D'une langue à l'autre...
et textes
incidemment, sciemment
ou comme prétexte. Traduction.

 

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Archives : D'une langue à L'autre

 

Hiver 2025

 

 

 

María Alejandra Vidal Bracho

 

Poèmes

 

Traduits de l'espagnol par Patricio Sanchez

 

(*)

 

Une image contenant plein air, statue, monument, bâtiment

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Encuentro

 

Te busco entre arcanos,

noticias, lluvias, semanas,

fechas y segunderos.

Sé que estás aquí, 

en este ahora eterno,

anfitrión incansable

de momentos.

Sólo debo encontrarte

en el misterio,

concentrándome intensamente

y luego, descubrir la fórmula

que te prenda de un fragmento.

Experiencias y cambios

 te han perdido

y   te siento, lejos.

Pero, no es así,

la realidad me dice que

es sólo un pensamiento;

quizás un mapa errado,

ha confundido las calles

y te mantiene,

como en un laberinto,

sin consuelo.

Un número telefónico

se ha vuelto amnésico,

y no logra contactarse

con tu ser más interno.

O bien, para escribir un mensaje,

vocales y consonantes

se han negado a jugar

con tus dedos.

Por eso yo te busco,

sin descanso, entre arcanos,

noticias, lluvias, semanas,

 fechas y segunderos.

Entre las plantas, las alfombras,

tu ropa, nuestra loza

y entre páginas de libros,

que dejo, con anhelo, abiertos.

Porque en este palpitante ahora,

yo te siento y sé, con seguridad,

que tú, sólo, te extraviaste

entre tanto cambio perpetuo.

Entre las plantas, las alfombras,

tu ropa, nuestra loza

y entre páginas de libros,

que dejo, con certeza, abiertos…

ahora ya feliz,

yo te encuentro.

 

 

Cuando las ventanas hablen

 

Ventanas

en estilos modernos,

antiguas o restauradas;

algunas vestidas

con cortinas elegantes

otras con sofisticadas persianas

y las más audaces desnudas

o con visillos insinuantes.

Ellas son, sin lugar a dudas,

los ángeles de una morada,

los ojos de una casa.

Siempre observando atentas,

felices en primaveras,

nostálgicas en otoños,

trémulas en inviernos y veranos,

señoriales al contemplar el júbilo

o sufriendo por una triste escena;

las ventanas, nuestras inseparables

compañeras calladas,

cuando vigilamos incansables

el pronto regreso

de una presencia amada.

En un día frío, empañadas de vapor,

pizarra lúdica para dedos vivaces,

ansiosos de plasmar dibujos,

nombres y señales;

y también para besar

con juguetones labios infantiles,

a los cristales.

En sus democráticos alféizares

canta un pajarito,

se trepa una planta,

un gato se luce

o un niño se sienta. 

Un bizcocho se enfría

o se seca la ropa apurada.

Cuando la salud se aleja,

cuánta alegría

traen las ventanas;

porque atrapan la luz mágica

del Sol de la mañana

y la de las estrellas que arrullan

al final de la jornada.

El día en que todo cambie

y las ventanas hablen,

algunas llorarán por lo perdido,

otras cantarán alabanzas

y, con seguridad, todas

darán gracias,

por haber sido

sólo ventanas.

 

 

Corazón de pincel (*)

 

Como siempre,
unta mis cabellos 
con la tonalidad que prefieras.
Toma mi andrógina cintura
y llévame, en este nuevo día,
por el rumbo que decidas.
Confío en ti,
sé que me amas.
Tu tacto, al tocarme,
me lo dice.
Venero y ansío el momento
en que con color
me tiñes y luego, 
con precisión, deslizas 
mi húmeda cabeza
sobre diferentes lienzos,
soportes y relieves.
Te sigo sin titubear,
soy una extensión de ti
y me agrada serlo.
Tus manos ágiles
saben divinamente 
qué hacer y cómo hacerlo.
Adoro el perfume de 
cada matiz que me impregna.
Amo sentir
que nos vamos embriagando
con trementinas y diluyentes; 
cómplices, en soledad,
solamente tú y yo,
dando vida a lo que quieres.

 

Así minuto a minuto,
jornada tras jornada
tu pulso perfecto 
me conduce al instante exacto,
en que la creación se vuelve dicha.
Y en un sublime segundo,
ya no somos nosotros
sino la obra creada;
sincronía de luces,
veladuras, sombras y armonía.

Mi espíritu entonces,
da la bienvenida 
a estas imágenes mágicas
que guiadas por tu esencia 
y por tu entrega,
han arribado a este plano
en viaje directo
desde el vacío inteligente.
Y vestirán, a partir de ahora, 
a bendecidas superficies, 
como ceñidos vestidos
diseñados con tu sello,
con tu estilo, 
tu arte y tu talento.
Y, con humildad te digo,
también llevan mi ilusión 
mi danza y sentimientos,
junto con mi corazón de pincel
eternamente tuyo y dispuesto

 

 

 

 

 

Retrouvailles

 

Je te cherche parmi les mystères,

les nouvelles, la pluie, les semaines,

les dates et les secondes.

Je sais que tu es là,

dans cet éternel présent,

hôte infatigable

de moments.

Je dois juste te trouver

dans ce mystère,

en me concentrant intensément

et ensuite, découvrir la formule

qui te captive à partir d’un fragment.

Les expériences et les changements

t'ont égaré,

et je te sens, loin.

Mais ce n’est pas ainsi,

la réalité me dit que

ce n'est qu'une pensée ;

peut-être une carte erronée

a confondu les rues

et te maintient,

comme dans un labyrinthe,

sans réconfort.

