la spécificité marocaine
: à savoir la langue et la culture amazighes ainsi
que les autres apports antérieurs à l’islam.
Ayant pris la mesure du danger que représentait une
telle conception de l’éducation et du savoir
pour la continuité culturelle et identitaire de notre
pays, Mer Chafik a consacré sa vie à l'installation
d’une pensée basée sur la raison et l’objectivité,
une pensée d’où émergerait une
citoyenneté moderne qui permettrait aux composantes
de ce pays de vivre en commun, en paix et dans le respect
mutuel.
Ainsi, cherchera-t-il toujours à aider son pays à
sortir de la longue nuit d’aliénation culturelle
où l’ont placé les théologiens
des temps modernes. Dans sa longue quête, une certitude
a fini par l’habiter: on ne peut aller vers l’autre
qu’en étant soi-même, comme on ne peut
aller vers l’universel qu’à partir de sa
propre spécificité. C’est ce qu’exprime
le titre de l’ouvrage « Pour un Maghreb d’abord
Maghrébin ». Et comme la spécificité
de la personnalité marocaine (et maghrébine)
provient de ce fond culturel amazighe , invariant culturel
vieux de plus de 9000 ans, objectivement, ce fond dans toutes
ses dimensions et implications constitue un patrimoine sans
lequel l’identité marocaine-(maghrébine)-
n’aurait aucun sens, et par conséquent ne saurait
être ce levier de développement culturel, politique
et économique souhaité par tous. Faut-il rappeler
qu’à aucun moment, Chafik n’a opposé
l’amazighité à la langue arabe ou à
l’islam qu’il a toujours considéré
comme des apports prestigieux, mais dont il refuse l’utilisation
en tant qu’outils de domination, d’oppression
et d’exclusion de l’amazighité ou des autres
apports antéislamiques comme la judaïté
ou l’africanité.
La pensée de Mer Mohamed Chafik part du principe fondamental
qui fait de l’égalité des cultures un
principe indispensable à la conscience démocratique.
C’est une pensée qui n’accepte pas une
hiérarchisation des cultures en supérieures
et inférieures, imposée par la littérature
coloniale, et qui normalement, n’a plus sa raison d’être
dans un pays indépendant et qui de surcroît se
veut démocratique comme le Maroc.
C’est ainsi qu’il va devenir l’infatigable
militant discipliné contre les utopies du siècle,
notamment contre le messianisme intégriste arabo-islamiste,
qui a fini par vomir à la face du monde entier, ses
perversions les plus abjectes. Chafik va petit à petit
s’ériger en l’un des plus ardents défenseur
d’une pensée nouvelle où la liberté,
mais aussi la prise de conscience d’une identité
amazighe refoulée, occupent une place centrale. Il
accomplira un travail colossal et encyclopédique afin
de sauver ce qu’il pouvait d’un patrimoine qui
se rétrécissait devant ses yeux comme une peau
de chagrin.
A l’instar de feu Ali Azayko, Chafik commence son entreprise
par une relecture critique et une réécriture
de l’histoire des imazighens. Il exhibe au grand jour
les aberrations majeures de l’historiographie maghrébine
en général, marocaine en particulier. En 1989,
« Aperçu de trente trois siècles d’histoire
d’imazighens » aura l’effet d’une
bombe dans les milieux intellectuels et amazighes. Dans ce
concentré d’histoire, une leçon magistrale
est administrée à tous ceux et celles qui ont
toujours eu la charge de confectionner les contenus des programmes
d’histoire à tous les niveaux, et qui ont toujours
fait débuter l’histoire du Maghreb à partir
de l’arrivée des premiers musulmans en Afrique
du Nord, qui ont toujours occulté l’histoire
de la colonisation et de la résistance armée
essentiellement amazighe contre l’occupant. Le tabou
amazighe est brisé dans une approche où le souci
de l’objectivité est constant. A l’opposé
des livres de l’histoire officielle où imazighens
sont décrits comme « des hordes sauvages qui
s’entretuaient avant que l’islam ne les unifie
» et ne leur apprenne les rudiments de la civilisation,
Chafik apporte un éclairage nouveau sur une civilisation
qui a donné au monde de grands hommes comme Saint Augustin,
Tertullien, Appulée, Ibn Khaldoun, Massinissa, Yugerten,
Moha Ouhammou Azayi, Abdelkrim El Khattabi, Aâssou Oubaslam
et tant d’autres grands noms amazighes que l’historiographie
officielle n’a pas retenus pour ne pas compliquer la
réalisation du projet de leurs alliés idéologiques.
