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    die landschaft 
    der stadt ein park 
    für menschen 
    auf den dächern 
    nisten die vögel 
    und unterirdisch  
    haust das
    vergessen 
    vormaligen lebens 
      
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    le paysage 
    de la
    ville un parc 
    pour les
    hommes 
    au-dessus
    les toits 
    nichent
    les oiseaux  
    et sous
    terre  
    loge
    l´oubli       
    d´une vie
    antérieure  
      
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    the
    landscape 
    of the
    city 
    a park
    for the people 
    birds
    nesting 
    on the
    roofs 
    and
    underground 
    dwells
    the unremembered 
    former life 
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    während die glocken  
    überall läuten 
    verkriechen die menschen 
    sich unterm teppich 
    allergisch geworden 
    gegen geräusche 
    wollen sie stunden 
    nicht schlagen hören 
    und vergessen 
    am ende die zeit 
      
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    pendant que les cloches 
    sonnent partout 
    les gens se cachent 
    sous le tapis 
    devenus allergiques 
    au bruit 
    ils ne veulent plus écouter 
    le battement des heures 
    et ils oublient 
    enfin le temps 
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    while
    the bells 
    are
    ringing everywhere 
    people
    are hiding 
    under
    the carpet 
    having become
    allergic 
    to the noise 
    they do
    not want to hear 
    the striking of the
    hours 
    and in
    the end 
    they forget the time 
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    als sei ein morgen 
    nur der anfang  
    werfen die bäume      
    mit laub
    eine bewegung 
    geht durch die menschen 
    treibt sie aus 
    ihrer behausung                  
    ans ufer
    stürzen   
    die wellenreiter 
    auf leblose körper 
    fällt licht           
    kreischende möwen 
    jagen einander  
    wenn nichts
    mehr 
    zu holen ist       
      
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    comme si
    un matin             
    n´était
    que le commencement 
    les arbres
    se débarrassent 
    de leur
    feuillage un mouvement 
    se produit
    parmi les hommes 
    les fait
    abandonner 
    leur
    maison 
    les
    coureurs de vagues   
    se
    précipitent vers le rivage 
    la lumière
    tombe 
    sur des
    corps sans vie 
    des
    mouettes hurlantes 
    se
    pourchassent 
    alors
    qu´il n´y a plus rien 
    à ramasser 
      
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    as if a morning 
    is just the beginning 
    the trees throwing down           
    their leaves
    a movement 
    goes through the people 
    driving them out 
    of their dwellings 
    the surfers 
    rushing to the shore 
    light falling 
    on some lifeless bodies 
    screaming gulls 
    chase each other 
    when nothing more 
    can be fetched  
      
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    und du gehst     
    zu den ufern      
    wo flüsse  
    meer versprechen 
    und salz die augen     
    spült sie
    suchen        
     
    all die
    menschen        
    die jetzt
    wie 
    ehemals verzweifelt   
    ausschau halten 
    nach einer sicheren seite  
      
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    et tu vas 
    jusqu´aux rives 
    où les fleuves 
    promettent la mer 
    et le sel lave 
    les yeux en quête  
    de tous les hommes 
    qui aujourd´hui comme 
    hier avec désespoir    
    cherchent du regard           
    un côté rassurant  
      
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    and you
    go 
    to the
    banks 
    where
    rivers 
    promise
    sea 
    and
    salt rinses  
    the
    eyes seeking 
    all the
    people 
    who now
    as 
    before
    look 
    desperately 
    for a
    safe side 
      
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    wer lange
    fort              
    war und wiederkommt  
    wird nicht erkannt 
    mit ferne
    in den augen          
    senkt er den blick 
    auf das was
    nah  
    ist jedoch fremd 
    wie er
    selbst 
    mit akzent
    in der         
    stimme kein
    wort         
    der anderen mehr 
    verstehen kann 
      
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    celui qui était parti 
    pour longtemps et qui revient 
    n´est pas reconnu 
    avec le lointain dans ses yeux 
    il abaisse son regard 
    sur ce qui est proche 
    mais aussi étranger 
    que lui-même 
    avec un accent dans 
    sa voix il ne peut plus 
    comprendre 
    un seul mot des autres 
      
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    one who
    was long gone 
    and
    comes back 
    is not
    recognized 
    with that distance in the eyes 
    he fixes his gaze 
    on what
    is close 
    but now is as foreign 
    as
    himself 
    with that accent 
    in his voice he can 
    no
    longer understand 
    one
    word of the others 
      
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    ©Photo par Claudine Ross 
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     Eva-Maria Berg, née
    en 1949 à Düsseldorf (Allemagne), a fait des études universitaires
    d´allemand et de français. Elle séjourne régulièrement en France pour la
    participation à des manifestations interdisciplinaires et transfrontalières
    et des résidences d´écriture à la Villa Tamaris Centre d’Art à La
    Seyne-sur-Mer. Des traductions mutuelles avec des poètes de langue
    française et anglaise, notamment Max Alhau et Yehuda Hyman, puis aussi Albertine Benedetto, Marilyne Bertoncini (voir ici même, au numéro de mars-avril
    2019), Alain Fabre-Catalan et Shuhrid Shahidullah. Elle est
    collaboratrice régulière des revues Les
    Carnets d´Eucharis, Levure Littéraire et Recours au Poème. Elle est membre entre autres du
    Deutsch-Schweizer PEN Zentrum DSPZ (PEN club germano-suisse). Elle a publié
    une trentaine de livres et livres d´artiste, en Allemagne, en France et en
    Suisse. Pour sa bibliographie voir sur son site : http://www.eva-maria-berg.de/. 
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     Max Alhau est né le 29/12/1936 à Paris. Professeur de lettres modernes et
    chargé de mission pour la poésie à Paris X-Nanterre, il a consacré une
    thèse de doctorat à Un écrivain méditerranéen : Gabriel Audisio. 
    Poète, Max Alhau est l'auteur d'une
    trentaine de recueils. Il a obtenu les prix Artaud, Charles Vildrac de la
    S.G.D.L. et François Coppée de l’Académie Française, ainsi que le prix
    Lucian Blaga pour l’ensemble de son œuvre. Il est membre de l’Académie
    Mallarmé et du Comité de direction du PEN Club français.    
    Traducteur de l’espagnol, il a traduit des recueils de Alicia Aza, Porfirio Mamani Macedo, Mario Campana. Il a aidé à la traduction
    des poèmes de Eva-Maria Berg.  
    La photo ci-contre est reproduite de : 
    https://www.babelio.com/auteur/Max-Alhau/46206/photos. 
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     Yehuda Hyman, né en 1955 à Los Angeles, Californie (USA), est écrivain, chorégraphe
    et danseur. Il est le directeur artistique de la Mystical
    Feet Company.  
    Ses écrits comprennent
    les pièces de théâtre : The Mad Dancers, Swan
    Lake Calhoun, The Mar Vista. Son essai, Three
    Hasidic Dances, a
    été publié dans Dance in America et un autre essai, Dancing on
    Smoke, sera publié dans la prochaine anthologie, Jews
    and Jewishness in the Dance World, à Oxford University Press.  
    Il a traduit la
    poétesse allemande Eva-Maria Berg.  
    Yehuda a obtenu son MFA en danse au Sarah Lawrence College et vit, danse et écrit à Brooklyn, New York (www.mysticalfeetcompany.org).
     
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