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L'École d'Art Psychologique : Transformer la blessure en miroir

« Il y a l’artiste né des
interrogations primordiales, un être qui crée sa toile non seulement de ses
mains, mais aussi grâce à sa capacité à percevoir les vibrations de
l'existence.
L'artiste authentique n'est pas
un professionnel, mais un chercheur de paix intérieure ; il emprunte un
chemin qui ne mène pas à la gloire, mais à la connaissance de soi.
Il comprend que la créativité
n'est pas un aboutissement, mais un état universel qu'il traverse, et
qu'une œuvre d'art n'est pas ce que l'on voit, mais ce qui se révèle à soi
dans la solitude.
À l'inverse, il y a ceux qui
maîtrisent l'imitation de la lumière sans en comprendre la source, et ceux
qui maîtrisent le geste de la main mais ignorent le mouvement de l'âme.
Voilà l'artiste opportuniste ;
il croit que l'art est une porte ouverte par les relations, non par la
souffrance, et que la valeur s'acquiert par l'apparence, non par l'essence.
Il est un écho sans origine, une image sans profondeur, et une tentative de
s'emparer d'une place pour laquelle il n'a pas été fait.
L'artiste authentique laisse
une trace car il apporte au monde une part de sa vérité, tandis que
l'opportuniste ne laisse que du bruit… qui s'estompe rapidement. Le premier
part de l'intérieur et rayonne vers l'extérieur, le second cherche à
l'extérieur ce qui lui manque à l'intérieur. » (15-11-2025)
***

L’atelier W.Khaled studio : Le terrain de la mémoire, de
Canaan aux temps modernes...
Un atelier spécial avec
l'artiste Wadeei Khalid pour apprendre à dessiner
le paysage aux couleurs de l'huile ; à Ramallah, à partir du
20-11-2025, pendant 4 mois.
***

« Un véritable artiste est celui qui renaît
des cendres de l’expérience, transforme une blessure en miroir, et une
seule voix en écho collectif. » (6-10-2025)
L’écrivain Atef
Abu Seif sur l'École d'Art Psychologique de Wadih
Khaled (10-08-2025):
« Wadih
Khaled est un artiste hors du commun.
Pour Wadih,
le talent seul ne suffisait pas. Il a sans cesse perfectionné ses outils
artistiques, accumulant une riche expérience d'une phase artistique à
l'autre, cherchant les meilleurs moyens d'exprimer ses préoccupations
artistiques et nationales.
J'ai eu la joie de le voir dans
son atelier à Ramallah, enseignant à de jeunes artistes, hommes et femmes,
des techniques et des outils fondés sur la puissante présence du sujet.
Pour Wadih,
ce sujet est la Palestine, avec toutes ses dimensions qui l'habitent. C'est
ici que Wadih fonde son école d'art qui, à
travers ses cours, vise à inculquer à ses élèves des valeurs esthétiques et
une conscience artistique, intimement liées au thème récurrent exprimé sous
diverses formes.
Mais Wadih
croit aussi, et insiste auprès de ses élèves, sur la dimension
psychologique de l'art, la considérant non seulement comme un creuset ou un
vecteur d'une idée, ou un pont vers elle, mais comme un équivalent
intrinsèque du sujet.
Dans un monde en perpétuelle
mutation, marqué par une perte d'équilibre entre esprit et matière, l'École
d'Art Psychologique de Wadih Khaled se présente
comme un espace de contemplation et de reconnexion de l'humanité à ses
racines émotionnelles et spirituelles. Cette école ne se contente pas
d'évoquer des symboles visuels ni de documenter la mémoire collective ;
elle les transcende pour explorer les profondeurs de la psyché, stimulant
les forces latentes de l'âme et de la conscience. Elle repose sur la conviction
fondamentale que l'art n'est pas une simple image ou couleur, mais une
énergie vibrante capable de toucher le royaume au-delà des sens et
d'éveiller chez le spectateur une imagination, des sentiments et des
souvenirs enfouis.
L'École d'Art Psychologique de Wadih Khaled s'appuie sur une vision holistique qui
conçoit l'œuvre d'art comme une porte d'entrée vers un monde qui dépasse la
réalité, où l'esthétique et la métaphysique s'entremêlent et où la mémoire
collective rencontre de profondes interrogations existentielles. Dans cette
expérience, le symbolisme joue un rôle central et déterminant, un
symbolisme qui jaillit de l'intérieur, reflétant les luttes et les rêves de
chacun, et cherchant à panser ses blessures historiques et personnelles.
C'est une invitation ouverte à
se redécouvrir, à se libérer des carcans des stéréotypes, et à tisser un
lien authentique avec les forces et les énergies cachées, parfois absentes
de la conscience de l'humanité contemporaine. Cette école propose une vision
nouvelle de l'art palestinien, ancrée dans une profondeur psychologique et
spirituelle, offrant à chacun un espace pour exprimer simultanément ses
blessures, ses espoirs, ses illusions et ses vérités, transformant l'œuvre
d'art d'une simple forme visuelle en une expérience spirituelle et
existentielle complète. »
***
« Un symbolisme qui jaillit
de l'intérieur » :
L'étreinte de l'attente

