Somos
sombras del tiempo y al pensar en nosotros y los otros ‒
ayer, hoy ‒ somos sombras en movimiento.
Nous sommes des ombres de temps, et
en pensant à nous et aux autres ‒ hier, aujourd’hui ‒ nous
sommes des ombres en mouvement.
*
El espacio
es real pero nosotros
estamos hechos de tiempo. El espacio se
transforma y nosotros somos
sombras o fantasamas en el espacio.
Desaparecemos y el espacio
sigue transformàndose.
L’espace est réel mais nous sommes
faits de temps. L’espace se transforme et nous sommes des ombres ou des
fantômes dans l’espace. Nous disparaissons et l’espace continue de se
transformer.
*
El pasado
es un montón o amontonamiento
de escasas imàgenes
que interrogadas, apenas
explican una vida.
Le passé est un tas ou
l’entassement de quelques rares images qui, interrogées expliquent à
peine une vie.
*
La juventud,
en sus mejores momentos,
es como aire fresco
que se respira y se toca en un bosque después de la tormenta.
La jeunesse, à ses meilleurs
moments, est comme l’air frais qu’on respire et qu’on touche dans une
forêt après l’orage.
*
La juventud
es el don màs grande que se da bajo el sol. Y se sabe esto pero se lo olvidado trabajando siempre para ser alguien. Y cuando se llega a la madurez, cuando aparecen las
primeras canas o vemos a la muchachas
ligeras y epléndidas
que lentamente van diciendo
adiós, el mundo se ve con la calma cruel de la experiencia.
Comprendemos que el mayor don que puede darse bajo el sol es la juventud,
pero que ésta la perdimos absurdamente, que
no fuimos capaces de saber
vivirla y comprenderla
pero que tampoco teniamos las armas necesarias
para saber vivirla y comprenderla.
La jeunesse est le plus grand don
qui soit donné sous le soleil. Nous le savons, mais nous l’oublions en ne
cessant de travailler à devenir quelqu’un. Parvenus à la maturité,
lorsqu’apparaissent les premiers cheveux blancs ou que nous voyons les
jeunes filles légères et splendides nous dire peu à peu au revoir, nous
voyons le monde avec la quiétude cruelle de l’expérience. Nous comprenons
que le plus grand don qui puisse nous être donné sous le soleil est la
jeunesse, mais nous l’avons absurdement perdue, nous n’avons pas su la
vivre ni la comprendre, il est vrai que nous n’avions pas non plus les
armes nécessaires pour la vivre et la comprendre.
*
¡Cuantas advertencias
se tienen
y sin embargo una juventud
puede ser triste y desdichada ! ¿Por qué lo màs hermoso y intenso resulta un manantial de angustia, de tribulaciones y de aflicción ?
Cuando a la juventud se le ve
desde la perspectiva
de los cuaranta años nos decimos que si hubiéramos controlado un poco el torrente
del rio, la verde edad
hubiera sido la edad dichosa del oro quintaesenciado. ¿Porque entonces lamentarse de algo que fue menos un bien que un mal?
Combien d’avertissements reçoit-on,
et pourtant la jeunesse peut être triste et malheureuse ! Pourquoi
la plus belle, la plus intense chose qui soit se révèle-t-elle une source
d’angoisse, d’épreuves et de chagrin ? Lorsqu’on voit la jeunesse du
haut de ses quarante ans, on se dit que si on avait un peu dompté
l’impétuosité du fleuve, l’âge vert aurait été l’âge heureux de l’or
parvenu à la quintessence. Pourquoi regretter alors ce qui fut moins un
bien qu’un mal ?
*
En allemàn, la palabra Angst
significa a la vez o aisladamente angustia,
miedo, ansia. Entre eso y la locura hay una hoja
en la rama del árbol que puede no caer.
En allemand le mot Angst signifie à la fois ou séparément angoisse,
peur, anxiété. Entre cela et la folie il y a une feuille sur la branche
de l’arbre qui peut tomber ou non.
*
En la madurez
caminamos sobre las sombras de nuestro grandes sueños.
Dans la maturité nous marchons sur
les ombres de nos plus grands rêves.
*
En la juventud
se sueña que se pude soñar
pero en la madurez sólo enfrentamos nuestra realidad marchita repidiendo para engañarnos la palabra utopia.
Jeune, on rêve qu’on peut rêver, mais
à l’âge mûr nous n’affrontons notre réalité flétrie qu’en nous répétant,
pour mieux nous abuser, le mot utopie.
*
Un hombre golpea
un muro toda su vida.
Lucha por romperlo. Logra al fin abrir un boquete, y pasa : descubre que el otro lado era igual o peor que el sitio espantoso donde estaba. Pero se consuela diciéndose que el menos lo intentó.
Un homme se heurte à un mur toute
sa vie. Il lutte pour le briser. Il parvient finalement à ouvrir une
brèche, et il passe : il découvre que l’autre côté était pareil ou
pire que l’épouvantable lieu où il se trouvait. Mais il se console en se
disant qu’au moins il a essayé.
*
Yo aprendi
màs de la vida caminando
en las calles y plazas del
mundo que en la pàginas de los libros. Mi obra està hecha màs de pasos que de
palabras.
J’ai davantage appris de la vie en
marchant dans les rues et sur les places du monde que dans les pages des
livres. Mon œuvre est fait de plus de pas que de mots.
*
¿Por qué la contemplación de los lagos
me hace sonreír, y ala poco tiempo saltar de alegría, y las montañas me tornan melancólico y cerrado, y me dan simultáneamente
la profunda oscuridad
de su fuerza.
Pourquoi la contemplation des lacs
me fait-elle sourire, et peu de temps après
sauter de joie, pourquoi les montagnes me rendent-elles mélancolique et
renfermé, et me donnent-elles en même temps l’obscurité profonde de leur
force ?
*
El golpe
y el golpeto de las olas en el muelle, el golpe y el golpeteo de las olas en mi corazón.
Les coups et le battement des
vagues contre le quai, les coups et le battement des vagues contre mon
cœur.
*
El vuelo
de las palomas como ràfaga blanca nos da la imagen de la fugacidad melancólica y un instante de la belleza del mundo.
Le vol des colombes comme une
rafale blanche nous donne l’image de la fugacité mélancolique et un
moment de la beauté du monde.
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