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ARCHIVES : VIE – POÈTE 

Janvier-février 2023

 

 

 

Germain Nouveau. Poète oublié ? Ou, plutôt, poète banni ?

 

Par Pedro Vianna.

 

(1ère partie)

 

(*)

 

 

 

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Photographie par Étienne Carjat (cca. 1873), dédicacée par Germain Nouveau à Stéphane Mallarmé (reproduite d’après Wikipédia)

 

En effet, à son époque, Nouveau était assez connu dans les cercles poétiques d’avant-garde et après sa mort, en 1920, les milieux littéraires se sont intéressés à lui et à son œuvre, à preuve l’intérêt porté au poète par les surréalistes. Par ailleurs, on doit signaler la publication irrégulière (1967, 1976, 2008) des Cahiers Germain Nouveau, ainsi que des études universitaires, des articles spécialisés, des revues de poésie qui s’intéressent à l’auteur. La consécration vient en 1970 avec la parution d’un volume de La Pléiade partagé entre Lautréamont, qui n’occupe qu’environ un quart de l’ouvrage, et Nouveau.

 

Peu à peu, l’édition s’épuise, mais, en 2009, quand Gallimard décide de rééditer le volume, oh surprise !, Germain Nouveau ne figure plus dans la nouvelle édition : quelque 800 pages, dont la moitié environ est composée de textes… sur Lautréamont. Aucune explication n’a été donnée à ce cas unique d’évincement d’un auteur publié dans cette collection prestigieuse. (1)

 

Malgré cela, par-ci, par-là, on continue de s’intéresser au poète, comme le montrent un colloque en deux volets en avril et novembre 2021, une exposition en octobre-décembre 2021 à la bibliothèque Méjanes d’Aix-en-Provence, des études universitaires et un documentaire cinématographique.

 

Rappelons que le premier poème en français en vers libres connu a été écrit par Nouveau en 1877, dix ans avant son “invention officielle”, et c’est son seul poème de ce type…Titré La Chasse aux cygnes refaite par Charles Monselet, il figure dans une lettre à Verlaine du 7 novembre 1877 et est faussement signé Charles Montselet, critique dramatique au Figaro, journal qui avait publié deux jours auparavant, une article du baron Platel, signé, Ignotus, sur une chasse aux cygnes à laquelle il avant participé.

 

Voici quelques éléments relatifs à l’enfance et à la jeunesse de Nouveau, qui nous semblent avoir eu une influence marquante sur son œuvre.

 

Il est né le 31 juillet 1851 à Pourrières (Var) d’un père propriétaire et d’une mère femme au foyer, qui auront six enfants, dont trois meurent en bas âge. Nouveau passe ses premières années à Paris où son père avait, sans succès, tenté de monter une fabrique de nougats.

Sa mère décède en 1859 et son père se remarie en 1862. L’année suivant, il entre au petit séminaire comme élève externe.

 

En 1864 sa sœur puînée meurt à l’âge de 7 ans, puis son père décède, sans qu’il y ait de lien entre ces deux disparitions.

 

En 1866, Nouveau participe à une retraite organisée pour les élèves que voudraient devenir prêtres, mais l’année suivante il entre au lycée et en sort bachelier ès lettres en 1870. En 1871 il est maître d’études au lycée de Marseille puis, à sa majorité en 1872, il entre en possession de l’héritage des parents et part pour Paris, où il est introduit dans les milieux littéraires par son “pays” Raoul Gineste. Il est apprécié par ses talents de dessinateur et de poète mais aussi par sa prodigalité. Il fréquente le Groupe des “Vivants” (Maurice Bouchor, Raoul Ponchon, Léon Valade, Jean-Louis Forain, Henri Mercier, Jean Richepin), rencontre Charles Cros et Paul Bourget, vit une vie de bohème, boit beaucoup, notamment de absinthe, et commence à publier.

 

Nous allons maintenant suivre le fil de sa vie et nous reproduirons quelques-uns de ses textes, présentés dans un ordre essentiellement chronologique.

 

Pour commencer, son premier poème connu, signé P. Néouvielle (publié dans la revue “parnassienne” La Renaissance littéraire et artistique, 30.XI.1872).

 

Sonnet d’été

 

Nous habiterons un discret boudoir,

Toujours saturé d’une odeur divine,

Ne laissant entrer, comme on le devine,

Qu’un jour faible et doux ressemblant au soir.

 

Une blonde frêle en mignon peignoir

Tirera des sons d’une mandoline,

Et les blancs rideaux tout en mousseline

Seront réfléchis par un grand miroir.

 

Quand nous aurons faim, pour toute cuisine

Nous grignoterons des fruits de la Chine,

Et nous ne boirons que dans du vermeil ;

 

Pour nous endormir, ainsi que des chattes

Nous nous étendrons sur de fraîches nattes ;

Nous oublirons tout, — même le soleil !