En lui-même, le livre est un réquisitoire contre
la simplification de l’histoire, contre le mensonge
et la perfidie. Ce petit livre qui fait feu sur les quartiers
généraux de la pensée unique constitue
un outil fondamental à une entreprise commencée
trente ans auparavant par le Mouvement Culturel Amazigh, dont
Chafik est l’un des idéologues les plus imminents,
un mouvement qui crie haut et fort qu’ imazighen n’acceptent
plus qu’on écrive leur histoire à leur
place, en leur présence ; n’acceptent plus qu’on
parle à leur place, en leur présence ; n’acceptent
plus qu’on les traite en étrangers dans leur
propre pays, en leur présence.
Chafik n’hésitera pas à se mêler
à la masse des militants du MCA, au milieu desquels
il oubliera quelque temps et quelque peu sa longue solitude
au côté des clercs du pouvoir, pour retrouver
d’autres intrigues, d’autres ingratitudes et incompréhensions.
Mais peu importe ! L’homme a eu le temps de mûrir,
de forger ses défenses. Et malgré le poids des
années et de la maladie, il trouvera l’énergie
nécessaire pour mener au combat, tel un écrivain
de roman, des personnages aux intelligences parcellaires,
à demi-conscients, à demi lucides, vers un destin
où ce sont ces mêmes personnages qui sont maîtres
de leurs actions et donc de leur devenir. A ce niveau là,
il a été celui vers lequel ont convergé
toutes les forces du MCA, toutes les intensités de
cette fin des années 90. Il est devenu cet axe secret,
cet aimant invisible qui a permis à des militants amazighs
associatifs ou non, de se déclarer, de jouer un rôle
dans le développement des événements
actuels et à venir.
Le « Manifeste pour la reconnaissance de l’Amazighité
du Maroc » couronne en quelque sorte le cheminement
d’une pensée où se sont mêlés
paramètres politiques et culturels dans une dialectique
ayant pour centre la « bonne conscience » où
se sont complus l’Etat et tant d’intellectuels
et d’hommes politiques depuis l’indépendance
à l’égard de la dimension amazighe. Ce
manifeste fait sauter la cloison des convenances et des certitudes
quant à la véracité des thèses
de ceux qui ont conçu un projet de société
sur l’exclusion de la langue et de la culture amazighes.
Chafik s’est posé en intellectuel engagé,
n’hésitant pas à accompagner un mouvement
qui, n’en déplaise à certains, a créé
une dynamique sans précédent en réclamant
haut et fort que l’amazighité du Maroc soit officiellement
reconnue. Cette demande est appuyée par un réquisitoire
sans précédent contre toutes les perfidies historiques
du pouvoir qui, au lieu de se cantonner dans la neutralité
et promouvoir une politique culturelle démocratique,
s’est toujours identifié aux thèses des
arabo-islamistes, frustrant par là des millions de
marocains qui ne partagent pas forcément tous ses choix.
Certains ne verront dans le « Manifeste pour l’Amazighité
du Maroc » qu’une manœuvre orchestrée
par le pouvoir pour récupérer le MA(Mouvement
Amazigh). Aussi étrange que cela puisse paraître,
et partant du postulat que l’être humain authentique,
à la différence des autres, n’est pas
ce qu’il est, il n’y a rien de contradictoire
ni d’illogique dans ce Manifeste, dans la mesure où
ce mouvement a pacifiquement abouti à la création
de l’IRCAM avec des objectifs qui constituent un début
de réponse aux revendications du MCA.
Dans son discours lors de l’hommage que lui a rendu
l’IRCAM , Monsieur Chafik considère que cette
reconnaissance officielle de l’amazighité du
Maroc est un événement majeure dans l’histoire
de notre pays. Mais que la traduction de cette reconnaissance
dans les faits demande du temps et du travail, qu’il
appartiendra encore aux imazighens d’assumer l’essentiel
de cette promotion, mais qu’il appartiendra aussi à
l’Etat marocain de se définir enfin par la citoyenneté,
les lois constitutionnelles et les procédures en fonction
desquelles les diverses communautés aménagent
politiquement les conditions de leur coexistence.
La reconnaissance de la langue amazighe en tant que langue
officielle est ainsi posée comme condition ultime avant
la clôture d’un dossier qui, si les tenants de
la pensée unique continuent sur leur entêtement,
risque de conduire à une situation dangereuse dont
notre pays n’a pas besoin.
* Chercheur en Anthropologie
Militant amazighe
Retour à l'article : Les
amazighs, leur contribution à l'élaboration
des cultures méditéranéennes
Ali Khadaoui
pour Francopolis,
décembre 2005.
|