une nuit l’ombre du verbe
s’inscrit dans l’épaisseur des os
ma langue s’écarte de toi
clouer au ciel les
papillons du vice
quand l’autre versant du
monde aspire tes lèvres
effleurements incertains
sous l’air plus dense
que le plomb
obsession durable comme
la ride
que marchande l’ombre de
l’équinoxe
les fougères qui rodent
parfumeront les zones
obscures
calligraphie obscène
d’après minuit
j’intercepte les heures
lentes
rivé au duvet de ta
nuque
lenteur incomprise
à quitter le cercle de la lampe
algarades d’aveugles
dépossédés d’étoiles vives
l’œil subitement
carnivore
écorche de ses larmes
écarlates
le corps interrompu
aux lymphes ultimes
le voilà surpris
suivant ses propres
traces
noir qui se déploie
sur les bouches
renversées
qui donc fera la chair
et l’âme
nous ne sommes pas
c’est tout
l’ombre s’enroule autour
des doigts
les yeux répugnent à
reconnaître
le souffle qui hante le
ventre nu
tromperie des jours illuminés
la neige est sans question
la nuit sans partage
le vent sans escorte
que la lumière paraphe son dû
et je hurle dans mon sommeil
une dynastie d’oiseaux morts
se partage l’ombre disponible
un bouquet d’indice accuse
l’insistance servitude
j’offense qui
lorsque mon cœur bat contre la lumière
rien de ce temps accordé par les Dieux
écluse de l’oubli ouverte sur la chair
tourbes feuilles terres proscrites
privilège des morts
en bref sur notre table
les saintes cartes
le pain céleste
derrière la porte close
le monde accroupi
©Jean-Luc Aribaud
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