 

Richepin critique le pseudonyme considérant que le nom Nouveau est tout un programme. Il va donc signer souvent les poèmes de son vrai nom, sans cependant abandonner les pseudonymes, qu’il affectionne énormément. Voici son premier poème signé Germain Nouveau (La Renaissance, 24.V.1873).

 

Un peu de musique

 

Une musique amoureuse

Sous les doigts d’un guitariste

S’est éveillée, un peu triste,

Avec la brise peureuse ;

 

Et sous la feuillée ombreuse

Où le jour mourant résiste,

Tourne, se lasse, et persiste

Une valse langoureuse.

 

On sent, dans l’air qui s’effondre,

Son âme en extase fondre ;

— Et parmi la vapeur rose

 

De la nuit délicieuse

Monte cette blonde chose,

La lune silencieuse.

 

Et voici un autre poème des débuts (peut-être des premiers mois de 1873, révélé par Richepin en 1927).

 

Chanson de mendiant

 

    Je fais mon train

En mendiant mon pain.

 

Là-bas sur la montagne

Je bâtis ma maison

Avec du blanc d’Espagne

Et des petits bâtons.

 

    Je fais mon train

En mendiant mon pain.

 

Je n’ai qu’une chemise

Pour mon équipement

Et quand vient la lessive

Je la sèche au beau temps.

 

    Je fais mon train

En mendiant mon pain.

 

Quand je vais à l’église,

On me fait comme au roi :

Tout le monde s’empresse

De s’éloigner de moi.

 

    Je fais mon train

En mendiant mon pain.

 

Ce qu’on voit à ma suite

À mon enterrement,

Ce sont les poux, les puces

Qui s’en vont en pleurant.

 

    Je fais mon train

En mendiant mon pain.

 

Et un autre (1872 ? 1873 ?, révélé par Richepin en 1927)

 

Sans titre

 

Sans verte étoile au ciel, ni nébuleuse

Sur je ne sais quel Styx morne, au centre de l’O

Magnifique qui vibre autour de lui sur l’eau,

Mélancoliquement mon esprit fait la planche.

 

Certains voient dans ce quatrain un lien avec Voyelles de Rimbaud, mais les dates d’écriture des deux poèmes sont incertaines et ils peuvent ne pas être liés.

 

D’ailleurs, on discute beaucoup des dates, notamment au sujet de la participation de Nouveau à L’Album zutique. Ce dernier a été écrit essentiellement entre l’automne 1871 et l’automne 1872. Même s’il n’y a pas de certitude absolue, il semble fort probable que Nouveau y a contribué, mais vers la fin de 1872 et le début de 1873, après donc que Verlaine et Rimbaud eurent cessé d’y collaborer en février-mars 1872. Voici l’une des contributions de Nouveau à l’Album, signée “Paul Verlaine / G. N.”.

 

Fêtes galantes

 

Votre âme est un Colbert à deux louis,

Que, loin de l’œil mauvais des maquerelles,

Charment, la nuit, des anges inouïs

Dont un fard sombre allume les prunelles ;

 

Tout en gardant le calme des Indous

Chacun, parmi les claires mousselines,

Vous en taille une avec un geste doux,

Et leur parfum se mêle au jet des pines,

 

Au brusque jet des pines, si savant

Qu’il fait tomber les âmes en extase

Et s’humecter d’amour chaque divan,

Et se pâmer les fleurs au bord des vases !

                                                       Paul Verlaine

                                                       G. N.

 

Probablement en mars 1874, Germain Nouveau rencontre Rimbaud. Quelques-uns ont émis de doutes et reculent la date de la rencontre en raison de la participation de Nouveau à L’Album zutique, mais, pour toute une série de raisons que nous n’avons pas la place pour les exposer ici, cela semble impossible. Quoi qu’il en soit, c’est le coup de foudre et les deux poètes deviennent amants. Rimbaud partant pour Londres, Nouveau, à l’improviste, l’accompagne. Bien entendu, il continue d’écrire ; voici un des poèmes datant de son séjour londonien (envoyé à Mallarmé en septembre 1874, publié pour la première fois dans Les lettres françaises, 7.X.1948 et repris dans Le calepin du mendiant, que nous évoquerons plus loin).

 

Janvier

 

Dans le palais d’Hiver, écoutez bien, c’est l’aube

Et la Saint-Valentin entrebâillant les portes,

Et, par les escaliers en velours, toutes sortes

D’éveils, soupirs de pas et musiques de robes.

 

L’Enfant, si frêle sous d’énormes cheveux d’ambre,

Assise au lit, de ses deux yeux trop grands dévore

Les joujoux monstrueux que la nuit fit éclore.

Son âme en fête a parfumé toute la chambre.

 

La servante, jolie Abyssinienne, rêve

Et s’afflige aux carreaux, car la neige sans trêve

A tué le jardin, que c’est à n’y pas croire !

