D'une langue à l'autre...
et textes
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ou comme prétexte. Traduction.

 

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Archives : D'une langue à L'autre

 


D’une langue à l’autre…

MAI-JUIN 2021

 

Sonia Elvireanu

 

 

Le « héron cendré » en italien

 


(*)

 

Maria Desmée (inédit, mai 2021)

 

la mer

émaille

l’horizon de vert,

 

le héron cendré

accroche ses ailes

aux rayons de la lune,

 

les vagues murmurent

leur beauté

d’ondes vertes,

 

sur le sable,

les traces brûlées

du héron cendré.

 

 

il mare

smalta

di verde l'orizzonte,

 

l'airone cenerino

aggrappa le sue ali

ai raggi della luna,

 

i flutti sussurrano

la loro bellezza

di onde verdi,

 

sulla sabbia,

le tracce ardenti

dell'airone cenerino.

 

 

dans la petite île

lointaine,

le ciel sur les eaux,

 

un cygne

solitaire

se tait.

 

 

all’interno dell’isoletta

lontana,

il cielo sulle acque,

 

tace

un cigno

solitario.

 

 

au bord de l’eau,

 

j’apprivoise les lointains,

les rapproche de moi,

 

j’écoute leur chant

dans le souffle du vent.

 

 

sulla riva del mare

 

catturo spazi lontani

e me li avvicino,

 

ascolto il loro canto

nel soffio del vento.

 

 

dans les sables,

la mer

se brise,

 

sur mes tempes,

siffle

le temps.

 

 

si disintegra,

il mare

nelle sabbie,

 

sulle mie tempie,

sibila

il tempo.

 

 

le héron cendré secoue

la poussière du monde,

 

ses ailes

écartent l’horizon,

 

silencieux,

au-dessus de la mer,

 

un rayon

dans le crépuscule.

 

 

l'airone cinerino scuote

la polvere del mondo,

 

le sue ali

allontanano l'orizzonte,

 

silenzioso,

sopra il mare,

 

un raggio

nel crepuscolo.

 

dans la ville

perdue,

au bord de l’eau,

 

une ombre

mélancolique

qui se cherche.

 

nella città

sperduta,

sulla riva del mare,

 

un'ombra

malinconica

che cerca se stessa.

 

 

le sang

d’un pavot

sur une colline,

 

trace

de solitude

dans les lointains.

 

 

il sangue

di un papavero

su una collina,

 

indizio

di solitudine

negli spazi lontani

 

 

le soir secoue

ses clochettes

sur le pré,

 

les pavots ensanglantés

ondoient

un cri dans la nuit,

 

un papillon jaune

tourne en rêve

dans le ciel.

 

 

la sera scuote

le sue campanelle

sul prato,

 

i papaveri rosso sangue

come onde ripetono

un grido nella notte,

 

una farfalla gialla

in cielo

si trasforma in sogno.

 

 

la soie

du pavot,

 

le pourpre

du crépuscule,

 

sur les lèvres

gercées du monde.

 

 

la seta

del papavero,

 

il porpora

del crepuscolo

 

sulle labbra

screpolate del mondo.

 

 

je n’erre plus,

 

au plus profond de mon nid

 

je berce ma lumière.

 

 

Smetto di vagare,

 

nel fondo del mio nido

 

mi diletto a cullare la mia luce.

 

 

par les sentes

les sauvages senteurs,

 

loin des illusions

du monde,

 

goûte les plaines épanouies,

le ciel dans les champs !

 

 

dai sentieri

i profumi selvaggi,

 

lontano dalle illusioni

del mondo,

 

assapora le pianure in fiore,

il cielo dentro i campi!

 

 

nu-pieds

à travers les couleurs de l’été,

 

dans les flammes

dorées du crépuscule,

 

tels des bleuets

dans les blés ensanglantés par les pavots,

 

tels des fous

dans les senteurs des champs,

 

enfants de la lumière,

nous galopons le ciel dans les bras.

 

 

a piedi nudi

lungo i colori dell'estate,

 

nelle fiamme

dorate del crepuscolo,

 

come mirtilli

nei grani insanguinati dai papaveri,

 

come pazzi

nei profumi dei campi,

 

figli della luce,

noi cavalchiamo con il cielo tra le braccia.

 

 

 

(*)

 

Sonia Elvireanu, Le chant de la mer à l’ombre du héron cendré, Paris, L’Harmattan, 2020 (diplôme d’honneur, Société des Poètes Français de Paris, France).

 

Traduction en italien par Giuliano Ladolfi:  Il canto del mare all'ombra dell'airone cenerino, Ladolfi Editore, 2021 (122 p., 12 €).

 

 

Sonia Elvireanu. Poète, romancière, critique littéraire, essayiste, traductrice, membre de l’Union des Écrivains de Roumanie. Doctorat en philologie, professeur, membre du Centre de recherche de l’imaginaire et du Centre de recherches philologiques pour le dialogue multiculturel, Université d’Alba Iulia ; membre de la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF), vice-présidente et animatrice culturelle Association franco-roumaine AMI. Son œuvre a gagné plusieurs prix de poésie, essai, critique, traduction, de début en roman dont les plus récents prix internationaux en poésie : Prix Jacques Viesvil pour le Souffle du ciel, décerné par la Société des Poètes Français de Paris (2019), Prix de créativité Naji Naaman pour Les murmures de la lumière (Liban, 2019); lauréate du Grand Prix Monde francophone avec Le silence d’entre les neiges, remis par L’Académie littéraire et poétique de Provence, France, 2019.

 

Giuliano Ladolfi. Poète italien (traduit en anglais, français, espagnol, géorgien, roumain). Professeur de plusieurs universités et de L’Académie de Beaux-Arts de Novara, passionné de poésie, esthétique, critique. Journaliste culturel aux revues italiennes et étrangères, à la Radio et la TV italienne, fondateur et directeur de plusieurs revues littéraires dont la Revue de poésie, critique et littérature Atelier (1996-2021). Entre 1988-2021 il a publié plusieurs recueils de poésie et d’études de littérature italienne. La poesia del Novecento: dalla fuga alla ricerca della realtà, en cinq volumes, retrace l’histoire de la poésie italienne du début du XXe à nos jours.

 

 



      Sonia Elvireanu

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