|   (*)     Un poème de Ida Jaroschek     
   Photographie de Ida Jaroschek       Poème extrait de « à l’abri
      dans les nuits », Éditions Souffles, 2009 (al amparo de las noches)   
       
        |   sans méfiance      un oiseau côtoie ma respiration     dépose des souffles froissés     là où tu déroules  tes grands paysages     si grands que la nuit ne peut y descendre     plaines de feu de solstice et de joie     à l’heure de mêler     nos terres nos haleines périlleuses     des arbres  me découvrent     leur ombre infléchie pare ma nudité     tu m’as donné  le vent       tu as renoué des souffles       à l’approche de ta peau sa texture de ciel     la nuit ne pèse pas     je sais ce qui me perdra bientôt     les réseaux respirations de source       où s’engouffre cette félicité     l’immensité que divisent les constellations   |   sin sospecha     un pájaro  roza mi respiración      deposita  alientos agitados      allí  donde extiendes tus vastos paisajes      tan anchos  que la noche no puede descender allí      llanuras de fuego  de solsticio y alegría     en el momento de unir     nuestras tierras  nuestros alientos peligrosos      los árboles  descúbrenme     su sombra disminuida  viste mi desnudez      me has dado  el viento        has renovado mi respiración        al acercarme a tu piel  su textura de cielo      la noche no pesa      yo sé lo que pronto me va a extraviar     las redes  las respiraciones de manantial        donde se hunde esta dicha      la inmensidad  que divide a las constelaciones   |    
   Photographie de Ida Jaroschek     (*)       
   Ida Jaroschek
      vit près du Pic Saint Loup, poète, danseuse, promeneuse, elle est
      lauréate de plusieurs prix de poésie, a publié plusieurs
      recueils :« à l’abri
      dans les nuits »
      (éd Souffles), « la brèche de l’air » et « survivance
      de la neige » (éd Encre et lumière), « aborder les
      lontains » (éd la Licorne) « ici soudain » (éd
      Henry) et « à mains nues » (éd Alcyone). Elle participe
      à diverses anthologies et revues, elle réalise des livres d’artistes
      aux éditions Poussière D.Toiles.     (*)     Trois poèmes de Pierre Ech-Ardour       
   Chantal Giraud Cauchy : Encre, œuvre créée en 2021 pour le recueil
      "Cantique"       
       
        |   Abishag des nuits d’errement, Se penchent les palmes de songe. Tel fondu le fruit en nos
        baisers S’est dévêtu le jour sur ton
        épaule nue.   À l’instant accolés l’un vers
        l’autre, Au portail d’ombre et d’obscur
        exil,   Du désert s’évaporent nos
        apparences.       D’ombre vers le visage de nues, Une seule de tes boucles a suffi
         Pour subjuguer l’arche emmurée Et le levantin jardin de mes
        silences.   D’où éclosent tes cheveux
        d’aube, À ton souple buste frémissant, Courent mes doigts natif le val.         Poème issu du recueil
        « Cantique » publié chez Ségust Editions en 2021. |   Abisag en
        las noches de errancia,  Las palmas
        de los sueños se arquean.  Cual fruta
        fusionada en nuestros besos  El día se
        desvistió sobre tu hombro desnudo.    En el
        instante unidos el uno hacia al otro,  En el
        portal tenebroso del exilio oscuro,  Del
        desierto se evaporan nuestras apariencias.      Sombras
        hacia el rostro de nubes  Solo uno de
        tus rizos ha bastado  Para
        subyugar el arca amurallada  Y el jardín
        levantino de mis silencios.    Donde
        florecen tus cabellos al alba,  En tu busto
        suave y tembloroso,  Se deslizan
        mis dedos por el valle nativo.         Poema
        extraído del libro “Cántico”, publicado por Ediciones Ségust en 2021     |    *   
       