 

Et le rire ébloui de l’une ne s’achève

Encore, et l’autre enfant, petite Idole noire,

Se dresse étrangement sur la Saison d’ivoire.

 

En juin 1874, Nouveau rentre à Paris, car il ne supporte plus la vie misérable que les deux amis mènent à Londres. Il rencontre enfin Mallarmé, dont il devient un grand admirateur.

 

En 1875 il voyage beaucoup (nord de la France, Ardennes, Belgique, Londres). Verlaine, qui sort de prison, lui écrit pour lui faire savoir qu’il a des “poèmes en prose” de Rimbaud, que celui-ci lui a remis à Stuttgart pour être imprimés. Cela montre que Nouveau et Rimbaud restent en contact, même si une seule lettre du premier au second nous est connue et dont nous parlerons par la suite.

 

Après un aller-retour à Marseille, Nouveau rencontre, à Londres, Verlaine, qui s’est installé en Angleterre. Ils deviennent très amis, et il semblerait que l’influence de Verlaine, alors très porté sur la religion, a été importante dans le développement du mysticisme chez Nouveau.

 

Il va à Charleville, sans doute pensant y trouver Rimbaud. Pendant un mois, il travaille comme surveillant d’internat, mais comme il fait la noce avec les élèves, il est congédié. Il revient à Paris et fréquente assidûment le salon de Nina de Villard (2), où probablement Charles Cros, amant de Nina, l’avais introduit ; avec les deux, il participe à l’écriture de la pièce Le Moine bleu. Il reprend la vie de bohème et côtoie le groupe qui deviendra celui des Hydropathes (Goudreau, Rollinat, Bourget, Ponchon, Arène, Gill, Valade, Mendès, Mérat…)

En 1876, aux côtés de divers autres habitués du salon de Nina de Villard, il contribue aux pastiches nommés Dixains réalistes, destinés à venger le refus de publier dans le troisième Parnasse contemporain les contributions proposées par Mallarmé Verlaine Charles Cros et Villard ; le jury était composé d’Anatole France, François Coppée et Théodore de Banville. Voici deux de ces dizains, le deuxième étant signé “François Coppé / (G. N)”.

 

Dixain réaliste VI

 

On m’a mis au collège (oh! les parents, c’est lâche!)

en province, dans la vieille ville de H...

J’ai quinze ans, et l’ennui du latin pluvieux !

Je vis fumant d’affreux cigares dans les lieux ;

Et je réponds, quand on me prive de sortie :

« Chouette alors ! » préférant le bloc à la partie

d’écarté chez le maire, où le soir, au salon,

honteux d’un liséré rouge à mon pantalon,

j’écoute avec stupeur ma tante (une nature !)

causer du dernier bal à la sous-préfecture.

 

Dixain réaliste X – Après-midi d’été

 

Dans ce bordel provincial plein de fraîcheur,

Attendant le sonneur, Martin, pauvre pêcheur,

Qui vient tirer son coup entre deux sons de cloche

Si son gland violet sur sa poche baloche,

Trois filles dorment. — Ah! doux repos vaginal ! —

Et leur rêve est bercé par le chant virginal

Des enfants de Marie, au jardin de la Cure :

Mais c’est le sacristain qui leur bat la mesure

(Car tout se mêle en songe) et le vit de lilas

Saccade en le rythmant l’Ave Maris Stella.

                                                                François Coppée

                                                                (G. N.)

 

Nouveau passe l’été, l’automne et l’hiver 1876-1877 dans le Midi, notamment pour le mariage de sa sœur Laurence. Il recueille des chansons populaires qu’il envisage de publier, ce qu’il ne fera jamais, écrit des poèmes sur la famille et sur la région, des textes qu’il retouchera certainement plus tard, du moins ceux ayant été publiés de son vivant. Son mysticisme se fait plus présent. Voici deux poèmes de cette époque, signés Duc de la Mésopotamie.

 

Fille de ferme (publié dans La Lune rousse, 10.XI 1878)

 

À André Gill.

 

En court jupon de laine, et les bras nus, elle est

Très rose, avec l’œil brave, et sa toison filasse

S’ébouriffe sous sa marmotte, non sans grâce.

Elle va, tord sa hanche, et montre son mollet.

 

Jouasseuse, et le poing terrible, elle se plaît

Aux bourrades. Sa lèvre éclate en rise grasse.

Et là-bas, dans les foins, le grand brun qui l’embrasse,

Marche, hanté par ses tétons couleur de lait.

 

Cette garce pourtant, le soir, devient un ange

Pour les maigres petiots qui couchent dans la grange.

Quand, pour les endormir dans un signe de croix,

 

Elle monte baiser au front cette marmaille,

Sa chemise est un rêve, et sainte entre ses doigts

Sa chandelle met des étoiles dans la paille.

                                                              Duc de la Mésopotamie.

 

Enchères (publié dans La Lune rousse, 17.XI 1878)

 

Au marché de Saint-Paul j’irai,

Ma petite, et je te vendrai.

