L’ombre
M’accroupissant sur le
rivage du fleuve
Dans le soleil ardent de
l’été
Mon regard suit la trace
ondulante d’une barque errante
Qui s’en va doucement
Et disparaît à la vue ;
Ah !
On dirait qu’il y a un
fantôme dedans
Qui agite à distance ses
mains débiles en l’air
Et fait entendre de loin
Sa voix frêle, faible et
cassée,
Mêlée au chuchotement du
flot.
Qui est ce fantôme ?
Je ne sais pas.
Quelle étrange humeur !
L’inquiétude et
l’impatience au cœur,
Il me semble qu’il est
mon ami fidèle et vrai
Dont une amitié profonde
et forte me lie.
Oui, il devrait
m’attendre ici
À mon entour.
Me rappelant mon ombre
Je lance soudainement un
regard aux alentours
Ah !
Elle s’absente…
Où est-elle donc ?
Je me demande.
La cherchant,
Sous les rayons brûlants
du soleil d’été
Je lève ma main
Comme un petit auvent
Au-dessus de mes yeux
Et tourne rapidement ma
tête vers la petite barque
Pour voir le fantôme de
loin une fois de plus
Mais
Il n’y avait aucune
trace onduleuse de la barque
Il n’y avait d’autre que
l’eau claire, rayonnante et dorée de la rivière
Et la clarté de la
lumière.
Une minute de réflexion
Et puis
Un soupir s’élève en
moi
Hélas !
Le fantôme fragile de la
barque
Qu’avait ignoré mon cœur
pendant quelques jours
Est mon ombre !
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