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Yves Béal
sélection mai 2006
il se présente à vous
Rien de ce que je sais du monde ne vaut plus qu’un grain de poussière
Rien de ce que je sais des hommes n’atteint le fredonnement lointain d’une étoile
Rien ne bruisse autant que la brise ballottant la feuille
Rien ne frémit plus que battements d’ailes de libellules, que frissons de demoiselles
Elles, elles frappent à ma porte
Du pied ou du sabot, sabbat de bêtes à mots à cornes ou à caresses
Germent, s’insinuent, s’entremêlent, elles, elles, habiles sous ma
rétine, dans mon cortex, verger de plantes à clous cailloux
hiboux tendresses
Elles, elles fouillent fouissent furètent chaque recoin gris, débris d’humus, miette d’humain
Fouaillent, flagellent, fustigent d’ingénieuse énergie, de
chafouine hardiesse, jusque dans le contretemps d’un battement de cœur,
dans le naufrage d’un battement de cil, dans la défaite d’un battement
de ciel, charriant le monde, un monde de terre et d’os, de verbe et d’oiseau,
d’arbre et d’homme
S’étalent vaines et futiles, s’installent graines précieuses
d’inutile, croissent et croassent, insidieuses rebelles…
Elles…
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