Je vendrai tes yeux effrontés

Cent beaux écus fort bien comptés.

 

Et je vendrai tes doigts rusés,

Ces oiseaux mal apprivoisés,

Et ta lèvre qui toujours ment

Quatre-vingts doublons seulement

 

Je vendrai tes bras fins et longs

Et les roses de tes talons,

De tes genoux et de tes seins

Vingt mille francs napolitains.

 

Je vendrai le jour de Saint-Paul,

Et la raie autour de ton col

Et les jolis plis de ta chair

Un million, ce n’est pas cher.

 

Et ton chignon tordu, pareil

À l’or flambant dans le soleil,

Et tes baisers je les vendrai

Aux enchères que je tiendrai.

 

Aux enchérisseurs les plus forts

Je vendrai ton âme et ton corps,

Et ton cœur, s’il est recherché,

Sera par-dessus le marché.

                                         Duc de la Mésopotamie.

 

On peut se demander si le poème Pour toi mon amour de Prévert ne fait pas écho à ce dernier texte.

 

Nouveau s’intéresse aussi aux faits de société, aux personnages populaires et aux questions politiques, comme le montre cet extrait du long poème Cadenette, paru dans La Lune rousse du 9.II 1879.

 

Cadenette (extrait : vers 1 puis vers 82-126)

 

Oui, je sais bien, c’était une grue, et vulgaire !

 

[…]

 

Cependant l’Empereur se jetait dans des guerres !

Puis la Commune vint.

 

                     Alors, — vous savez bien ! —

Le voyou blond — celui qui fit d’elle son chien! —

Elle l’a repris — car, au fond, c’est lui qu’elle aime,

Qu’elle nomme en pleurant par son nom de baptême

Un nom qui vous a l’air de faire des façons,

Et dont on rit — pourquoi ? — quand nous le prononçons.

Oscar, sans doute, ou bien Arthur ! Elle le gobe,

Ce monsieur, après tout !

 

                         Or un matin, qu’en robe

De nuit elle attendait (on était au printemps,

Tout éclatait, obus et fleurs en même temps)

Elle aperçoit soudain un grand remue-ménage

Dans la loge de la maison, puis dans la cage

De l’escalier. — Elle a deviné : c’est son pas !

Il monte prestement avec un gai fracas

D’éperons argentins à ses bottes, il braille

Elle ne sait quels mots que couvre la mitraille,

Faisant avec son sabre un affreux bacchanal.

Enfin, grimpé près d’elle, il parle :

                                   Général !

Ils m’ont élu ! je suis général ! c’est comm’ Hoche !

Elle le contempla dans les yeux. Puis : approche !

Fit-elle; Et le baisant gentiment sur le front,

« Veux-tu m’emmener ? »

/…

                       Bah! où, dit-il ;

                                           Ils iront,

Comme posant le pied sur la roue, ô fortune !

Lui, le beau général de la jeune Commune !

Elle, sa femme à lui, pleins d’aise et tout effroi

De se savoir grandis, sans bien savoir pourquoi

Ni comment ; mais sûrs d’être une pierre qui roule

Délicieusement à l’abîme ! à la foule

Qui s’écartait pour eux, semblant dire : Voici !

C’est nous ! comme c’est beau, hein ! Ils iront ainsi

 

Jusqu’aux fusils de la prochaine barricade,

Dans l’odeur du printemps mêlée à l’odeur fade

Des roses dont le sang a fleuri les pavés,

Près des ruisseaux vermeils et des héros crevés,

Des gens qui vont mourir les deux mains dans leurs poches.

Dans la terreur montée au cœur des grandes cloches

Qui hurlent la défaite aux toits de la cité,

Ils iront dans l’extase et la légèreté

Du cœur ! jusqu’à ce qu’une escouade versaillaise

L’étende roide mort.

                    Ce dont il parut aise !

 

Alors voyant un homme à terre : « attends un peu ! »

Elle prit son fusil, et fit le coup de feu,

Superbe, dilatant des prunelles étranges !

Mauvais, soit, mais tous les révoltés sont des anges !

 

[…]

 

 

Germain Nouveau, Les vivants les plus bruyants… [À] Sainte-Hélène. Dessin, juillet 1878 (reproduit d’après le site Cité du livre-Aix-en-Provence dédié au poète : Jean Richepin et les Vivants - Germain Nouveau (citedulivre-aix.com)).

 

 

En 1877, va à Guernesey et à Arras où Verlaine et sa mère sont installés. Avec ce dernier, il visite la maison de saint Benoît Labre, moine mendiant du XVIIe siècle, qui va devenir son modèle spirituel. Il rencontre Ernest Delahaye chez Verlaine.

 

L’année suivante, il est nommé employé temporaire à la division de la Comptabilité du ministère de l’Instruction publique ; il hypothèque ses biens de Pourrières, participe aux Hydropathes et noue des liens d’amitié avec Camille de Sainte-Croix et Léonce de Larmandie ses collègues de travail et aussi poètes.

