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Alena Meas
, sélection décembre 2014

  elle se présente à vous.


« Ton entrée hésitante travaille déjà le monde »


  Cinq textes ont été retenus


   1. La chambre bleue
       
La chambre comme une presqu’île
Nous vivons sur ce sol bleu foncé.

Un papillon du Brésil,
Un miroir de Venise
Un tableau japonais

Bleus
A côté de la fenêtre ouverte vers la nuit
S’enracinent dans le mur
Qui soutient ces babioles
Et en fait des bouts de terre sacrée.

*
le chat blanc dort dans les draps
un jour il est venu des pays arctiques
dans le froid il miaule plus tristement
quand tombe la neige de ses griffes
il s’accroche à la glace
il glisse
c’est son jeu d’hiver


**
2. Mon Fukushima

Trois ans de mon Fukushima,
Et mes os ne sont pas pareils,
Ils trouvent doucement une place
Dans un squelette recomposé.
Depuis trois ans je me rassemble
Regardant les oiseaux voler
Dans l’espace qui tient et pousse
(même lui est une matière).
A travers les barreaux
Il pèse davantage.

Les bourgeons éclataient
Avec tant de violence,
Le printemps venait la nuit
Pour s’accrocher aux branches.
Les visages restaient paniqués,
Tandis que les bras et les jambes
Se mouvaient avec une terrible lenteur
Le long des couloirs.
Personne ne se doutait que sous le carrelage
Fleurissaient déjà des jonquilles.



***
3. Écrire

Les mots t’épient
Ta tête sur un plateau,
Est déposée au pied de la plus belle phrase.
Dans ce palais,
Le point devient une exclamation,
La coulée d’encre, ton sang.




****
4. Sans Titre (mystère d'automne)

Les noyés remontent vers la surface,
Leurs têtes écorchent les vagues,
Et sur le pont les quelques passants
S’étonnent du miracle.

Un mystère d’automne, dirais-tu.
A contre-jour se dessinent les feuilles,
Sous l’eau elles se rallongent,
Et nul oiseau ne vient les prier d’arrêter.

Elles passent et s’enfoncent.




*****
5. 
Au commencement des villes

Le paysage ne se soumet pas à ton regard,
Il se courbe libre dans le temps.

Qu’est-ce que pour lui les saisons ?

Un mouvement fondamental divise et unit
Ce qui vit, s’épuise, disparaît.

Ton regard fuit le déchirement,
Mais s’arrête au bord du remblai.

Au-delà tu sais que le temps n’est plus,
Les briques se répandent, brouillent la vue.

*
Dans les rues mouillées par la pluie quelques rayons apparaissent, c’est un jeu de lumière pour vous qui regardez le ciel. Nuage après nuage, le présent passe sans tracer une signification claire ; ne reste qu’une direction vague dans l’enceinte étroite d’un temple vide – entre ta maison et la maison en face.



** textes commentés par le Comité

***

Auteur suivant : Sanda VOICA



        

Créé le 1 mars 2002

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