Une traversée de mots au goût de Noël...

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Quelques douceurs

des membres du Comité
 
en ce temps spécial ! 

 

 

Une image contenant extérieur, arbre, neige, plante

Description générée automatiquement

 

2012-2022 : Éliette Vialle

 

 

  2022 – Éliette

 

DOUCES SONT LES HEURES

 

Douces sont les heures

Qui chaque jour m’amènent vers toi

Elles ont des pleins et des déliés

Comme les écritures d’autrefois.

 

Chacune a son rythme qui épouse ma vie

Certaines, effilochées passent dans un rêve

D’autres traversent la réalité au pas cadencé.

 

Elles défilent discrètes ou virulentes

Ternes ou colorées

Elles escaladent l’échelle du temps

Qui va du clair matin à l’heure désirée du revoir.

 

Douces sont les heures

Qui chaque jour m’amènent vers toi

 

© Éliette Vialle

(dans Francopolis, mars-avril 2021)

 

 

  2018 – Éliette

 

NOËL

J’entendis des exclamations et le rire de ma mère, je posai en hâte le bol de blédine de mon petit déjeuner, et m’approchais de la salle à manger, curieuse et amusée.

Là, près de la crèche que j’avais garnie avec mon père, ma mère était assise le bébé sur ses genoux. Elle brandissait au- dessus de la tête de l’enfant un énorme ours en peluche. Un ours brun à l’air placide plus grand que le bébé lui-même ! Elle roucoulait, gazouillait en agitant le jouet comme un trophée, le bébé pleurait …Je m’approchais, mon père était près d’eux, souriant… Je compris que c’était le cadeau de Noël du bébé et, avant de me joindre aux rires familiaux, je cherchais du regard sous la grosse branche de pin qui nous servait de sapin de Noël un paquet qui aurait pu m’être destiné.

Je ne croyais plus au Père Noël, bien sûr, j’étais une grande fille, j’avais six ans et j’avais eu une petite sœur !

Un jour je l’avais retrouvée dans mon petit lit rose, à ma place !… J’avais attendu qu’elle s’en aille le soir, pour me laisser dormir près de mes parents, comme d’habitude, mais on l’avait laissée ! …et on m’avait couchée dans une chambre austère et lointaine, le bureau de mon père, dans un grand lit sombre et haut. J’avais peur, j’avais pleuré…et les autres couchers semblablement …j’avais peur, je pleurais…et on me donnait une fessée, et je pleurais plus fort, alors on fermait la porte, et, enfin, lasse de mes hurlements, je m’endormais jusqu’au lendemain.

Quelques jours auparavant, on m’avait emmenée chez une amie de ma maman. Déjà, quand ma maman avait été à l’hôpital, j’étais allée chez elle. Elle avait une fille bien plus grande que moi, qui profitait de son âge pour me faire, avec son cousin, des niches méchantes, comme jouer à cache-cache, et ne plus sortir de leur cachette jusqu’au goûter … je les appelais…personne…je prenais peur et je pleurais …

Puis, on était rentré à la maison, maman était couchée dans son lit, souriante entourée d’une nuée d’amies jacassantes et à l’air aussi ravi qu’elle. Et l’une de s’exclamer :

- Quel joli petit canard bleu !!!

Je m’approchais pour voir cet animal extraordinaire. Mais, j’aperçois, dans mon petit lit rose, une petite chose rougeâtre et renfrognée.  C’était « ça » le joli petit canard bleu ??? …

Mais en ce matin de Noël, le petit canard bleu pleurait devant son gros nounours en peluche, et maman de bêtifier tout en agitant le jouet !

Il n’y avait pas d’autre paquet sous la branche de pin-sapin de Noël que j’avais savamment décorée d’étoiles fabriquées avec le papier argenté du chocolat. Voyant mon manège, mon père me tendit un petit sachet en papier.

Je l’ouvris précipitamment, et je sortis quelques petits objets : un double décimètre, une équerre et un rapporteur en plastique transparent…

Je restai un long moment, assise sous la branche de pin-sapin de Noël, manipulant machinalement ces outils scolaires sans réagir tant ma stupeur était grande …et  la tristesse, qui me gagnait peu à peu, alors que maman ne cessait ses mièvreries.

Mon père comprit et me prit sur ses genoux et me dit en me caressant les cheveux :

-  Tu penses qu’on t’a oubliée ?

Je ne répondis pas.

 

© Éliette Vialle

 

  2014 – Éliette

 

Néant de mots, pâle virginité
Penché sur ta mâle blancheur je ruse
Avec l'absence éternelle de Muse,
Pour vaincre ton inanité.
 
Le fol essaim des baisers morts m'éreinte,
Tandis qu'avec son délire équivoque,
Eros en mon corps assoupi n'évoque
Qu'une muette et molle étreinte.
 
XMATINAUX Christian Facomprez décédé le 12 déc. 2013
 

©Éliette Vialle

 

  2012 – Éliette

 

Noël en famille (version femme)

 
On est invité  chez Mme Mère, ou belle-mère, mais comme on est moderne et décontracté, on l’appelle par son prénom ; ça fait bien mais les sentiments n’ont pas changé : on se sent très «pièce rapportée», l’enjeu va être de faire bien :

- Ni trop : « elle se croit où ? Celle-là ? »

 Les pièces non rapportées n’aiment  pas que l’on s’immisce  dans leur famille, faut savoir rester au seuil !
Et l’important étant de prêter le flanc à la critique, et aux bavardages dans la cuisine : donc point trop y demeurer, sinon leur plaisir serait gâché.

-  Ni trop peu : «  feignasse, elle pourrait aider ! »

-  Tu parles qu’elle doit pas faire grand-chose chez elle !

-  Mon pauvre garçon, sur qui il est tombé ! jésus- marie- joseph !

- Cette année, j’ai remarqué que tous ses boutons était cousus, pas trop tôt, l’an dernier j’avais dû prendre la trousse à couture : il en manquait un sur deux !

Donc, même si vous avez participé aux achats autant que les autres, je cite les belles-sœurs, vous n‘êtes pas quitte : il faut s’agiter, laver, essuyer, poser les plats, les couverts, aller et venir entre les hommes qui s’envoient l’apéro en pérorant ; le cousin libidineux qui chatouille les petites filles, entre inceste et pédophilie, il tient le bar, l’œil allumé.
Pour la suite des événements, il faudra sourire, acquiescer, répondre avec humour aux propos indélicatement agressifs tenus par tous les membres de la famille : 

-  Alors, notre intellectuelle de gauche, toujours en grève ?

-  J’aimerais moi aussi être fonctionnaire, cinq mois de vacances par an ! Et qu’on ne me dise pas le contraire !

C’est bon, j’ai l’habitude, c’est rituel dans la famille, on tape sur cette pauvre nunuche de belle-sœur, bien fait, elle a volé le fils chéri à sa maman, elle doit être un peu chahutée, on l’aime bien, elle en rit,  voyez bien que c’était pas méchant !

 

©Éliette Vialle

 

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Créé le 1 mars 2002