 

Entre 1873 et 1883, il écrit pour des périodiques de petites proses dont le style est bien caractérisé par cet extrait de Le manœuvrier, publié dans La Lune rousse, 11.VIII.1878.

 

Le manœuvrier (extrait)

 

Quelle drôle d’idée a eu son père de lui ouvrir un wagon de troisième sur Paris, comme s’il ouvrait un coffre-fort avec des piles de louis ; comme il regrettait déjà les petites maisons blanches du pays, qu’on bâtissait gaiement, où l’on mettait, avec du beau plâtre, des chemises sur les cloisons légères, en buvant, en fredonnant. Tandis qu’ici !

 

Il veut dire tout ça à son pays qu’il va voir. Après deux heures de marche, il monte enfin l’escalier, frappe à la porte, refrappe, personne ! sorti !

 

Dans la chambre voisine, une voix de femme chante : Anna donna la canne à Canada !

 

Un enfant miaule, puis tout se tait. Il se laisse tomber sur les marches, stupide, vide.

 

« Qu’est-ce que vous faites là ? »

 

C’est le concierge. Il se lève sans répondre ; le voilà de nouveau dans la rue, et comme un peu plus seul qu’auparavant. Six heures du soir s’allument au cadran d’une église neuve, la nuit arrive, plus élégante, plus riante, plus claire presque que le jour, avec les lumières des voitures, des restaurants, des théâtres, des concerts, des bals ; une grande envie de dormir le prend. Il ne dînera pas ; il retournera au petit hôtel borgne, à son cinquième étage. Dormir ! II va devant lui... dormir ! II ne sait plus, il s’égare ; il est tard, où est-il maintenant ? Il s’est perdu dans une rêverie lourde ; il a traversé tant de quartiers sans voir, sans entendre, somnambule ! Ce n’est plus la rue ; une espèce de route noire avec des trottoirs et des becs de gaz, et pas de maisons encore ; les souffles sauvages de la campagne, et voilà la Seine ! Il entend l’eau, C’est la seule bonne chose qu’il retrouve, la seule chose qui lui rappelle « chez nous ! »... C’est comme une amie d’enfance !...

……………..

Il s’est endormi dans l’herbe : l’eau le berce ; les étoiles le veillent.

 

En 1879, Nouveau est titularisé au ministère. Il pense partir en Angleterre avec Verlaine, mais se brouille avec lui à Arras et revient à Paris ; c’est toujours la vie de bohème ; il fréquente Mallarmé et est assidu au salon de Villard. Néanmoins, c’est de cette année 1879 que date le plus ancien poème du recueil mystique qu’il intitulera La Doctrine de l’amour, dont nous parlerons tout de suite.

 

En 1880, il renoue avec Verlaine et fait pour lui une copie du Christ de saint Géry d’Arras. Son mysticisme s’accentue.

 

En 1881, il vit à Paris, est fait officier d’Académie, termine La Doctrine de l’amour qu’il envisage de faire éditer avec une préface de Léonce de Larmandie, mais ne trouve pas d’éditeur. Par la suite, il abandonnera le projet considérant que le tout ne correspond pas à une vision théologique correcte. Ce sont souvent des poèmes très longs. Voici quelques poèmes ou extraits de poèmes du recueil.

 

Cantique à la Reine (II)

 

Aimez : l’amour vous met au cœur un peu de jour ;

       Aimez, l’amour allège ;

Aimez, car le bonheur est pétri dans l’amour

       Comme un lys dans la neige !

 

L’amour n’est pas la fleur facile qu’au printemps

       L’on cueille sous son aile,

Ce n’est pas un baiser sur les lèvres du temps,

       C’est la fleur éternelle.

 

Nous faisons pour aimer d’inutiles efforts,

       Pauvres cœurs que nous sommes !

Et nous cherchons l’amour dans l’étreinte des corps,

       Et l’amour fuit les hommes.

 

Et c’est pourquoi l’on voit la haine dans nos yeux

       Et dans notre mémoire,

Et ce vautour ouvrir sur nos fronts soucieux

       Son affreuse aile noire ;

 

Et c’est pourquoi l’on voit jaillir de leur étui

       Tant de poignards avides ;

Et c’est pourquoi l’on voit que les cœurs d’aujourd’hui

       Sont des sépulcres vides.

 

Voilà l’éternel cri que je sème au vent noir,

       Sur la foule futile ;

Tel est le grain d’encens qui fume en l’encensoir

       De ma vie inutile.

 

Fraternité

 

Frère, ô doux mendiant qui chantes en plein vent,

Aime-toi, comme l’air du ciel aime le vent.

 

Frère, poussant les bœufs dans les mottes de terre,

Aime-toi, comme aux champs la glèbe aime la terre.