        |   Dès le jour de délices Effleure la rosée de nuit Crépusculaire le soleil     En l’éthéréen vacillement ondoient deux flammes dès l’ombre du jour Par le destin de chemins lorsqu’embaume l’air depuis le nœud d’absence, nacré l’impalpable vent traverse le miroir du chant et ta maison d’alliance Au soupir d’une
        lumière parle en son cœur
        l’orante Surgi de l’audible
        fêlure s’élève par la porte des cieux le souvenir de nous repentis Sur la voie de la rencontre est sanctifié Shabbat Qui donna vie à tout s’abstint une journée         Poème issu du recueil
        « Vespérales élégies » publié aux Editions Levant en 2024.   |   Desde el día de las delicias  Brota el rocío de la noche  Sol crepuscular      En el alado etéreo  ondean dos llamas  desde la sombra del día  Por los caminos del destino  cuando perfuma el aire desde el nudo de la ausencia,  nacarado el viento impalpable  atraviesa el espejo del canto y tu morada de
        armonía En el suspiro de una luz  habla en su corazón la
        oradora  Emerge de la
        perceptible grieta  y se eleva por la
        puerta de los cielos  nuestro recuerdo de
        arrepentidos  En la vía del
        encuentro  Shabat es santificado
         Quien dio vida a todo
         un día se abstuvo.         Poema
        extraído del libro “Elegías vesperales”, publicado por Ediciones Levant en 2024.   |    *   
       
        |   Pour
        toi seule l’enchevêtrement de mes
        mots fécondera la racine dans l’ajour
        verbeux de césures, flambera
        pour nous deux témoin
        l’existence tenue debout   Du
        plein jour au mitan de la nuit point
        invisible le parfum du vide muet
        entre chaque mot palpable   À la
        lèvre d’agile vent se dénoue
        l’herbe des airs effleurant
        à peine Ta voix, s’épure en
        point d’orgue l’ivre
        vocable du silence   Répugnera
        notre livre à l’oubli   En
        l’ailleurs du dedans, à nos poèmes, dans
        l’antre de nos bouches, tu
        seras mon écho par-delà le temps, verger
        de ma nuit, souffle d’alliance,  ci-gît
        mon nom en le livre de Ton arbre   Me révèlent Tes mots Ton effleurée parole, suc du fruit
        nourricier de mes avides appels   De la conque du mot à
        sa racine ta voix est l’amante
        du soleil, dévêtue sur la carte
        de l’exode renouvelle l’hyménée
        ton écriture         Poème titré ר (rech) issu du recueil
        « L’imprédictible livre » à paraître aux Editions Phloème en
        2025.   |   Para ti sola el entrelazamiento de mis palabras fecundará la raíz  en la hendidura ampulosa de cesuras,  arderá para ambos la misma existencia lo ha de atestar   En pleno día hasta más allá de la
        noche  punto invisible el aroma del vacío  mudo entre cada palabra palpable    En los labios del viento veloz  se deshace la hierba del aire  rozando apenas Tu voz,  se purifica culminando  el ebrio vocablo del silencio    Se alejará nuestro libro en el olvido   En otro espacio interior, en nuestros
        poemas,  en el refugio de nuestras bocas,  serás mi eco más allá del tiempo,  huerto de mis noches, soplo de un
        pacto,  aquí yace mi nombre en el libro de Tu
        árbol    Me ofrecen Tus
        palabras  Tu acariciado
        alfabeto,  elixir del fruto divino  de mis invocaciones ansiosas    De la caracola de la palabra hasta su
        raíz  tu voz es la amante del sol,  desnuda en el mapa del éxodo  tu escritura renueva las nupcias          Poema titulado ר (rech) extraído
        del poemario: “El libro impredecible” que será publicado por Ediciones
        Phloème en 2025.   |    
 
 
   Peinture de Anne Slacik : Solitaire, Œuvre sur papier 120 x 80
      cm – 2013, pour le recueil "Au bras du Ciel"     (*)     
   Né
      en 1955, Pierre Ech-Ardour réside à Sète. En son rapport intime
      aux lettres, sa poésie, « tours de mots » où interfèrent extrinsèques
      lumières et clartés profondes, incarne la parole d’une utopie propice à
      l’approche des sources du monde.  Son
      mouvement poétique explore le croisement les langues et l'ambition du
      langage, comme retranchement de la mémoire, source de lumière et
      éclairement du monde et de ses mystères.  Il
      reçoit le 6 octobre 2018 le Premier Prix de Poésie 2018 de l’Académie des
      Jeux Floraux de Toulouse pour le recueil Lagune - archipel de Thau.    (*)   
   Patricio
      SANCHEZ-ROJAS (Chili/France) est poète, enseignant, traducteur
      et animateur d’ateliers d’écriture. Il enseigne l’espagnol au collège, au
      lycée et à l’université. Naturalisé français en 1993. Il fut remarqué par
      Jean Joubert, qui écrira la préface de son livre Le Parapluie rouge (Domens,
      2011). Entre ses œuvres figurent Anthologie de la poésie chilienne : 26
      poètes d’aujourd’hui (MPRA, 2021), et Poèmes du bout du monde (Éd.Unicité, 2024).   |