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BREVE DE CONVERSATION IV - Marcel et Georges

par Michel Ostertag



GEORGES.
L’autre jour avec mon fils nous avons eu une conversation sur la peinture comparée à la littérature : laquelle de ces deux arts était supérieure à l’autre ? Mon fils a une âme d’artiste, alors, il s’interroge…

MARCEL.
Waah ! Question, il me semble, pour le moins difficile à trancher, non ?

GEORGES.
On est arrivé à dire que la peinture était plus universelle que la littérature. C’est sûr, en littérature, écrire un bouquin demande beaucoup de travail, de ratures, de reprises, de réflexions, que sais-je encore, puis un éditeur le publie (ou pas), il est vendu (ou pas) et enfin il est lu par beaucoup de monde (ou pas) Et une fois que le bouquin est acheté, lu, le lecteur le place dans sa  bibliothèque et plus jamais il ne le relira.

MARCEL. Comme oublié !

GEORGES.
Tandis qu’un tableau, il est exposé dans une galerie, un gars l’achète, il est seul à le posséder, il l’accroche sur un mur de son salon et il a le plaisir de le voir tous les jours.

MARCEL. C’est vrai ! La durée de vie pour le livre est assez courte : une fois lu, il est rangé ! Tandis que le tableau, lui, il est regardé tout le temps. Ce n’est pas la même chose.

GEORGES. Et puis le tableau n’a pas besoin de traducteur, il peut être apprécié de n’importe quel étranger, s’il aime un tant soit peu le style du peintre qu’on lui présente.

MARCEL
.
Tandis qu’un livre avant qu’il soit traduit, c’est toute une histoire. Il faut d’abord qu’il se soit bien vendu, puis il faut le mettre entre les mains d’un traducteur et d’un éditeur du pays concerné. C’est toute une aventure.

GEORGES.
Et puis, va-t-il se vendre comme dans son pays d’origine, c’est une question qui taraude l’éditeur, les goûts d’un pays à un autre ne sont pas les mêmes.

MARCEL.
Et il y a aussi un côté qu’il serait bon de parler, je veux évoquer le prix entre les deux arts : autant un livre est peu cher ou pas très cher autant la peinture n’est pas du même niveau, je veux parler de la peinture sur toile et non celle tirée à mille exemplaires sur papier… Entre peinture et litérature, ce pas la même bourse…

GEORGES. Oui, je comprends. Mais, à un certain moment, les deux arts se rejoignent. Le grand tirage du livre se retrouve dans le grand tirage d’une peinture sur papier, façon poster. Quand le livre atteint directement les grands tirages, la peinture, elle, passe par une étape intermédiaire ou l’objet est individuel, possédé par un seul et non par tous.

MARCEL. J’ajouterai que c’est plus discret de lire un livre à l’abri des regards de son entourage, qu’accrocher une toile à son mur… Eh, oui, quand on accroche une peinture chez soi on montre à tous ses goûts…

GEORGES. C’est peut-être pour cela que beaucoup de tableaux accrochés chez les gens sont des peintures fidèles à la réalité. Autrement dit peu d’œuvre d’art contemporain pour lesquelles il faut avoir suivi des cours d’histoire de l’art pour comprendre ce qu’à voulu exprimer l’artiste…

MARCEL. Des œuvres « passe-partout », autrement dit.

GEORGES. Tout à fait ! Vous avez raison et c’est chez les intellectuels, surtout chez les gens à fort pouvoir d’achat que l’on retrouve ces œuvres contemporaines d’artistes souvent inconnus du grand public et qui demandent un gros potentiel de connaissances picturales pour être appréciées.

MARCEL. Oui, il y a aussi cette façon, pour certains, de « faire semblant » de comprendre, d’admirer et d’être de ceux qui sont dans le « coup ». Tout cela n’est pas pour moi, il faut bien l’avouer.

GEORGES. Pas davantage pour moi, je me contente d’acheter pour quelques euros des reproductions d’œuvres que je suis dans l’incapacité financière de posséder, pour de vrai, comme disent les enfants.

MARCEL.
Et votre fils, en fin de compte, pour quel art a-t-il donné sa préférence ?

GEORGES.
Il est resté dubitatif et je crois avoir compris qu’il continuera à se passionner pour la musique !


***

Brèves de conversations déjà parues :
- Brèves de conversation I Octobre 2009
- Brève de conversation II Novembre 2009

- Brève de conversation III Juin 2010


Brèves de conversation IV
par Michel Ostertag
pour Francopolis juin 2013




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Créé le 1 mars 2002

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