 

Frère, qui fais le vin du sang des raisins d’or,

Aime-toi, comme un cep aime ses grappes d’or.

 

Frère, qui fais le pain, croûte dorée et mie,

Aime-toi, comme au four la croûte aime la mie.

 

Frère, qui fais l’habit, joyeux tisseur de drap,

Aime-toi, comme en lui la laine aime le drap.

 

Frère, dont le bateau fend l’azur vert des vagues,

Aime-toi, comme en mer les flots aiment les vagues.

 

Frère, joueur de luth, gai marieur de sons,

Aime-toi, comme on sent la corde aimer les sons.

 

Mais en Dieu, Frère, sache aimer comme toi-même

Ton frère, et, quel qu’il soit, qu’il soit comme toi-même.

 

Humilité (IV)

 

Humilité ! loi naturelle !

Parfum du fort, fleur du petit !

Antée a mis sa force en elle,

C’est sur elle que l’on bâtit.

Seule, elle rit dans les alarmes.

Celui qui ne prend pas ses armes,

Celui qui ne voit pas ses charmes

À la clarté de Jésus-Christ,

Celui-là, sur le fleuve avide

Des ans profonds que Dieu dévide,

Aura fui, comme un feuillet vide

Où le destin n’a rien écrit !

 

Ce recueil se termine pas des aphorismes, dont nous vous livrons ici quelques-uns

 

I

Aimer la Vérité,

C’est aimer dans son cœur une Naïade blanche.

Le peintre la demande aux rires des couleurs.

 

IV

Souvent sous un méchant se cache un malheureux.

Soyez doux ; pardonnez. Vos pardons, Dieu les compte.

 

V

Seigneur ! Amour terrible et Bonté redoutable !

Que l’Esprit de Bonté nous rassemble à sa table,

Et qu’il partage à tous le vin et le froment.

 

VI

Riches, rappelez-vous les paroles divines ;

Couronnés d’or, songez aux couronnes d’épines.

 

VII

Je n’ai pas tenu sous mes doigts

Une lyre orgueilleuse et rare,

Mais un pauvre instrument

Taillé dans l’arbre de la croix.

 

En 1882, Nouveau demande au ministère un congé de trois mois avec traitement complet en raison d’une « convalescence d’une affection diathésique qui a fortement ébranlé sa constitution », selon le certificat médical produit. C’est aussi cette même année que paraît pour la première fois, le sonnet Poison perdu (Le Gaulois, 15 mars 1882), signé Gardéniac (repris sans signature, dans La Cravache parisienne, 27 octobre 1888), qui a été tantôt attribué à Rimbaud, tantôt à Nouveau, mais aujourd’hui il y a un certain consensus pour en attribuer la paternité à ce dernier.

 

Poison perdu

 

Des nuits du blond et de la brune

Pas un souvenir n’est resté

Pas une dentelle d’été,

Pas une cravate commune ;

 

Et sur le balcon où le thé

Se prend aux heures de la lune

Il n’est resté de trace, aucune,

Pas un souvenir n’est resté.

 

Seule au coin d’un rideau piquée,

Brille une épingle à tête d’or

Comme un gros insecte qui dort.

 

Pointe d’un fin poison trempée,

Je te prends, sois-moi préparée

Aux heures des désirs de mort.

 

Il nous semble qu’il est permis de penser que dans ce texte le blond et la brune renvoient à Rimbaud et à Nouveau…

 

En 1883, Germain Nouveau demande un congé d’un an car il envisage de partir enseigner le français et le dessin au Liban ; le congé lui ayant été refusé, il cesse de travailler et démissionne en décembre. En avril 1884, il part pour Beyrouth afin d’y assumer un poste de professeur de français et de dessin ; c’est un échec. Il n’est plus payé et se fait rapatrier à Marseille par le consulat de France, mais passe par Jérusalem et Alexandrie. Il va à Pourrières et à Rousset dans sa famille. En 1885, paraissent les Sonnets du Liban, publiés certains dans Le Chat noir, d’autres dans Le Monde moderne.

 

Musulmanes (Le Monde moderne, 28.III.1885)

 

À Camille de Sainte-Croix

 

Vous cachez vos cheveux, la toison impudique,

Vous cachez vos sourcils, ces moustaches des yeux,

Et vous cachez vos yeux, ces globes soucieux,

Miroirs pleins d’ombre où reste une image sadique ;

 

L’oreille ourlée ainsi qu’un gouffre, la mimique

Des lèvres, leur blessure écarlate, les creux

De la joue, et la langue au bout rose et joyeux,

Vous les cachez, et vous cachez le nez unique !

 

Votre voile vous garde ainsi qu’une maison

Et la maison vous garde ainsi qu’une prison ;

Je vous comprends : l’Amour aime une immense scène.

 

Frère, n’est-ce pas là la femme que tu veux :

Complètement pudique, absolument obscène,

Des racines des pieds aux pointes des cheveux ?