(26-10-2025)

(22-10-2025)

(7-08-2025)
Ce tableau avait fait la couverture du magazine
This
Week in Palestine du 16 mai 2025 (n° 324), sous le titre :
"We Love Life as Much as We
Can".

(16-07-2025)

(26-11-2025 ;
peinture datée de 2023)
***
Ni le réalisme engagé ni le symbolisme surréaliste : Peindre avec
ce qui ne se dit pas…

En validant cet article, le peintre nous a adressé
par email un texte traduit en français par ses
soins, qui exprime en toute sa profondeur son extraordinaire credo
artistique, lucide, éclairant, et bouleversant. Le voilà :
« Ce manifeste n’est
pas un texte individuel, mais un terrain intellectuel et artistique ouvert
à quiconque cherche à peindre la Palestine, non comme un simple paysage
extérieur, mais comme des strates de mémoire, de corps et d’âme.
Dans ce projet, nous
explorons la nature de la Palestine — sa terre, son histoire et sa
civilisation — afin de révéler comment les roches, les arbres, les visages
et les eaux deviennent des miroirs de son empreinte profonde en nous.
Que ce texte soit pour nous
une entrée commune, une source d’inspiration non pour nous y enfermer, mais
pour ouvrir à partir de lui un chemin unique où les styles se multiplient
et la vision s’unifie.
Ce parcours artistique, que
j’ai commencé à développer depuis deux ans, n’a pas pour but de représenter
la Nakba comme une image du passé, mais d’en dévoiler la persistance comme
une cicatrice vivante dans le corps et l’âme.
Un parcours qui ne sacralise
ni ne fige les symboles, mais les dépouille de leurs auréoles, les place
sur un mur, dans une pièce étroite, derrière une fenêtre éteinte, dans un
seul visage, dans une seule couleur.
Nous ne peignons pas pour
archiver, mais pour mettre à nu l’intérieur.
L’art, ici, n’est ni un
slogan politique ni une carte d’identité, mais un plongeon dans la longue
empreinte que la Palestine a laissée en chaque individu.
Chaque visage peint n’est
pas une fin en soi, mais un miroir par lequel nous accédons à ce qui se
trouve au-delà.
Nous ne sommes ni le
réalisme engagé ni le symbolisme surréaliste.
Nous sommes le point de rupture
entre les deux.
Nous nous approchons de
l’expressionnisme psychologique, mais avec une racine palestinienne
particulière où :
• la douleur est silencieuse,
non bruyante.
• la patrie est un mur
intérieur, non un drapeau extérieur.
• le temps est une
accumulation d’ombres, non une ligne droite.
L’appel :
• choisir le silence profond
plutôt que la déclamation.
• peindre avec ce qui ne se
dit pas.
• regarder le visage humain
comme une archive secrète de l’exil, du camp et de la mémoire.
Ce n’est ni une école de
rituels ni un répertoire de symboles.
C’est un vieux mur, une
couleur délavée, un visage chargé de rides, et un souvenir suspendu au bord
de l’absence.
Nous ne peignons pas la
Palestine telle qu’elle est, mais ce que la Palestine a fait de nous. »
(27-10-2025)
©Wadeei Khaled
(textes et images
extraits de sa page
Facebook ;
traduction de l’arabe en français avec Google)
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