En regardant le ciel
Je me souviens de ce nuage
qui s'en allait se perdre au-dessus
du toit de ma maison.
Chaque matin, nos rêves nous réveillent
et nous empêchent de mourir.
C'est en regardant le ciel que
notre désir de vivre est le plus fort.
Je me souviens de ce nuage
qui à lui seul gardait l'âme de ceux
qui sont partis loin de nous.
J'écris des nuages
J'écris des nuages
comme des mots clairsemés
sur la page du monde.
Je sais qu'ils sont là.
Je les entends respirer
comme les feuilles des peupliers
près de la rivière.
Tu me donnes rendez-vous pour le futur
sur une terre de rêves australs.
J'écris des nuages
qui nous ressemblent
dans l'harmonie éphémère de nos êtres.
Où je m'échappe du monde
Il y a des jours où je m'échappe du monde
où j'embrase la poésie
de toute ma chair et ma force.
Il y a des jours où le silence est plus fort que tout
où seules les images et les voix m'importent.
Il y a des jours où je m'échappe du monde
où les mots habitent mes pensées
et mon corps jusqu'à l'infini.
Ce supplément invisible
La vie est comme un arc-en-ciel.
Nous traversons le monde
en contournant les montagnes
aux sept couleurs.
Glisser dans la nuit en épousant
l'ombre de la lune.
Se savoir vivant sous
la lumière mélancolique du ciel.
Soigner les âmes qui nous entourent.
La poésie est ce supplément invisible de vie.
Avant le jour
C'est le temps où tout va
où tout s'incline
dans le jour naissant
comme une évidence.
C'est le temps des lisières
où le monde se lit
dans les plaines ardentes
comme un songe.
C'est le temps des tendres rumeurs
dans la fraîcheur bleue du matin
où tout semble instable
comme une caresse.
C'est le temps des regrets
presque une aventure
lorsque les secrets s'écrivent
avant le jour.
Au secret de l'étincelle et du silence
Autour de ma maison, une ombre passe
comme une flamme de jeunesse, une caresse
que je regarde partir au loin;
au secret de l'étincelle et du silence
lorsque les tourments de notre amour
s'éloignent au vent.
Les lumières de la nuit
Parfois, je lis un poème et plus rien ne compte.
Comme les fleurs des cerisiers,
le vent éparpille les lumières de la nuit.
Un ciel nouveau s'ouvre à la lecture d'un poème.
Des âmes nous appellent et
nous invitent à l'écriture comme
des reflets de ciel sur notre peau.
La présence de l'autre est une merveille
aussi miraculeuse que la pureté d'un cerisier en fleurs
dans le jardin de nos souvenirs.
Ces visages familiers
On éteint la lumière
et on ferme la porte.
On espère pourtant
pouvoir un jour
revenir.
On se souvient des bruits,
des sourires et des silences
comme la toute première fois.
Hier est encore
dans toutes les mémoires.
On se souvient de ces visages familiers
qui se détachent de l'ombre.
On appelle à l'aide
mais personne ne répond.
On éteint la lumière.
Soupir
Quelques mots perdus
dans le lointain.
Il reste un cri.
Près du ciel,
un soupir nous échappe.
Aux arcanes des astres
Aux arcanes des astres,
j'écrirai vos mystères.
Telle la fleur fragile,
je soufflerai son parfum.
Aux arcanes des astres,
j'habiterai l'infini.
Comme un oiseau perdu,
je défierai l'équilibre.
Les secrets du temps
habilleront mes naufrages.
Aux arcanes des astres,
je chercherai la clémence.
Nos saisons éphémères
J'irai me promener
dans cette rue sans nom
(où tu ne seras pas)
et où aucun parc ne se trouve.
J'irai dans cette rue
où tes pas sont absents
et où l'écho de ton ombre
résonne encore à ma mémoire.
Ton existence s'efface
derrière un silence de pierre.
Nous sommes comme ces nuages
qui traversent le ciel sans s'arrêter
sur nos saisons éphémères.
Aux fleurs silencieuses
L'âme de notre vie échappe à tout contrôle.
Elle va et vient sans cesse
dans la mémoire de ceux qu'on aime.
Elle gît au fond du fleuve
baignée par un soleil couchant.
Cette âme perdue est comme une langue ancienne.
Elle va et vient sans cesse
sourde et aveugle dans l'attente de la pluie
bercée par un paysage de mémoire.
J'offre ce murmure aux fleurs silencieuses
qui règnent sans partage.
Les étoiles
Parfois dans la nuit, je me lève
et je vais compter les étoiles.
Le réel est ce que nous faisons de lui.
Il imprime notre vie
et les chemins du possible.
Parfois dans la nuit, je me lève
et je vais décrocher les étoiles.
Je sais bien que je l'ai fait
et que le rêve n'existe pas.
Je regarde la limpidité de la vie
et je sais bien que la réalité
qui nous entoure est sans concession.
Parfois dans la nuit, je me lève
et je vais éteindre les étoiles.
Les couleurs du ciel
Au seuil de ma vie, je côtoierai les étoiles.
Mon esprit caressera l'horizon.
Mon corps retournera à la terre.
Le temps visitera les saisons.
Les couleurs du ciel s'en iront dans la nuit.
La mer submergera la mémoire.
Mes pensées s'effaceront dans la mort.
Notre amour m'appellera vers toi pour l'éternité.
Le mystère de la vie s'écrira de lumière.
Au seuil de ma vie, je côtoierai l'infini.
©Lionel Mar,
septembre 2023
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