 

Nouveau reprend la vie de bohème notamment en compagnie d’Alfred Valette, Charles Morice, Paul Morisse, Moréas et surtout Verlaine. Il semble avoir délaissé le mysticisme. Il fait la connaissance de Valentine Renault, phtisique, probablement prostituée, dont on ne sait pas grand-chose, sauf ce qu’en dit Nouveau dans son recueil Valentines (1885-1887).

 

On discute de la raison de ce titre : des poèmes à Valentine Renault ou aux Valentines en général, un terme en vogue en Angleterre avec lequel il était familiarisé ? Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’ils ont vécu ensemble durant un an et demi.

 

À la fin de 1885, Nouveau prend des cours de dessin et en 1886, il exécute une copie d’un tableau de David, qui est acceptée par le musée de Versailles ; il obtient un poste de professeur de dessin à Bourgoin, dans l’Isère. En 1887, il fait l’objet d’un très mauvais rapport du recteur d’Académie : « manque d’exactitude, de méthode, aucun résultat ». Au printemps, il essaie de faire éditer Valentines, mais le projet ne se réalise pas. En juillet, il échoue au certificat d’aptitude et en octobre est envoyé à Remiremont (Vosges), où tout se passe bien, avec un très bon rapport du recteur de l’Académie de Nancy en juillet 1888. En décembre, il obtient un poste de suppléant à Janson-de-Sailly, à Paris, où les choses se passent bien dans un premier temps, puis se dégradent.

 

En 1889, Nouveau lance le processus d’édition de Valentines, mais arrête tout, car il doute de la qualité de ses vers et car aussi il trouve ces vers frivoles et peu en accord avec sa religiosité. Jusqu’à la fin de ses jours, de manière obsessionnelle, il tentera de récupérer toutes les copies et épreuves de ce recueil.

 

Ces poèmes, sous le titre Valentines et autres vers, seront édités en 1922 par Messein à l’initiative et par les soins de Delahaye, mais avec des mutilations et des censures dues, semble-t-il, à la famille. Les textes originaux ont pu être rétablis grâce à des épreuves de 1889, revues par l’auteur et qui ont pu être retrouvées. Voici quelques poèmes ou extraits de poèmes issus de ce recueil.

 

Vilain

 

J’ai connu, Madame, une Dame,

Moi vilain petit paysan,

Aussi grande de cœur et d’âme

Que la plus grande et… fine lame

Et… pleine d’esprit… jugez-en.

 

Un soir, mon âme était complète,

Comme dit, après avoir bu,

Le jeune homme qui fait la fête ;

De vrai, je n’avais plus ma tête,

J’étais totalement fourbu.

 

J’avais l’esprit un peu morose ;

Je ne sais ce qui traversa

Ma cervelle, pour quelle cause...

« Comment perdîtes-vous.., ta rose ?

Oui, Madame, contez-nous ça. »

 

Ah ! que notre bêtise est grande !

Doux Jésus ! Amour de Sion !

Ma langue à vous se recommande...

Oui,.., car... pourquoi cette demande,

Ou plutôt. cette question ?...

 

Comment perdîtes-vous... Ta rose ?

Et j’attendais, me tenant coi.

Alors, tout doucement, sans pose,

Comme on dit, hélas ! quelque chose

En songeant à n’importe quoi.

« Bien simplement », répondit-elle.

N’est-ce pas céleste et charmant ?

Cette réponse est immortelle.

Je voudrais d’un flot de dentelle

Encadrer ce : Bien simplement !

 

Le refus (extrait : vers 1-5 et 76-95)

 

Je suis pédéraste dans l’âme,

Je le dis tout haut et debout.

Assis, je changerais de gamme,

Et, couché sur un lit, Madame,

Je ne le dirais plus de tout

 

[…]

 

Oui, ce vilain soupçon nous gêne

Et pourrait submerger un jour,

Près de la niche, avec la chaîne,

L’Amitié, cette belle chienne

Qui hurle à sa lune d’amour.

 

Pour moi, vous remarquerez comme

J’ai quelque grâce à protester :

Passant pour la moitié d’un homme,

N’aurais-je pas le droit, en somme,

De chercher à me compléter ?

 

Bien mieux, tiens ! je ne suis pas large,

Mais le plus raide des paris,

Qu’on me le tienne, et je me charge

Sous les yeux du public, en marge,

Du plus vieux mouchard de Paris !

 

Or, je ne suis pas pédéraste ;

Que serait-ce si je l’étais !

Voyez, Madame, quel contraste !

Ah ! par la perruque d’Éraste !

Et maintenant, si je pétais !

 

Le baiser III

 

« Tout fait l’amour. » Et moi, j’ajoute,

Lorsque tu dis : « Tout fait l’amour »

Même le pas avec la route,

La baguette avec le tambour.

 

Même le doigt avec la bague,

Même la rime et la raison,

Même le vent avec la vague,

Le regard avec l’horizon.

