
Les quatre
saisons
Acceptez ce poème en
graine,
Prenez-le entre vos
mains
Pour lui insuffler la
vie.
Par le baume de vos
caresses
Habillez le d’un
songe
Qui nous ressemble.
Osée cette folle
envolée,
Embaumez ce poème
composé
Pour émerveiller nos
âmes.

Recueil
Comme un violoncelle
enivré
Par l’extase enchantée
de l’instant,
Aller jusqu’au pourpre
du cœur
Sur le grain de la
chair,
Aller se noyer dans la
secrète
Lumière de votre regard
irisé,
Avoir soudain la voie
lactée
Dans le creux de la
main,
Puis ressentir lentement
perler
Le souffle humide
Et mystérieux de
l’empyrée
Nous transportant
au-delà du temps.

Campagne
En chaque aurore
L’univers s’éveille,
S’étonne de son silence,
Sur l’étendue du désert
La lumière se
transfigure,
La terre se fait témoin
Du chant fragile des
oiseaux.
En pointe d’âme le ciel
Se drape de nuances
virginales,
Titube sur le cristal de
l’aube,
Les ombres susurrent des
mystères,
L’alphabet interroge les
brumes
Sur des sources
inconnues.
L’univers s’éveille
En chaque aurore,
Deux flammes jumelles
vacillent
Sous la silhouette
gracile
De l’apparition d’une
Eve nouvelle
Toute ruisselante encore
Des premières eaux
lustrales.

Envol
L’icône, face à moi
s’est révélée
Comme un papillon
fragile et satiné.
Ce me fut comme une
embellie,
Un impromptu saisissant
en « la mineur »,
Une soudaine
illumination.
Telle une caresse mon
regard
Découvre dans l’ivresse
charnelle,
La naissance intime des
secrets
De votre précieuse
beauté incarnée.
D’un voile une larme
trahit l’émotion,
Soudain je me suis senti
dans un monde
De brume pastel et de
soleil au miel,
Ce me fut une fulgurance
passionnelle.
L’icône s’est estompée
devant moi,
Il ne me reste plus que
ce rêve
Redevenu blanche
phalène,
Ou éphémère impression.

Rencontre
Blanche apparition,
Gracile silhouette,
Votre âme se profile en
filigrane
Aux portes de
l’imaginaire,
Là, où naissent les
rêves.
Belle comme une
espérance
Miroitant sur l’eau
claire
D’une oasis ombragée,
Belle comme la musique
De votre corps dévoilé,
Qui se fait symphonie.

Vent
d’automne
Ce matin j’en reviens
A l’embrasement
d’automne,
Aux multiples nuances
Qui dessinent dans le
ciel
Le prologue de notre
poème.
Une fois encore je
n’hésite pas
A poser mon doigt
Sur votre beauté
troublante,
Avec l’espoir que ne se
déflore
Le secret voilé.
Ce matin tout me
redevient
Blanches transparences,
Pareilles à ces
neiges
Recouvrant de silence le
paysage
De ce voyage d’enfance.
En rêve, je dépose
Sur cette fragilité
virginale,
Le bijou turquoise de
l’intime
Entre l’écrin de vos
rives.
Ce matin je m’éblouis
De l’embellie de la vie.

Parfum
En ce pays de brumes
silencieuses,
De racines aux
fréquences sacrées,
Il arrive que la poésie
En cortège prenne le
maquis
Pour quelques bourgeons
méconnus,
Pour un simple signe,
Pour une trace furtive,
Venus d’un autre horizon
S’ouvrant sur l’infini.
Revenue de la nuit des
temps,
Fleur délicate et
transparente
L’alphabet libère
d’ésotériques
Nuances éphémères
Sur le silence diaphane
De la canopée de
l’imaginaire,
Où avec le maitre de ballet
Je danse sur les
fragrances
De la musique de vie,
En protégeant aux creux
de mes mains
Les intimes secrets de
la femme.

Réveil
Les rêves du poète
savent
Faire éclore des fleurs
Et des bouquets
d’étoiles.
Durant que la sève de la
terre
Peut féconder l’intime
Jardin de la femme,
Pour lui confier que par
la naissance
De la poésie, des arts
et de la musique,
Nous nous extirperons du
désespoir
Pour aller vers
l’autel
Flamboyant de l’amour,
Source de l’humanité.

Rayon
Aux abords d’un sillon
de lumière
Dans le frisson d’une
émotion,
Se mettre en marge du
temps,
Se laisser emporter
Vers des sphères
méconnues,
Où la simple caresse du
vent
Peut déflorer les
secrets masqués
De la féminine beauté,
Révélée par une larme
d’encre.
Aux abords d’un sillon
de lumière
Dans le frisson d’une
émotion,
Ce ne fut que la
parenthèse
Impromptue du clin d’œil
de la vie.

