Une traversée de mots au goût de Noël... |
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Quelques douceurs 2024 : Doina Cernica |
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Neige à Bethleem Tout comme l’Église du Saint-Sépulcre à
Jérusalem, l’Église de la Nativité du Seigneur est une merveille par sa
resplendissance et sa sobriété, sa massivité et son mystère, que ni les
appareils photo, ni les yeux ne peuvent contenir et comprendre en entier,
mais seulement une indescriptible vibration à l’intérieur de nous : Je
suis arrivé ici ! Nous sommes ici ! La colonne
humaine s’avance lentement le long des murs, elle ressemble à un arbre couché
sur la terre, sa couronne abondante, ramifiée, se ramasse dans le tronc et
ensuite en une longue racine pivotante, dont la cime est celui dont le tour
est venu de pencher sa tête, de se recueillir en lui-même plus petit et plus
tenu que d’habitude, jusqu’à presqu’un enfant, pour qu’il puisse passer par
la porte, rétrécie à dessein afin que personne n’ose y entrer à cheval, mais
uniquement en profond recueillement, en parachevée humilité. (…) … et sur nous, au-dessus de la chapelle, sur
l’église, sur Bethleem tombent des flocons blancs, diaphanes, comme si le
ciel était un infini verger de pommiers en fleur qui secouent leurs pétales,
toujours plus nombreux au verger céleste au fur et à mesure qu’ils nous
touchent le visage et nous couvrent le cœur de leur neige chaude. Extrait de Doina Cernica, Neaua ninge la Betleem (La neige neige à Bethleem), Ed. Muşatinii, Suceava
(Roumanie), 2020 ; traduit du roumain par Dana Shishmanian. Pour
l’autrice (n. 1949), écrivaine, traductrice, journaliste, voir ses
contributions à nos rubriques Contes – chansons
et D’une langue à l’autre. |
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Créé le 1er mars 2002