Un numéro de téléphone

est devenu amnésique

et n’arrive pas à contacter

ton être le plus intime.

Ou bien, pour écrire un message,

les voyelles et les consonnes

ont refusé de jouer

avec tes doigts.

C'est pourquoi je te cherche,

sans relâche, parmi les mystères,

les nouvelles, la pluie, les semaines,

les dates et les secondes.

Parmi les plantes, les tapis,

tes habits, notre vaisselle,

et entre les pages des livres

que je laisse ouverts, avec nostalgie.

Car dans ce présent vibrant,

je te sens et je sais, avec certitude,

que toi, seul, tu es égaré

dans tout ce changement perpétuel.

Parmi les plantes, les tapis,

tes vêtements, notre vaisselle

et entre les pages des livres,

que je laisse, avec certitude, ouverts…

maintenant désormais heureuse,

je te retrouve. 

 

 

Quand les fenêtres parlent

 

Fenêtres

de style moderne,

anciennes ou restaurées ;

certaines ornées

d'élégants rideaux,

d'autres de stores sophistiqués,

et les plus audacieuses nues

ou avec des rideaux suggestifs.

Elles sont, sans aucun doute,

les anges d'une demeure,

les yeux d'une maison.

Toujours en train d’observer attentivement,

heureuses au printemps,

nostalgiques en automne,

frémissantes en hiver et en été,  

majestueuses devant la joie

ou souffrant d’une scène triste;

les fenêtres, nos inséparables

camarades silencieuses,

quand on veille sans relâche

le prompt retour

d'une présence aimée.

Par un jour froid, des vitres embuées,

une ardoise ludique pour des doigts agiles,

désireux de créer des dessins,

des noms et des signes;

et aussi pour embrasser

les vitres

avec des lèvres joueuses et candides.

Sur leurs démocratiques rebords de fenêtres

un petit oiseau chante,

une plante grimpe,

un chat se pavane,

ou un enfant s'assoit.

Un gâteau refroidit

ou le linge sèche à la hâte.

Quand la santé s’en va,

combien de joie

apportent les fenêtres;

car elles captent la lumière magique

du soleil du matin

et la clarté des étoiles qui bercent

à la fin de la journée.

Le jour où tout changera

et où les fenêtres parleront,

certaines pleureront ce qui est perdu,

d'autres chanteront des louanges,

et toutes, assurément,

rendront grâce,

pour n’avoir été

que des fenêtres.

 

 

Cœur de pinceau (*)

 

Comme toujours,
teins mes cheveux
de la couleur que tu veux.
Prends ma taille androgyne
et guide-moi en ce jour nouveau
sur le chemin de ton choix.
J'ai confiance en toi,
je sais que tu m'aimes.
La manière dont tu me touches,

me le dit

Je vénère et désire le moment
où avec la couleur
tu me teins puis,

avec précision, tu glisses
ma tête humide
sur différents tissus,
supports et motifs.

Je te suis sans hésitation,

je suis le prolongement de toi-même
et j'aime l’être.
Tes mains agiles
savent divinement
quoi faire et comment le faire.
J'adore le parfum de
chaque nuance qui m’imprègne.
J'aime sentir
que nous nous enivrons
avec des térébenthines et des diluants ;
complices, seuls,
juste toi et moi
donnant vie à ce que tu désires.

Ainsi, de minute en minute,
jour après jour
ton pouls parfait
me conduit à l'instant exact,
où la création devient bonheur.
Et en une seconde sublime,
nous ne sommes plus nous-mêmes
mais l'œuvre créée ;
synchronie des lumières,
glacis, nuances et harmonie.
Mon esprit alors,
accueille
ces images magiques

qui guidées par ton essence
et par ton dévouement,
sont arrivées à ce point d’être
un voyage direct
depuis ce vide intelligent.

Et elles habilleront désormais
les surfaces bénies,
comme des robes moulantes
signées de toi
avec ton style,
ton art et ton talent.
Et, avec humilité, je te dis,
elles portent aussi mon illusion
ma danse et mes sentiments,
auprès de mon cœur de pinceau

éternellement tien et dévoué.

 

(*) Poème sélectionné pour l'anthologie : Sentiments de poète, 2016.-

María Alejandra Vidal Bracho

 

(*)

 

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María Alejandra Vidal Bracho est poète, autrice pour la jeunesse et peintre chilienne, née à Punta Arenas, dans la région australe de Magallanes. Son œuvre littéraire se déploie à travers des poèmes, des récits et des réflexions, toujours liés aux sentiments et aux illusions inhérents à l'être humain, mais envisagés sous l'angle d'un profond idéalisme sauvé par la magie du quotidien. Elle est l’auteur de cinq ouvrages : Au bout de l'arc-en-ciel (1982), Contes, réflexions et poèmes anti-Stress (2016), À qui de droit (2018), Le cœur est notre véritable horloge (2021) et L'opinion des tortues (2024), réédité en 2025.

 

Récemment, une partie de son œuvre a été publiée en Espagne et en Roumanie.

 

 

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Patricio SANCHEZ-ROJAS (Chili/France) est poète, enseignant, traducteur et animateur d’ateliers d’écriture. Il enseigne l’espagnol au collège, au lycée et à l’université. Naturalisé français en 1993. Il fut remarqué par Jean Joubert, qui écrira la préface de son livre Le Parapluie rouge (Domens, 2011). Entre ses œuvres figurent Anthologie de la poésie chilienne : 26 poètes d’aujourd’hui (MPRA, 2021), et Poèmes du bout du monde (Éditions Unicité, 2024). 

 

 

 

María Alejandra Vidal Bracho / Patricio Sanchez

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