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ARCHIVES : CRÉAPHONIE

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Alena Meas – Poèmes de septembre

 


Extraits d'un recueil inédit illustré par l'auteure


          La nuit s’ouvrit en lui
        Surchargée de silences.
        Comment s’avancer sans frayeur
        À travers ce pays suppliant ?
        Comment regarder sans peine ?
        Il fallait porter la solitude
        Comme un poids hagard,
        Comme une charge incertaine,
        Dans les mains fissurées
        Collées au visage.
        Il fallait monter sans fin
        Avec les pieds que rien ne lie
        Suffisamment au sol.
        À combien de pas se trouvait l’aube ?

         
                 Nous nous rassemblons dans les villes
                 Et attendons que les anges descendent.
                 Le battement des cœurs annonce leur présence.
                 Laissons-les tenir nos mains quand le temps nous prend !             
           Laissons-les nous souffler l’agitation quand nous apprenons à aimer.       
           Comme les enfants, ne tremblons pas !


L’été n’est plus qu’une paix
Dont le vent s’empare ;
On appelle cela dimanche.
Te voilà en éclat.
Et si tu marches encore c’est que le ciel est clair.
Ton arrachement ne connaît pas de fin.


Voyez l’éclat de cette aile,
L’tendue de son ouvrage.
Voyez l’allégresse de l’ange
Quand il nous accorde, hésitants, aux heures.


L’été s’en va
Et nous sommes riches de ce que nous avons aimé.
N’ayez pas peur de cette diminution de lumière,
Elle s’en va sur les rivages de la grande nuit.
Qui déjà n’a pu pressentir
           La fenaison du vent
           L’effacement des feuilles
           La naissance lointaine ?

Seuls les cœurs les plus éclos sont rassurés
De ne pas heurter la main tendue
À travers le temps.


Tu cèdes ton visage
Dans un sourire ligoté à tes os.
La parole devient une invocation,
Dont tu n’a presque plus besoin.
Pour remuer les membres
Il te suffit un seul mot.


Nous étions tous réunis à la table d’automne
Quand la joie arriva,
Les fruits éclatants s’affirmèrent dans leur chute.
Depuis des semaines nous les attendions,
Non point possesseurs, mais comme ceux
Qui restent heureux sous la pluie
Pendant des jours.


C’est avec les mains
Que le monde est recréé.
Ces mains en équilibre,
Posées sur la table, curables, parfois fiévreuses.


Inutile de parcourir davantage les forêts.
Tu désapprends le « je » pour retrouver
Celui qui se rassemble en toi,
Le solitaire, auquel un pays répondait ;
Durant des mois, tu aspirais
À effacer la distance.
Aujourd’hui tes mains se retirent.

Alena Meas
s'exprime par l'écriture autant que par les arts plastiques : nous avons fait sa connaissance lors de la sélection
d’auteurs de décembre 2014, et elle a déjà été l’invitée de la rubrique Créaphonie en février et mars cette année. Je me réjouis de présenter cette fois quelques poèmes d’un recueil inédit, illustré de ses monotypes.



Alena Meas
créaphonie octobre 2015
recherche Dana Shishmanian

                                                                                                      
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Créé le 1 mars 2002


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