 

Même le rire avec la bouche,

Même l’osier et le couteau,

Même le corps avec la couche,

Et l’enclume sous le marteau.

 

Même le fil avec la toile,

Même la terre avec le ver,

Le bâtiment avec l’étoile,

Et le soleil avec la mer.

 

Comme la fleur et comme l’arbre,

Même la cédille et le ç,

Même l’épitaphe et le marbre,

La mémoire avec le passé.

 

La molécule avec l’atome,

La chaleur et le mouvement,

L’un des deux avec l’autre tome,

Fût-il détruit complètement.

 

Un anneau même avec sa chaîne,

Quand il en serait détaché,

Tout enfin, excepté la Haine,

Et le cœur qu’Elle a débauché.

 

Oui, tout fait l’amour sous les ailes

De l’Amour, comme en son Palais

Même les tours des citadelles

Avec la grêle des boulets.

/…

Même les cordes de la harpe

Avec la phalange du doigt,

Même le bras avec l’écharpe,

Et la colonne avec le toit.

 

Le coup d’ongle ou le coup de griffe

Tout, enfin tout dans l’univers,

Excepté la joue et la gifle,

Car… dans ce cas l’est à l’envers.

 

Et (dirait le latin honnête

Parlant des choses de Vénus)

Comme la queue avec la tête,

Comme le membre avec l’anus.

 

Dernier madrigal (extrait : vers 71-100)

 

Ah ! comme je vais bien m’entendre,

Avec ma mère sur mon nez.

Comme je vais pouvoir lui rendre

Les baisers qu’en mon âge tendre

Elle ne m’a jamais donnés.

 

Paix au caveau ! Murez la porte !

Je ressuscite, au dernier jour.

Entre mes bras je prends la Morte,

Je m’élève d’une aile forte,

Nous montons au ciel dans l’Amour.

 

Un point… important… qui m’importe,

Pour vous ça doit vous être égal,

Je ne veux pas que l’on m’emporte

Dans des habits d’aucune sorte,

Fût-ce un habit de carnaval.

 

Pas de suaire en toile bise…

Tiens ! c’est presque un vers de Gautier

Pas de linceul, pas de chemise ;

Puisqu’il faut que je vous le dise,

Nu, tout nu, mais nu tout entier.

 

Comme sans fourreau la rapière,

Comme sans gant du tout la main,

Nu comme un ver sous ma paupière,

Et qu’on ne grave sur leur pierre,

Qu’un nom, un mot, un seul, GERMAIN.

 

Fou de corps, fou d’esprit, fou d’âme,

De cœur, si l’on veut de cerveau,

J’ai fait mon testament, Madame ;

Qu’il reste entre vos mains de femme,

Dûment signé : GERMAIN NOUVEAU.

 

Germain Nouveau, La Lectrice. Huile sur bois, 1885, représentant probablement Valentine Renault, qu’il a rencontrée en juin 1885, l’inspiratrice probable des poèmes du recueil Valentines (reproduit d’après le site Cité du livre-Aix-en-Provence dédié au poète : Valentines - Germain Nouveau (citedulivre-aix.com)).

 

Notes

(1) Les positions critiques par rapport à cette décision sans précédent n’ont pas manqué. Voir par ex. l’article de Jean-Jacques Lefrère sur la page Culture/Livres de L’Express, version en ligne du 6/02/2010 (https://www.lexpress.fr/culture/livre/peut-on-critiquer-la-pleiade_849081.html).

(2) Anne-Marie Gaillard, dite Nina de Villard de Callias, Nina de Callias ou Nina de Villard, la Dame aux éventails de Manet.

 

©Pedro Vianna

 

Voir la suite dans ce même numéro: 2e partie

 

 

(*)

 

Ce texte a été au départ préparé pour une présentation du Cercle des poètes oubliés, le vendredi 20 janvier 2023, dans le cadre du Territoire du poème, associé à La Clairière de Nadine, fondé par Anne Stell, repris de 2009 à mars 2017 par Nadine Lefebure et Christian Deudon, actuellement animé par Catherine Jarret.

 

Pour l'écriture du présent texte, nous nous sommes largement inspiré de la Chronologie établie par Pierre-Olivier Walzer, pour son édition des œuvres de Nouveau dans la Bibliothèque de la Pléiade.

 

Pour cette publication dans Francopolis, nous avons procédé à l’ajout de quelques précisions et de quelques poèmes que le temps qui nous était imparti ne nous avait pas permis d’inclure dans le texte.

 

Pedro Vianna

 

 

Francopolis remercie le poète, traducteur, chercheur et enseignant Pedro Vianna, ainsi que le Cercle des poètes oubliés, de partager avec nous et nos lecteurs cette re-découverte impressionnante. 

 

 

Une vie, un poète : Germain Nouveau

Présenté par Pedro Vianna

Francopolis janvier-février 2023

Recherche Dana Shishmanian

 

Créé le 1 mars 2002