Mai-Juin
2021
Danièle
Corre :
Poèmes et
gravures inédits
(*)
L’arbre greffé
garde trace de tes
mains
sous sa chevelure de
fleurs
que le vent soulève
en un geste de douceur,
de fierté.
Enlaçant le tronc
oreille sur l’écorce,
j’écoute le tronc
redire le miracle
de ce qui relie
la terre au ciel.
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***
Pierrot, mon ami,
berce le jour
avec ses fleurs, ses
feuillages,
de tes mains
secourables
apaise les fronts
brûlants
que la nuit attise,
garde les tendresses
qui nous font grandir,
offre aux orants,
aux obstinés,
la permission
d’éclore.
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***
Lent mouvement
de la danse.
Nous ne faisons
qu’effleurer les
chemins.
Parfois la main tenue
se perd,
farandole,
tragédie
emportée
dans les mains du
souffle.
Autre main dans la
paume,
le sans court.
L’ombre carnassière
guette les attardés.
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***
Elle veille
sur le monde
brusquement devenu
proche
avec ses affres
qui pénètrent sa peau,
son ventre, ses veines
courent le long des
fleuves
où se perd son sang.
Elle voudrait fermer
les yeux, contours
retrouvés,
enclore dans le
sommeil,
dans la germination
des forces
que l’aube lui a
promises.
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***
C'est toujours cette
attente
du mot
qui viendra,
jaillissant,
avec sa face d'inconnu,
quelque parcelle de soi
insoupçonnée.
Toujours ce chemin
vers un ailleurs
enfoui,
ses paysages, ses
ruissellements
qui grondent.
C'est toujours cet élan
qui bouscule,
lave et rince
les jours noircis,
enlève les masques,
remet les visages
à l'endroit.
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(*)
Voir dans ce même numéro des poèmes d’elle avec une présentation au Salon
de lecture.
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