Murmure
Poème dédié au graveur Paul Kichilov.
Dans la mélodie des
vents,
Seul face au miroir du
lac,
C’est une étrange
destinée
Soumise aux voix
célestes,
Aux mirages indéfinis
De l’énigme mystérieuse
du cœur.
C’est le temps de
l’apocalypse,
Où les anges damnés
Ont vu dans la chute
Leurs ailes se consumer.
C’est le temps
ésotérique
Scellé à celui de
l’initiatique,
Où les anges de l’aurore
Nous offrent
l’utopie
Des fabuleuses cartes,
Aux trésors de tous les
possibles.

Ballade
La pensée s’embrume
derrière
Le regard en
transparence,
Clair, perdu et
visionnaire
D’un voyage lointain,
Où toute la légende
Est gravée dans l’onyx
et l’ambre
D’un camée posé sur les
reflets
D’une dentelle
camaïeu.
Ombre spectrale,
Le profil du poète « Des
fleurs du mal »
Se dessine, puis
s’estompe
Comme le souvenir
stigmatisé
D’un amour mort-né,
À jamais oublié.

Source
Tel un fil de vie
Ponctué de perles,
Le souffle sacré
Se rattache à la femme,
Aux flots légers
Des sources intimes,
Aux cascades
sonores,
Frémissantes, envoutantes
De multiples douceurs.
Les mots me font défaut,
Pourtant les
lettres
Se métamorphosent en
poème,
Tout votre être, votre
corps,
Tout ce qui fait de
vous
L’éternelle première,
Porte l’incarnation
Des canons de la beauté,
Vibrant en mon sein pour
s’élever
Jusqu’aux béances du
ciel,
Cœur du royaume des
poètes.

Voie
Dans la vallée des
ténèbres
Et la terre aux
sanglots,
Le ciel n’était que
grises déchirures,
Les larmes de lumière
transportaient
Jusqu’aux sources de
l’extase.
Avec son bâton de
pluie,
Les mains percées,
stigmatisées,
Le pèlerin traversa la
nuit.
Dans la vallée des
ombres
Et la terre des
lamentations,
Sous le chant des arbres
Son visage s’illumine
D’un souffle angélique.
Les racines seules,
préservent le silence.

Mistral
En marge de ce monde
vacillant,
De blancs vols d’oiseaux
migrants
Serpentent et s’étirent
longuement
Dans un demi-sommeil de
nuit.
Des perles de pluie
condensent
Les premières paroles de
l’aube,
Saupoudrant d’un nuage
encré
Les promesses du verbe
éblouir
Devenu semence de
poèmes.

Rêverie
Entre tangible et
intangible
Le lien est si fragile,
Délicatesse prégnante
D’un cœur de nacre irisé
Aux nuances sépia se
mariant
À une blanche tonalité.
Votre paume serrée m’est
révélatrice
Des chants de l’aube,
Votre visage transfiguré
Par des larmes de
lumière
Se veut porteur
d’extase.
Pour vous je voudrais
être
Cette douceur d’une main
Caressant la tête d’un
enfant,
Un souffle angélique
Sous la fulgurance des
notes
D’une partition d’amour.

Sous-bois
.../...errance
rimbaldienne.../...
Retour impromptu en mes
terres
De brumes ardennaises,
Sous un ciel sans fin
Recouvrant des paysages
déserts
Comme des églises sans
prières.
Soleil fuyant sur
l’ébène des ailes
D’une compagnie de
corbeaux
Attirée par quelques
gouttes de sang
Essaimées sur de
vieilles neiges,
Prés foulés par de
puissants chevaux
Aux robes sombres.
Le voici mon pays aux
légendes et mémoires
Pérennisées par l’écho
d’une errance rimbaldienne
Ou des mornes langueurs
verlainiennes.
Forêts ennuagées à
l’infini
De pourpres irisations «
vitraillères »
Aux revers d’ailleurs
métaphoriques.
Il se fait tard et je
repars
Sous les déclinaisons
Roses et mauves du soir.

Renaissance
Sous les feux de
l’amour,
Aux premiers rayons de
l’aube
Cœurs et âmes éperdus
Nos corps se mêlent,
Se fondent en d’intimes
sources
Fleurant bon la passion.
Dansant ainsi avec la
vie,
L’ultime tango restitue
Au drame permanent,
Toute sa secrète beauté
En perspective
d’espérance.
©Michel
Bernard – poèmes
©Jean-Pierre
Hourmant - peintures
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